Possible lock-out d’Air Canada: des voyageurs inquiets revoient leurs plans
Plusieurs déplorent le manque d’informations d’Air Canada et craignent une explosion des coûts de leur voyage
Louis Deschênes et Olivier Faucher
Le possible lock-out d’Air Canada cause bien des tracas et force les vacanciers à réorganiser leurs plans de voyage pour les prochains jours. Voici quelques témoignages recueillis par Le Journal.
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Fin en queue de poisson pour des Français

Depuis quelques jours, l’inquiétude s’est emparée d'une famille française, puisque son vol de retour prévu pour ce dimanche à Montréal pourrait être annulé.
«On ne sait pas si on va pouvoir partir, on n’a pas d’informations, donc on vit dans le stress, c’est angoissant», confie la mère, Jennifer Debruille.
De passage à Tadoussac mercredi, les Français tentaient de profiter des croisières aux baleines, tout en gardant les yeux sur le site d’Air Canada.
Mme Debruille n’ose même pas s’imaginer les sommes qu’elle devra débourser si leur séjour à Montréal s’étire jusqu’à la semaine prochaine.
L’ironie de la situation, c’est que le couple avait choisi Air Canada pour éviter les problèmes de grève chez Air France.
Voyageurs dans le néant

Une famille de Lévis en vacances en Italie n’arrive pas à déterminer dans quels scénarios elle serait remboursée pour son vol de retour tellement elle juge flous les renseignements donnés par Air Canada.
«On est un peu laissés à nous-mêmes. On a quelques informations aléatoires, changeantes. On se débrouille comme on peut», soutient Johanne Cloutier, qui doit revenir de Rome le 17 août avec son mari, Steve Marcotte, et son garçon, Tristan.
Ils ont récemment acheté trois vols d’aller à 900$ chacun par l’intermédiaire d’une autre compagnie comme plan B, mais saisissent mal s’ils auront une quelconque compensation d’Air Canada en cas d’entente de principe à la dernière minute et du maintien de leur vol.
«De notre point de vue, probablement qu’on va perdre de l’argent s’il y a une entente de principe», se désole M. Marcotte.
Deux transporteurs pour une destination

Raphaël Royer, qui a prévu un voyage de deux semaines au Royaume-Uni, est très stressé à l’approche de son départ, prévu pour le 17 août avec Air Canada.
Le résident âgé de 27 ans de Princeville, au Centre-du-Québec, doit visiter Londres, Liverpool, Glasgow et Édimbourg durant deux semaines.
Il vient de s’acheter un vol d’aller de 900$ remboursable en cas d’annulation avec Air Transat, mais qui ne sera plus remboursable dès jeudi soir.
«On ne sait comme pas quoi faire. C’est très stressant. J’essaie de consulter les forums, de voir ce que les autres voyageurs disent, mais tout ça ne me rassure pas.»
Retour au pays incertain pour un étudiant français

Le retour à la maison imminent d’un jeune étudiant français en stage depuis des mois au Québec pourrait être perturbé par la grève, s’inquiète sa famille.
«Il a vu dans les informations qu’effectivement il y avait un souci avec Air Canada donc il espère que tout va bien se passer pour lui», raconte Candice Lecard.
Avec son fils Corentin, 18 ans, elle est venue visiter son autre fils, Maxence, 21 ans, qui est en stage à l’Université de Sherbrooke depuis quatre mois et dont le retour en France est prévu pour le 20 août au moyen d’un vol Montréal-Paris.
«Ce serait bien qu’il puisse rentrer. Ça pourrait engendrer des frais supplémentaires et ce n’est pas prévu. C’est un étudiant donc il n’a pas des ressources financières illimitées», s’inquiète sa mère, qui était elle-même à quelques heures de s’envoler vers la France.
Être coincés en Italie: un beau problème?

Des retraités de Varennes qui partent en voyage avec Air Canada se disent «un petit peu stressés» par leur retour, mais ne s’inquiètent pas outre mesure de la possibilité d’être coincés... en Italie.
«On part, et peut-être qu’on ne reviendra pas!» lance à la blague Francine Bélanger, 64 ans, accompagnée de Valter Gallant.
Rencontré à l’aéroport de Montréal mercredi, le couple était sur le point de s’envoler pour Naples. Il doit rentrer au pays le 24 août.
«C’est un petit peu de stress, mais pas tant parce que j’ai déjà fait un plan si jamais ils annulent. On peut prendre le train et aller à Rome», explique Mme Bélanger.
«Les billets de retour de dernière minute sont très chers. On ne travaille pas, donc si on passe une semaine de plus, pas grave!» ajoute M. Gallant.
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