LAS VEGAS | Lorsque Nick Bosa sautera sur le terrain dimanche pour le Super Bowl, il n’y aura pas que les fidèles des 49ers à l’intérieur du Allegiant Stadium qui vont exploser. Il y a fort à parier que le bruit en provenance du petit village d’East Broughton sera aussi percutant qu’à Las Vegas pour l’ailier défensif étoile.

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Qu’est-ce qu’une ville d’un peu moins de 2000 âmes dans la région de Chaudière-Appalaches peut bien avoir à faire avec l’immensité du Super Bowl? Et avec le meilleur joueur défensif des 49ers?

On vous racontait, il y a quelques années, cette histoire bien particulière des racines québécoises d’une partie de la famille Bosa, qui remontent au début des années 1900.

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Cinq membres de la famille avaient alors quitté l’Italie pour s’établir en Amérique. Angelo et Antonio Bosa avaient choisi East Broughton pour travailler dans les mines d’amiante et Angelo y a fondé une famille de 16 enfants. Antonio, pour sa part, a quitté la petite ville pour le New Hampshire.

Le fils d’Antonio, Arthur, a donc grandi loin d’East Broughton, mais s’est fait un devoir d’y passer ses vacances estivales chaque année, demeurant très proche des Bosa au Québec. Il est le grand-père de Nick Bosa et de son frère Joey, qui évolue à la même position avec les Chargers. 

Des retrouvailles

Lorsqu’Arthur est décédé en mai 2018, la famille Bosa s’est rassemblée aux funérailles à Keene, dans le New Hampshire, et le chapitre québécois de la famille a fait connaissance avec Nick et Joey.

Quand Le Journal a rappelé à la terreur défensive des 49ers cette rencontre et qu’on lui a dit que son fan-club au Québec serait gonflé à bloc, Bosa s’est esclaffé.

«C’est tellement cool! Tu n’as pas idée!», a-t-il lancé en remuant la tête, totalement incrédule. 

«Ça me démontre qu’on ne réalise pas à quel point on rejoint des gens de partout avec la plate-forme que le football nous donne. Je ne peux pas dire que je les connais énormément même si c’est de la famille lointaine, mais je m’en souviens et j’avais apprécié cette rencontre», a ajouté cette montagne de muscles des 49ers, qui s’exprime d’un ton plus calme qu’un surfeur californien.

Parlez-vous français?

Il faut savoir que même le père de la vedette des 49ers, John Bosa, lui-même un ancien choix de première ronde des Dolphins de Miami, participait aux séjours annuels en Beauce avec son paternel, Arthur. Il a ensuite fondé sa famille en Floride, où ses deux fils ont grandi avant de graduer dans la NFL.

Doris Péloquin, la grand-mère de Nick et Joey Bosa, s’exprimait encore très bien en français jusqu’à son décès il y a quelques mois.

«Mes parents parlaient un peu français, mais pas beaucoup. Le français était plus présent du côté de mon oncle», a indiqué Nick Bosa. 

«En grandissant, ce n’est pas une langue que nous avons apprise. J’ai plutôt choisi de suivre des cours d’espagnol quand j’étais jeune. Avec du recul, je réalise que j’aurais dû écouter en classe!», a rigolé celui qui s’est amusé à dire que les seuls mots d’espagnol qu’il connaît aujourd’hui sont «Vamos Niners!» (Go Niners!).

Des «petits-cousins» fiers

Passons un instant de Las Vegas à East Broughton maintenant.

De nos jours, pas moins de 20 Bosa habitent toujours dans la petite municipalité. Avec la famille agrandie, ça va faire du monde à la grand-messe dominicale. Ce clan chaleureux, avec lequel Le Journal s’est entretenu avant de s’en aller pour la ville du vice, se rangera assurément derrière celui qui est qualifié de «petit-cousin».

«On ne souhaite que du bonheur à Nick. Si tu le vois à Las Vegas, dis-lui de ne pas échapper ce match-là. C’est épouvantable comment on prend pour les 49ers», a lancé fièrement Réjean Bosa.

La branche des Bosa au Québec suit de près la carrière des Bosa. C’était le cas même avant que les célèbres frères atteignent la NFL. Le match ultime face aux Chiefs sera donc pour eux un pur moment de bonheur.

«Même s’ils ne jouaient pas au football, on s’informerait d’eux autres. On était tellement proches de leur grand-père Arthur que pour nous, c’est vraiment de la famille. La fierté de voir le nom Bosa sur un chandail au Super Bowl, c’est incroyable», s’est quant à elle extasiée la sœur de Réjean, Lise Bosa.

Oubliez donc les gros événements prestigieux organisés sur la mythique Strip de Las Vegas pour le Super Bowl LVIII. Dimanche, c’est dans le rang 8 à East Broughton que le party va lever.

EN BREF...

Monsieur Las Vegas comblé

LAS VEGAS | On ne sait jamais sur qui on peut tomber à Las Vegas. Cette semaine, c’est celui qui est surnommé Monsieur Vegas lui-même, Wayne Newton, qui s’est pointé dans une conférence de presse. Le chanteur de charme est devenu une figure mythique avec des dizaines de milliers de spectacles sur la Strip depuis ses débuts en 1963. On lui a demandé s’il aurait pu imaginer un jour une telle scène sportive à Las Vegas, lui qui a connu les années où les ligues sportives fuyaient la ville des paris sportifs comme la peste. «Quand j’ai commencé, il n’y avait pas de sport ici. Je n’aurais jamais cru possible qu’un jour une équipe de hockey gagne la Coupe Stanley et que quelques mois plus tard il y ait le Super Bowl ici. C’était inimaginable et c’est bon pour Las Vegas», a souri l’homme de 81 ans. 

Un décor dépaysant

LAS VEGAS | Si vous croyez que les 49ers et les Chiefs sont logés dans des hôtels de la Strip à travers les casinos et toutes sortes de tentations, détrompez-vous. Les deux équipes se trouvent plutôt à une quarantaine de minutes du chaos qui règne en ville, dans un secteur reclus appelé Lake Las Vegas. Les lieux bucoliques entre les montagnes incitent quasiment à la méditation! C’est absolument tout le contraire de l’image que l’on se fait de Las Vegas. Il ne faut pas croire pour autant que ce n’est pas le grand luxe. Au contraire, le domaine regroupe trois hôtels de type resort, un golf et plusieurs autres services. Le tout a poussé au beau milieu du désert pour la modique somme de 5 milliards $.

La retraite pour Andy Reid?

LAS VEGAS | Dans les dernières semaines, des rumeurs ont émergé selon lesquelles l’entraîneur-chef des Chiefs, Andy Reid, pourrait annoncer sa retraite après le Super Bowl. Celui qui aura 66 ans le mois prochain et qui aura terminé sa 25^e saison comme entraîneur-chef dans la NFL ne semble pourtant pas sur le point de quitter son poste. Il n’a laissé aucun indice en ce sens cette semaine à Las Vegas. Le propriétaire des Chiefs, Clark Hunt, s’est d’ailleurs fait demander comment il entrevoyait l’avenir à court terme pour son entraîneur. «Je m’attends à ce qui demeure notre entraîneur pour les années à venir.» Patrick Mahomes a été encore plus direct. «À part ses petits-enfants, il ne pense qu’au football et aux cheeseburgers!», a dit le quart-arrière.