«Piano public»: Une compétition musicale humaine
Samedi 6 septembre 21 h, Télé-Québec
Steve Martin
Gregory Charles et Viviane Audet reçoivent des virtuoses du piano qui, au fil des défis proposés, devront s’illustrer par leur talent, leur originalité et leur capacité à nous émouvoir. Une compétition pour les mélomanes, bien entendu, mais aussi pour tous ceux qui ont envie de découvrir des parcours uniques: certains classiques, d’autres un peu moins...
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Viviane, c’est toi qui as choisi d’apprendre le piano ou c’est l’instrument qui t’a choisie?
Ni l’un, ni l’autre! C’est mon père qui a décidé pour moi. À huit ans, j’étais une enfant très active et je traversais une période un peu difficile sur le plan de ma santé. Rien de grave, mais assez pour que ça me rende un peu anxieuse. Alors mon père est arrivé un soir et il m’a annoncé qu’il m’avait inscrite à des cours de piano. Il m’a dit: «Tu commences demain.» C’est vraiment ça l’histoire! C’était avec Mme Gertrude, qui donnait des cours à la maison, le soir, pendant que son mari écoutait la télé super fort. J’ai commencé à pratiquer avec une pièce de la Compagnie créole. (rires) C’était vraiment une gentille dame. Elle aimait ses élèves et on donnait des concerts tous les Noëls.
On perçoit les enfants pianistes comme sages et studieux. C’est un mythe?
Ah, mon Dieu! Je suis tout le contraire de ça. Je me considère vraiment comme une punk du piano! Je n’étais pas la petite fille qui pratiquait à longueur de journée. Comme je suis perfectionniste, je m’exerçais, mais la porte fermée pour que personne n’entende. Ma mère devait penser que je ne touchais jamais à mon instrument. (rires) Cela dit, j’ai beaucoup de respect pour ceux qui ont fait les conservatoires. Ça fait partie des différences qui existent entre Gregory et moi, je pense.
Vous avez suivi des chemins différents.
Oui, et son parcours est absolument incroyable! Je ne savais pas qu’il avait eu une carrière internationale avant même qu’on le connaisse à la télé. Je suis très travaillante, mais en comparaison, j’arrive un peu par la porte d’en arrière. Je m’intéresse surtout à la composition. C’est très créatif, le piano. Pour moi, c’est vraiment un terrain de jeu.
Quel type de participant était recherché pour l’émission?
Des pianistes qui portaient en eux cette espèce de petite flamme... Comment pourrais-je dire? Des gens qui ont une singularité, si on veut. Évidemment, on voulait des musiciens qui pratiquaient des styles différents. On est quand même dans une émission de télévision où on s’intéresse aux humains derrière l’instrument, alors c’est certain que leurs parcours nous intéressaient beaucoup, que ce soit celui d’un pianiste jazz, d’un autodidacte ou d’un artiste qui n’est pas seulement un interprète, mais qui crée aussi ses propres compositions. On voulait des participants qui avaient quelque chose de différent à apporter à travers leur approche du piano.
Au-delà de la virtuosité, vous cherchiez des artistes qui allaient toucher les téléspectateurs...
Oui. C’est quelque chose qui me rejoint davantage. Est-ce qu’à travers ce que tu as à offrir, tu proposes des nuances, des choses qui ne ressemblent pas à ce qui a déjà été fait? Es-tu un rebelle, justement? Ça me touche de voir des gens qui osent sortir de la boîte.
Comment se déroule la compétition?
Ça se passe en plusieurs étapes. Au départ, il y a les auditions, qui prennent quelques épisodes. Ensuite, il y a des duels. Les participants vont s’affronter en toute bienveillance pianistique. Et à travers tout ça, comme ma principale job dans la vie, c’est de faire de la musique de films, de documentaires et de téléséries, j’essaie de leur transmettre un peu de ma passion pour la composition. Gregory, pour sa part, va aussi leur transmettre quelque chose qui lui tient à cœur par rapport au piano. Après tout ce processus, quatre pianistes s’affronteront lors de la grande finale.
Des juges invités se joindront d'ailleurs à Gregory et toi. Qui vous accompagne?
Nous avons reçu Alex Nevsky, Cœur de Pirate, Daniel Lavoie, Fanny Bloom... Jean-Michel Blais, aussi. Ç’a été très le fun. Avec Alexandra Stréliski, il fait partie de ceux qui ont vraiment pavé la voie au néoclassique au Québec, ces dernières années. Pour beaucoup de gens, ç’a été un gros, gros coup de cœur. Et puis, il y a Louis-Jean Cormier. Les gens l’imaginent toujours derrière sa guitare, mais il compose au piano et, si je ne me trompe pas, c’est le premier instrument dont il a joué, lui aussi.
Quel âge ont les participants? Est-ce que ce sont surtout des jeunes?
En fait, je pense que ça va de 13 à 74 ans! D’ailleurs, parmi les plus âgés, il y en a qui demeurent longtemps dans la compétition et qui ont des parcours hallucinants. Par exemple, nous avons une femme qui apprenait le piano classique à l’université dans les années 1990, mais qui a dû arrêter après un grave accident. Avant les premiers épisodes, elle n’avait pas retouché au piano, mais elle nous a joué la pièce qu’elle pratiquait à l’époque, une composition de Liszt assez compliquée. Ça nous a donné un très beau moment, non seulement sur le plan musical, mais aussi sur le plan humain. Cette personne a vécu un traumatisme et elle était là pour jouer devant nous. Ça nous a fait vibrer.