Pour «28 ans plus tard»: Danny Boyle retourne chez les zombies

Isabelle Hontebeyrie
En 2002, 28 jours plus tard modifiait à jamais les films de zombies, faisant des infectés du virus de dangereuses créatures rapidement agressives et brutales. Aujourd’hui, Danny Boyle revisite avec brio son esthétique de documentaire et revient sur de nouveaux dilemmes moraux avec l’excellent scénario d’Alex Garland, porté par les acteurs Alfie Williams, Jodie Comer, Aaron Taylor-Johnson et Ralph Fiennes.
La Grande-Bretagne est toujours en quarantaine, le virus de la rage ayant continué d’infecter la population. Au large des côtes écossaises, les habitants d’un petit village vivent le plus normalement possible, loin des contaminés puisqu’ils ne sont reliés au reste du pays que par une bande de terre accessible seulement à marée basse. Le jeune Spike (Alfie Williams, impressionnant) doit effectuer sa première sortie avec son père Jamie (Aaron Taylor-Johnson) afin de tuer son tout premier infecté, tandis que sa mère (Jodie Comer), qui souffre d’une mystérieuse maladie, demeure alitée.
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Se remémorant la genèse compliquée de ce 28 ans plus tard, Danny Boyle explique, dans les pages des médias américains: «Si nous devions le faire, nous voulions qu’il soit aussi original que le premier. Ce premier opus s’inspire des films de [George A.] Romero et du premier 28 jours plus tard. Mais il est autonome et peut être vu indépendamment.» Car 28 ans plus tard est le début d’une trilogie, le second volet arrivant en salle en janvier 2026, les deux longs métrages ayant été tournés en même temps.
«Le casting est totalement nouveau, a précisé le cinéaste. On n’avait pas besoin de Cillian [Murphy, le personnage principal de 28 jours plus tard]. Il apparaîtra vers la fin du deuxième film et il sera dans le troisième. Mais on n’était pas obligé de continuer avec ce personnage, on pouvait repartir de zéro. Pour un film apocalyptique, ce moment où tout est à zéro, cette question de “Par quoi allons-nous commencer?” constitue un excellent point de départ.»

Le réalisateur précise que la trame narrative a été développée un peu par tâtonnements. «S’il est évident de parler des survivants et de la manière dont ils ont survécu, l’angle le moins évident est de parler du virus et de montrer comment il a survécu. Il a survécu parce que les infectés ont appris à chasser.»
Un relent de pandémie...

Évidemment, le monde n’est plus le même qu’en 2002, ni même qu’en 2007, au moment de la sortie de 28 semaines plus tard. La pandémie a fait son œuvre, comme le souligne Alex Garland dont le Guerre civile, sorti un an avant l’investiture de Donald Trump, a soulevé bon nombre de questions.
«La pandémie nous a notamment montré à quelle vitesse tout peut changer. Mais après le choc de ce changement initial, on a vu comment les gens se sont détendus et comment ils ont réagi face aux risques.»
Danny Boyle renchérit. «L’influence de la pandémie ne se limite pas aux rues vides que nous avons dépeintes dans 28 jours plus tard. C’est le libre arbitre. Nous avons tous agi de notre plein gré. On nous a conseillé de ne pas faire des choses, et nous ne les avons pas faites. Nous avons adopté un comportement étrange à la place. Mais, pour revenir au film, après 28 ans, quels risques prendriez-vous? Le personnage d’Aaron Taylor-Johnson emmène son fils sur le continent pour le former. Vivre tue.»
28 ans plus tard touche les amateurs du genre de manière viscérale dès le 20 juin.
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