Les Chiefs sont les nouveaux «méchants» de la NFL


Stéphane Cadorette
LAS VEGAS | À la lutte, les combats ont depuis toujours été centrés sur l’éternel scénario impliquant les «bons» et les «méchants». La NFL est peut-être moins fantaisiste, mais à l’aube du Super Bowl 58 à Las Vegas, les Chiefs sont manifestement devenus l’équipe que les amateurs de football aiment haïr.
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Il y a quatre ans, avant le même duel que cette année au Super Bowl face aux 49ers, les Chiefs bénéficiaient de la ferveur populaire.
Ils étaient perçus comme un vent de fraîcheur avec leur première présence au match ultime en 50 ans. Ils étaient la nouvelle sensation de la NFL et mettaient officiellement un terme à la domination outrageuse des Patriots, que toute l’Amérique ne pouvait plus sentir en dehors de la Nouvelle-Angleterre.
Les temps changent vite! Deux conquêtes du Super Bowl plus tard, les Chiefs semblent être devenus les nouveaux Patriots à titre d’équipe que plusieurs qualifient de détestable.
Un sondage auprès de 2000 personnes de partout aux États-Unis mené par SportsHandle la semaine dernière a même révélé que le quart-arrière Patrick Mahomes a été déclaré «l’athlète le plus énervant au Super Bowl», dans une proportion de 23%. Travis Kelce le suit tout près, à 22%, tandis qu’aucun joueur des 49ers ne dépasse le cap des 4%.
Mahomes partagé

Lors de sa conférence de presse quotidienne à l’hôtel des Chiefs mercredi matin, le Journal a demandé à Mahomes si, comme plusieurs de ses coéquipiers, il appréciait ce nouveau rôle de «méchant».
«Pas nécessairement», a-t-il répondu en faisant la moue. J’aime juste gagner. Si tu gagnes et que ça fait de toi le vilain, je suis correct avec ça. En bout de ligne, ce que j’apprécie c’est de jouer au football et de gagner le plus possible.»
Comme des lutteurs
.@tkelce is LOVING the boos from the crowd. 😂
— NFL (@NFL) February 6, 2024
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Contrairement à Mahomes, Kelce semble carburer à cette soudaine énergie négative.
Lorsque les Chiefs sont arrivés dans le stade lundi à la soirée des médias, il fallait entendre l’intensité des huées pour réaliser à quel point leurs succès répétés dérangent.
L’ailier rapproché, qui adore se donner en spectacle, en a même profité pour narguer la foule, en parfait lutteur dans les bottines du vilain.
«Vous me mettez en feu, ça me donne le goût de jouer tout de suite! J’aime les huées plus que les applaudissements. Continuez, Niners Nation!» a-t-il hurlé.
Kelce est loin d’être le seul parmi les Chiefs à remarquer le changement d’attitude des partisans.
«Quand nous sommes arrivés dans le stade sous les huées, j’ai adoré l’énergie! Ça rend l’expérience encore plus le fun. En tant que joueurs défensifs, on raffole déjà de l’aspect physique, mais si vous voulez nous motiver encore plus, je vais prendre cette énergie sans hésiter», a mentionné le maraudeur Justin Reid lorsqu’on l’a questionné sur cette perception.
Chris Jones incrédule

Pour sa part, le plaqueur étoile Chris Jones s’étonne de ce changement de cap soudain.
«Tout le monde nous aimait, on semblait être l’une des équipes préférées de tout le monde. Maintenant, ces mêmes personnes disent: "On a hâte que les Chiefs perdent".
«Je ne sais pas quel incident dramatique s’est produit ou ce qui a changé, mais c’est correct. Ils peuvent continuer de nous détester, mais le seul problème, c’est que nous n’avons pas encore gagné autant que le monde pense. On en a gagné juste deux, n’est-ce pas?» a lancé sarcastiquement Jones au sujet des deux championnats des Chiefs en quatre ans.
Il y a le fait que les Chiefs font partie des meubles lors des dernières années au Super Bowl, mais aussi leur omniprésence médiatique qui en irrite plusieurs. Il y a aussi que la surexposition de l’idylle de Kelce et Taylor Swift fait faire de l’urticaire aux puristes.
«On accepte d’être les vilains. C’est comme participer à un jeu de rôles. Tu vois ce que je veux dire? On prend plaisir à déranger la foule», a conclu Jones.
EN BREF...
Un beau party...

LAS VEGAS | C’était le traditionnel party des médias, mardi soir, pour marquer la semaine du Super Bowl à Las Vegas. C’est à la Plaza du Grand Prix de la F1, qui a eu lieu en novembre à Las Vegas, que les médias et différents partenaires de la NFL étaient invités pour cette soirée toute en opulence. Sur trois étages consacrés à différentes époques marquantes de Vegas, aux innombrables stands de plats concoctés par des chefs locaux, aux bars, aux spectacles reflétant différentes ères typiques de la ville et aux tables de casino, tout y était pour nous plonger au cœur du cachet glamour des lieux. Même Elvis Presley s’est donné sur scène! Toujours en vie, le King? Rien de mal à faire semblant d’y croire l’espace d’un instant. Bref, une soirée de douce folie typique de Vegas, mais rien d’indécent. Promis!
Comme une croustille géante

LAS VEGAS | La NFL et Las Vegas ne reculent devant rien quand vient le temps de faire la promotion de commanditaires et partenaires corporatifs du Super Bowl. Avec l’excentricité typique de Las Vegas, c’est le cas plus que jamais cette semaine. Un exemple frappant est la promotion de Doritos sur une façade complète de l’hôtel Luxor, où loge une partie des médias (dont votre humble serviteur ne fait pas partie). La célèbre pyramide visible de loin sur la Strip est devenue une espèce de gigantesque croustille en plein air dans les derniers jours. Rien de trop beau pour impressionner la visite ou pour la dégoûter. Chose certaine, on ne peut passer à côté!
La controverse se poursuit

LAS VEGAS | La controverse continue de faire rage quant au terrain d’entraînement des 49ers, que plusieurs jugent inadéquat. Lundi, le commissaire de la NFL, Roger Goodell, avait indiqué que tous les tests habituels avaient été effectués et que le terrain ne posait aucun problème. Mercredi, l’Association des joueurs s’est mêlée du dossier à son tour. Si elle estime que le risque de blessures n’est pas plus présent, elle demeure préoccupée par la supposée piètre qualité de la surface. «C’est loin d’être le standard auquel on s’attend pour les joueurs», a fait savoir le directeur général Lloyd Howell. À titre d’information, les médias n’ont aucun accès aux entraînements durant la semaine du Super Bowl.