Un voyage père-fille pour Gregory Charles et Julia
«Piano public» sera en ondes dès l'automne à Télé-Québec
Alicia Bélanger-Bolduc
Véritable passionné de musique, Gregory Charles incarne mieux que quiconque l’amour du répertoire en tout genre. Il était donc tout indiqué pour coanimer la nouvelle émission Piano public. Malgré un horaire chargé, quatre spectacles en cours, la gestion de son académie et des vacances bien méritées avec sa fille, il trouve toujours le moyen de faire briller le talent d’ici.
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Dans tes mots, qu’est-ce que Piano public?
C'est une occasion pour des gens qui ont appris le piano, qu'ils soient adolescents ou retraités, de montrer à la télé leur passion. Il y a des musiciens en tout genre, d’amuseurs publics à diplômés du Conservatoire. C’est aussi une compétition, donc il y a cet aspect crève-cœur. L’intérêt premier est d’entendre des talents d’ici, mais également de les découvrir et de connaître leur histoire avec cet instrument.
C’est rare que la musique instrumentale soit représentée à la télévision. Pour le grand mélomane que tu es, ça doit être une fierté...
C’est effectivement beaucoup moins populaire, mais en même temps, c’est très proche de notre histoire. On a l’impression que notre culture a été construite autour d’artistes qui jouent de la guitare, mais si on retourne des générations en arrière, chaque maison avait un piano dans son salon et au moins une personne de la famille savait en jouer. C’est un instrument complexe, universel et très collectif. Je pense sincèrement que les gens ne pourront pas être de mauvaise humeur en écoutant cette émission. Je suis heureux qu’on fasse découvrir de nouveaux talents. La télévision est à cette place de son existence. Ça peut donner l’idée que c’est moins glamour, mais je trouve que c’est exactement ce dont on a besoin.

Tu es un homme toujours bien occupé. Qu’est-ce qui est à l’horaire pour les prochains mois?
J’ai encore une grosse année! Je ferai 174 spectacles live avec mes quatre tournées que je fais en même temps. L’Académie Gregory est vraiment ce qui est le plus prenant parce que j’ai des milliers d’élèves. On rajoute à tout ça cette émission-ci, mais aussi une autre qui sera à AMI-télé dès l’automne qui se nomme Tous en cœur. On crée un chœur avec 15 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et on étudie avec eux la force de la musique. Les gens vont brailler leur vie en regardant ça, c’est très touchant.
C’est aussi un sujet qui t’affecte particulièrement...
Et de toutes les façons! C’est un chœur: j’ai dirigé des chorales depuis le début des années 1980 et mes deux parents ont été atteints de cette maladie. J’ai vu ma mère décliner pendant 14 ans. C’est un des beaux projets que j’ai faits dans ma carrière. Dans un milieu qui est en grand changement, je suis hyper chanceux que ça roule à fond. Pour moi, Mourir sur scène, ce n’est pas qu’une chanson de Dalida; c’est un souhait! Je veux faire ce métier le plus longtemps possible.
Y a-t-il des moments en famille de prévus?
J’ai une tradition avec ma fille où nous partons chaque année tous les deux ensemble en voyage pendant l’été. Cette année, on s’en va dans le nord de l’Europe pour un mois. On part de notre appartement de Paris pour se rendre jusqu’au Danemark en passant par la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne. On adore ces voyages! On a aussi fait la Suisse, l’Autriche et toutes les villes de la Renaissance italienne.
Partages-tu aussi cette passion pour la musique avec ta fille?
Julia vient de finir sa première secondaire. Elle adore le piano, la danse et la musique. Cette année, elle a gagné Secondaire en spectacle avec une de ses propres compositions, pour laquelle elle s'est accompagnée au piano. Elle est très douée en musique, ce qui n’est pas surprenant avec les parents qu’elle a! Elle aime encore toujours venir avec moi en spectacle.

Quelle place a la musique dans votre maison?
Parce que mon travail tourne beaucoup autour du piano, ce n’est pas si fréquent que j’aille m’y asseoir pour le plaisir, chez moi. Par contre, ma fille et moi, on fait de la musique tous les matins ensemble et il y en a souvent pour le reste de la journée dans la maison. Ma conjointe a fait du piano pendant une dizaine d’années et c’est vraiment elle qui en écoute le plus dans notre environnement. Ma fille a aussi une playlist dans laquelle elle ajoute des chansons chaque jour pour moi et pour sa mère qu’elle veut nous faire découvrir. Elle les connaît toutes! Est-ce que j’ai besoin de moments de silence dans ma vie? Oui, mais je fais beaucoup d’insomnie, donc, quand le monde se couche, il me reste encore quatre ou cinq heures où je suis toujours éveillé. Ces moments sont très silencieux!