Il y a 20 ans, Guy A. Lepage lançait le trophée de Richard Desjardins dans le décor de l’ADISQ


Stéphane Plante
Date: 31 octobre 2004
Lieux: Théâtre Saint-Denis, Montréal et quelque part en Gaspésie (New Richmond pour être plus précis)
Personnes connues impliquées: Guy A. Lepage et Richard Desjardins
Échelle de malaise: 8 (surtout pour Guy A. Lepage et l’ADISQ, pas tant pour Richard Desjardins)
Le contexte
Lors du gala de l’ADISQ 2004, l’animateur Guy A. Lepage n’a pas digéré le fait que l’auteur-compositeur-interprète Richard Desjardins ait décidé de ne pas se présenter à la cérémonie qu’il animait. L’artiste abitibien avait alors remporté pas moins de trois Félix.
Le déroulement des événements
Restez jusqu’à la fin, ça finit bien, on vous le jure.
Au cours d’un gala qui se déroulait jusque-là rondement, l’interprète de Madame Brossard semblait irrité par le fait que Richard Desjardins ne se pointe pas pour recevoir ses Félix. La raison évoquée par le chanteur pour cette absence controversée? Il était en Gaspésie, entre deux shows. Comme il précisera à Lepage plusieurs années plus tard (on vous l'a dit que ça finissait bien), il n'avait qu'une seule journée de congé.

À l'époque, cette raison met l’animateur en beau maudit, et il lance un des Félix en coulisse après avoir tenté une blague au micro: «Richard, je vais prendre soin de ce trophée de la même façon que tu en prendrais soin...».
Selon nos informateurs, aucun technicien n’a été blessé par le projectile.
Après avoir exercé son lancer du Félix, Guy A. s'exprime sèchement: «C’est loin la Gaspésie, mais moi, je suis déjà revenu de Thaïlande...» En ajoutant, comme si ce n’était pas assez, «je n’ai pas beaucoup de respect pour ça.» S’il a voulu montrer son dévouement pour le gala de l’ADISQ, il a surtout montré, avec son exemple thaïlandais, qu’il était riche.
Il ajoute même que les organisateurs du gala avaient proposé à l’interprète du Bon Gars de s’adresser à la foule via un «duplex» sur vidéo. Puis, moralisateur, il informe le public que «ça non plus, ça y tentait pas...».
Toutefois, on apprendra rapidement au cours des jours suivants que Desjardins avait lui-même avisé l’ADISQ deux mois avant la cérémonie qu’il ne pourrait être présent. Pire! C’est aussi lui qui avait proposé d’apparaître en vidéo au gala s’il remportait quelques honneurs, mais c’est l’ADISQ qui avait refusé d’y aller en duplex. Ouch!
Une fois le monde entier informé de tout ça, l’indignation de Lepage s’est malheureusement retournée contre lui.
Le président de l’ADISQ de l’époque, un certain Yves-François Blanchet, a parlé du geste de l’animateur comme d’un écart de conduite. Soulignant toutefois, à la défense de ce même animateur, que celui-ci n’était pas au courant que c’était l’ADISQ qui avait refusé de donner la chance à Desjardins de recevoir son prix en différé.
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Dans les médias, on commence alors à affirmer que l’ancien RBO est peut-être allé trop loin. Le Journal de Montréal titrait même : Guy A. Lepage dans l’eau chaude sur cette saga qui s’est répercutée bien au-delà du gala lui-même. TVA Nouvelles avait joué ça un peu plus gros en titrant Desjardins, furieux!
Certains rappellent même à l’époque que l’auteur-compositeur-interprète avait refusé de participer à Tout le monde en parle, grand rendez-vous dominical animé par Lepage, quelque temps avant le gala, et soupçonnent donc un cas de rancune chez Lepage. Mais le «beau» de RBO a par contre nié que ce refus du chanteur avait causé du ressentiment...

Au lendemain du gala, Desjardins invite Lepage à venir à un de ses spectacles à Québec pour qu’il puisse lui remettre son prix. Ce à quoi Lepage s’est contenté de répondre dans les pages du Devoir: «S'il est pas venu prendre ses prix, ça existe Purolator. Ce n'est pas ma fonction, je suis l'animateur du gala.»
Finalement, après une semaine de tapage médiatique, Guy A fait son mea culpa. La tempête se calme.
Ce qu’il en reste aujourd’hui
À la suite de ce désormais célèbre lancer du Félix, Guy A. Lepage n'animera plus le gala de l’ADISQ. En effet, quelques mois plus tard, il annonce tirer sa révérence, en affirmant toutefois que son choix n’a rien à voir avec cette incartade.
Depuis, Guy A. Lepage a reparlé quelquefois de cet épisode qu’il regrette.
Il a même reçu Richard à Tout le monde en parle en 2011 et les deux hommes sont revenus sur l’événement.
«On a peté les plombs... On a été mal informés par l’ADISQ, tout ce que j'ai dit à ce moment-là, c'est ce qu'ils nous avaient dit, mais bon...», a alors déclaré Guy A. Lepage, avec une face triste, disons-le.
Desjardins a alors confié, 11 ans plus tard, que les choses s’étaient au moins bien terminées, puisque l’ADISQ, qui n’était «pas innocente là-dedans», a fait faire des trophées pour toute l’équipe de Desjardins.
Il a aussi confirmé que le fameux trophée garroché est maintenant en sécurité chez lui.
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