Voici pourquoi les incendies à Los Angeles se propagent si rapidement

Les vents puissants combinés à un taux d’humidité record et à des conditions sèches pourraient avoir contribué à la propagation rapide des incendies qui sévissent depuis mardi dans le comté de Los Angeles et qui ont fait cinq morts jusqu’à présent.

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Des vents soufflant jusqu’à 160 km/h ont d’abord propagé les flammes à la vitesse de l’éclair jusqu’au quartier huppé de Pacific Palisades, où se trouvent les villas de nombreuses célébrités et où 6500 hectares de terres ont été calcinés et un millier de bâtiments détruits.

Une journée plus tard, les flammes ont désormais commencé à dévorer les collines de Hollywood, où plus de 100 000 habitants ont été appelés à évacuer leur maison.

Pourquoi est-ce si rapide?

Cette propagation rapide des flammes s’expliquerait par les vents violents qui sévissent dans le comté de Los Angeles, aussi appelés les «vents de Santa Ana».

Les vents de Santa Ana qui soufflent actuellement sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais cette semaine, ils ont atteint une intensité jamais vue depuis 2011, selon les météorologues.

Ces vents sont «chauds (souvent brûlants), violents et secs», et soufflent depuis le désert, qui comprend le Grand Bassin de l’ouest des États-Unis, incluant le Nevada et une partie de l’Utah, selon un rapport de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

Ils proviennent de l’intérieur des terres et se dirigent directement vers la côte californienne, «en se déplaçant dans la direction opposée au flux terrestre normal qui transporte l’air humide du Pacifique dans la région», selon The Guardian.

Les vents de Santa Ana peuvent souffler des bourrasques allant de 95 km/h à 130 km/h, et parfois même jusqu’à 160 km/h, comme ce fut le cas à Pacific Palisades, mardi.

Comment se forment ces vents?

Les vents de Santa Ana se forment pendant la saison fraîche, du mois d’octobre au mois de mars, notamment lorsque le désert a une température «relativement froide», selon l’UCLA.

Une zone de haute pression se crée au-dessus du Grand Bassin, ce qui provoque une descente de l’air froid.

Cet air est ensuite comprimé en descendant les pentes, ce qui entraîne un réchauffement d’environ 10°C par kilomètre de descente.

Plus la température augmente, plus l’humidité relative diminue, ce qui veut dire que l’air, initialement sec, devient encore plus sec au fur et à mesure de sa descente vers le niveau de la mer.

L’analyse de l’UCLA note également que l’air accélère lorsqu’il est dirigé à travers les cols et les canyons.

Pourquoi accélèrent-ils les incendies?

Lorsque les vents de Santa Ana soufflent, le taux d’humidité chute considérablement, ce qui provoque un dessèchement important de la végétation, augmentant ainsi les risques d’incendie.

«Les vents rapides et chauds assèchent la végétation, augmentant ainsi le risque d’incendie de forêt, peut-on lire dans le rapport de l’UCLA. Une fois que les incendies se déclarent, les vents attisent les flammes et accélèrent leur propagation. Les vents créent des turbulences et un cisaillement vertical du vent.»

En effet, les conditions météorologiques extrêmes auraient aggravé les incendies dans le sud de la Californie, selon le chef des pompiers de Pasadena, Chad Augustin.

Selon ses dires, le vent et les braises qui se déplacent rapidement ont été les principaux facteurs qui ont provoqué la propagation rapide des incendies à Los Angeles.

«Nous assistons à des feux qui se propagent quand il fait chaud et sec et qu’il y a du vent: toutes ces conditions sont réunies actuellement dans le sud de la Californie», résume Kristina Dahl, vice-présidente de l’organisation de recherche scientifique Climate Central.

Un véritable cauchemar pour les pompiers, car la Californie sort de deux années très pluvieuses, en raison du phénomène El Niño, qui ont créé une végétation luxuriante, désormais asséchée par un hiver anormalement sec.

La température ajoute également un élément au cocktail inflammable. Il fait autour de 20°C dans la mégapole californienne en milieu de journée, une température élevée en début d’hiver.

Changements climatiques

Les scientifiques rappellent régulièrement que les changements climatiques augmentent la fréquence des événements météorologiques extrêmes.

«C’est probablement le changement climatique qui affecte tout. Je suis sûre que ça a contribué à tout ça», soupire à l’AFP Debbie Collins, devant sa boutique menacée par les flammes à Altadena.

– Avec les informations de l’AFP