On en parle encore 35 ans plus tard: la fois où Normand Brathwaite s’est fait arrêter en boisson sur le pont Jacques-Cartier

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Stéphane Plante

2025-04-09T19:39:09Z

Date: Dans la nuit du 22 au 23 février 1990

Lieu : À l’entrée du pont Jacques-Cartier

Personnes connues impliquées: Normand Brathwaite

Échelle de malaise: 0.08/10

Le contexte

Dans la nuit du 22 au 23 février 1990, le déjà très populaire animateur de télévision et comédien Normand Brathwaite s’est fait intercepter dans un barrage routier à l’entrée du pont Jacques-Cartier. Son alcoolémie dépassait alors la limite permise pour prendre le volant.

Le déroulement des événements

Selon ce que nous apprend la biographie Brathwaite, Comment travailler comme un n**** sans se fatiguer d’Isabelle Massé, le comédien principal de Grosse vie devait se rendre sur la Rive-Sud pour retrouver Marie-Claude Tétreault, la régisseuse de l’émission Samedi PM et sa future épouse.

Avant de se rendre chez sa confidente à Saint-Lambert, l’animateur de Beau et Chaud s’accroche les pieds à l’un de ses restos favoris, L’Académie sur Saint-Denis. L’autrice de la biographie fait même le décompte de ses consommations pré-arrestation: «Il y commande une bière, puis une autre, puis du vin, puis un café pour noyer les effluves de l’alcool, ah ! et puis, un dernier scotch juste pour la route.»

Mais sur la route justement, il n’avait pas prévu se faire accoster par un policier tout juste à l’entrée du pont. Pas le choix: il doit souffler dans la «balloune». Résultat? Comme le rapporte alors La Presse canadienne: «M. Brathwaite a enregistré lors d’un alcootest un taux d’alcoolémie de 0,12 partie par millilitre de sang alors que la limite permise est de 0,08.»

Son rôle de porte-parole pour la campagne du lait a vite été récupéré à la blague. Le Quotidien de Chicoutimi titrait comme suit: «Brathwaite n’a pas bu du lait...»

Pour son procès prévu le 11 septembre 1990, l’animateur de Cadillac rose fait affaire avec l’avocat Serge Ménard que l’on retrouvera au sein du Parti québécois et du Bloc Québécois quelques années plus tard. M^e Ménard a aussi été l'avocat de Claude Dubois lorsqu'il a été arrêté pour possession d’héroïne en 1981. Beau CV.

Normand plaide finalement coupable. Avec l’aide de son avocat, il s’en sort avec des circonstances atténuantes: une amende de 300$ et la suspension de son permis de conduire pour une période d’un an.

En plus du lait, Normand Brathwaite était le porte-parole québécois de Chrysler. Le fabricant automobile a vite mis fin à son association avec l’animateur et futur joueur de bongos de Belle et Bum. Cette rupture de contrat avec Chrysler lui aurait coûté environ un demi-million de dollars, selon la biographie citée plus haut.

Ce qu’il en reste aujourd’hui

Des blagues, beaucoup de blagues.

Alors qu’il animait l’émission Piment fort dans sa première mouture (1993 -2001), les invités se sont moqués à maintes reprises des déboires de Brathwaite, comme le rappelait Le Journal de Montréal.

De toute évidence, la kyrielle de farces dont Normand Brathwaite a été la cible à la suite de cet épisode n'a pas convaincu d’autres personnalités québécoises d’éviter l’alcool au volant. On n’a qu’à penser à Robert Charlebois, à Marjo, à Sébastien Ricard, à Mario Pelchat, à Claude Dubois ou encore à Michèle Richard.

Et les gags continuent, 35 ans plus tard.

Jusqu’à tout récemment, dans un bien cuit consacré à Normand Brathwaite dans le cadre du festival ComediHa, Mona de Grenoble a fait référence à cet épisode intoxiqué de l’animateur de Piment fort: «J'en ai cochonné des banquettes de taxi, moi, parce que oui, moi, je prends des taxis quand je bois.»

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