Omnium Banque Nationale de Montréal: le beau parcours de Leylah Annie Fernandez prend fin
Mylène Richard
L’énergie de la veille avait disparu. Le cœur y était, mais les jambes n’ont pas suivi. La magie n’a pas opéré pour le troisième match de Leylah Annie Fernandez à l’Omnium Banque Nationale de Montréal.
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La foule, moins nombreuse que mercredi en raison de la pluie qui a retardé le début de la rencontre d’environ trois heures, n’a pas réussi à insuffler suffisamment de vitalité à sa favorite, jeudi soir.
Se battant jusqu’au bout, Leylah s’est avouée vaincue 6-2 et 6-3 aux dépens de Danielle Collins. Celle-là même qui avait éliminé Eugenie Bouchard en qualifications.
«Danielle a joué un excellent match, du début à la fin, a concédé Fernandez devant les journalistes, passé minuit. Elle n’a pas commis beaucoup d’erreurs. Elle a été très offensive et quand je tentais de l’être aussi, j’ai soit essayé de trop en faire ou soit pas bien fait avec la balle.»
«Danielle joue depuis longtemps et je pense que ç’a paru dans le match», a-t-elle ajouté, précisant que les émotions avaient peut-être pris le dessus, la forçant à tenter le gros jeu au mauvais moment.
Collins sur une lancée
L’Américaine de 29 ans semble se plaire à Montréal et elle connaît une semaine du tonnerre. Après avoir remporté ses deux matchs préliminaires, elle a enchaîné en envoyant aux douches l’Ukrainienne Elina Svitolina et Maria Sakkari, huitième tête d’affiche à Montréal, non sans avoir eu un échange verbal houleux avec la Grecque.
Cinq matchs en six jours. Rien n’y paraissait. Aucune manche perdue dans le tableau principal. Collins a été tout simplement dominante.
Chaque fois que Fernandez la bousculait, la 48e mondiale savait répliquer. Leylah s’y attendait, elle l’avait dit mercredi après son éclatante victoire face à la Brésilienne Beatriz Haddad Maia.
Ce fut tout le contraire pour la Québécoise de 20 ans. Après avoir su rebondir à maintes reprises devant la 11e tête de série, elle n’a pu trouver des solutions à toutes les énigmes lâchées par Collins.
Même si elle vacille autour du top 50, la Floridienne qui a longtemps souffert d’endométriose est à prendre au sérieux. Finaliste en Australie en 2022, après une demi-finale en 2019, elle a aussi atteint les quarts de finale à Roland-Garros en 2020.
Et Collins a frappé avec puissance, retournant plusieurs services de Leylah comme si elle était à l’entraînement. Ça semblait trop souvent facile.
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Combative, en vain
Mais Fernandez n’a pas abandonné, tout comme les spectateurs qui ont multiplié les encouragements, peu importe le pointage.
Elle a sauvé trois balles de manche au set initial, mais a fini par être brisée. Puis, au second engagement, Leylah a résisté jusqu’au huitième jeu, quand elle a perdu son service. Au total, elle a offert 10 balles de bris à Collins, qui en a converti trois, sans avoir flanché quand elle avait les balles en main.
Leylah n’a donc pas réussi à signer une troisième victoire de suite, ce qui ne lui est pas arrivé dans un tournoi de la WTA depuis Roland-Garros en 2022, quand elle avait atteint le quatrième tour.
Néanmoins, la 81e mondiale peut dire mission accomplie, puisqu’elle a enregistré ses premiers gains dans le tableau principal, à la maison.
La routine du dodo
Ses deux succès ont été conclus après avoir entamé les duels durant la journée. Commencer son premier affrontement en carrière contre Collins à 22h04, dans des conditions venteuses et froides – il faisait 16 degrés Celsius 1 h 20 min plus tard – n’a pas été une réussite.
«Ce fut tout un défi aujourd’hui [jeudi], a admis Leylah. Je vais normalement au lit tôt, et bien que j’aime les matchs en soirée, je dois changer ma routine de sommeil. Je dois apprendre à gérer ça. [...] Peut-être que je pourrais me lever plus tard ou faire une plus longue sieste. Je vais beaucoup apprendre de cette expérience en tant que personne et comme athlète.»
Des quarts de finale relevés
Danielle Collins aura toutefois fort à faire en quarts de finale puisqu’elle se mesurera à la numéro 1 mondiale, la Polonaise Iga Swiatek, tombeuse de la Tchèque Karolina Muchova, 14e favorite, 6-1, 4-6 et 6-4, dans une reprise de la dernière finale à Paris.
Les Américaines Jessica Pegula, 4e, et Coco Gauff, 6e, s’affronteront en quarts vendredi, avant de faire équipe afin de tenter de se qualifier pour une demi-finale en double.
Gauff s’est d’ailleurs débarrassée jeudi de la championne de Wimbledon, Marketa Vondrousova, 9e, 6-3 et 6-0.
Un autre quart opposera la Kazakh Elena Rybakina, 3e, à la Russe Daria Kasatkina, 10e.
Pour leur part, la Russe Liudmila Samsonova, 15e, la Bélarussienne Aryna Sabalenka, 2e, la Tchèque Petra Kvitova, 7e et la Suissesse Belinda Bencic, 12e, pourraient devoir sauter deux fois sur le terrain vendredi.












