«Chez Pixar, nos histoires parlent de la condition humaine», dit la réalisatrice Domee Shi pour le film d’animation «Elio»

Domee Shi, réalisatrice chez Pixar, oscarisée pour son court-métrage Bao et nommée pour Alerte rouge, se lance, cette fois-ci, dans un film d’animation sensible qui s’intéresse à un petit garçon dont le souhait est de rencontrer des extraterrestres.

Elio a perdu ses parents et a été recueilli par sa tante, Olga, une militaire qui travaille sur une base spécialisée dans la recherche de contacts avec les extraterrestres. Le petit garçon de 11 ans, fasciné par l’espace, ne rêve que d’établir un contact avec une forme de vie venue d’une autre planète.

Un jour, son vœu est exaucé: il est transporté jusqu’au Communiverse, une organisation interplanétaire composée de représentants de diverses galaxies. Par un quiproquo, Elio est pris pour l’ambassadeur intergalactique de la Terre. Complètement dépassé par la situation, il doit désormais nouer des liens avec des formes de vie extraterrestres, traverser une série d’épreuves et, au milieu de cette crise aux proportions intergalactiques, découvrir qui il est réellement censé être.

La cinéaste ontarienne et sa consœur, Madeline Sharafian, ont repris la suite du travail d’Adrian Molina, parti s’occuper de Coco 2, et ont retravaillé Elio.

«Nous avons pris l’histoire et nous avons ajouté l’élément du souhait d’Elio d’être enlevé par des extraterrestres et que c’était son unique obsession. Nous avons trouvé que c’était amusant, étrange, mais qu’il s’agissait aussi d’un élément dans lequel le public pourrait se reconnaître», a indiqué Domee Shi lors d’un entretien avec l’Agence QMI.

«Madeline et moi nous sommes alors inspirés de notre expérience et de nos passés. Nous étions toutes deux des enfants solitaires, artistes, qui ne rêvaient que d’aller dans une école pour étudier l’animation. Je me souviens d’avoir été obsédée par cette pensée. Je travaillais jour et nuit sur mon portfolio, je m’entraînais à dessiner, etc. J’étais aussi obsédée par cette pensée qu’Elio se rend tous les soirs à la plage en espérant que des extraterrestres viendront le chercher.»

Les cinéphiles adultes amateurs de science-fiction trouveront dans Elio une pléthore de références à des films, classiques ou plus récents, et l’on voit des clins d’œil à Rencontre du troisième type, Alien, E.T. l’extraterrestre, Contact et même Le cinquième élément.

«Nous avons fait tellement de recherches. Nous sommes des maniaques de recherche chez Pixar lorsque nous débutons la préproduction d’un film. Nous nous sommes donc plongés dans les œuvres de science-fiction et nous avons également interrogé des experts. Nous avons même rencontré Jill Tarter, l’astronome qui a inspiré le personnage de Jodie Foster dans Contact. Nous avons aussi parlé à la veuve de Carl Sagan afin d’obtenir son autorisation d’utiliser des citations de son mari. C’était fascinant de parler avec toutes ces personnes qui ont une vision optimiste et joyeuse de l’exploration spatiale et qui ne considèrent pas l’espace comme cet endroit vide et épeurant.»

Comme dans tous les films de Domee Shi, le sujet peut sembler grave pour des enfants, Bao traitait d’une mère qui déplore le départ de son fils et Alerte rouge de l’arrivée des règles pour une adolescente.

«Pete Docter encourage tous les réalisateurs à puiser dans leurs expériences personnelles et à en faire des sujets universels», a-t-elle souligné à propos du rôle du grand patron de Pixar, qui est également son mentor.

«Nos histoires parlent de la condition humaine et abordent des thèmes très vastes. Dans Sens dessus dessous, par exemple, nous parlions d’anxiété. Pour Elio, nous voulions nous concentrer sur ce sentiment universel de solitude et du désir d’établir des liens.»

Elio ravit les familles dès le 20 juin.