Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Négociations du secteur public: le Front commun conclut une entente de principe

Partager
Photo portrait de Anouk Lebel

Anouk Lebel

2023-12-28T19:42:52Z
2023-12-28T23:10:53Z
Partager

Le Front commun représentant la vaste majorité des employés de l'État est arrivé jeudi à une proposition d’entente sur la question des salaires avec le gouvernement Legault, un déblocage majeur qui donne espoir de mettre un terme final aux grèves qui paralysent le secteur public depuis des semaines.

• À lire aussi: La FAE s’entend avec le gouvernement

• À lire aussi: Front commun: «On approche d’un dénouement»

• À lire aussi: Les huit tables sectorielles de la FTQ arrivent à des ententes de principe

Les objectifs du Front commun reposaient sur deux principes phares: protéger ses 420 000 membres contre l’inflation et obtenir un certain rattrapage général des salaires, expliquent les porte-parole des quatre organisations syndicales qui le composent dans un communiqué.

L’entente d’une durée de cinq ans tient compte d'une amélioration des conditions de travail, mais aussi d’une plus grande «souplesse» dans l’organisation du travail, a quant à lui souligné le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

Publicité

Les détails des propositions demeurent toutefois confidentiels pour l'instant. Les organisations syndicales ont en effet indiqué qu’elles convoqueront leurs délégations dans les prochains jours pour leur présenter le contenu. Par la suite, les membres seront appelés à entériner l’entente de principe en assemblée générale.

Le salarial: un gros enjeu

Le Front commun laissait planer la menace d’une grève générale illimitée si aucune entente n’était intervenue en début d’année. 

«Ça serait fort étonnant qu’on soit en grève générale illimitée au mois de janvier. [...] Règle générale, les syndicats entérinent les ententes de principe», avance Jacques Létourneau, qui a été président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) de 2012 à 2021.

L’ex-syndicaliste se dit «presque certain» que le Front commun a fait des gains autant sur le plan du maintien du pouvoir d’achat que du rattrapage salarial. L’entente finale s’appliquera à 300 types d’emploi dans le domaine de l’éducation et de la santé, rappelle-t-il.

«J’ai hâte de voir, mais le salarial, c’est sûr que ça va être le gros enjeu, c’est le nerf de la guerre», affirme Régis Boulianne, plombier en milieu scolaire affilié à la CSN. Il fait valoir que le salaire des employés des métiers spécialisés est bien moindre dans les écoles que dans les autres bâtiments publics.

Fébrilité

Au moment de mettre sous presse, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) se penchait toujours sur le contenu de la proposition globale de règlement intervenue avec le gouvernement mercredi soir, après 22 jours de grève. Celle-ci représente 66 500 employés des écoles publiques, essentiellement des profs.

Publicité

Les neuf syndicats de la FAE doivent déterminer si la proposition constitue une entente de principe. Si c’est le cas, elle sera présentée aux membres qui pourront l’accepter ou la refuser. 

«Je me sens fébrile. On peut être enfin à la ligne d’arrivée. [...] On espère que les services correspondent à ce qu’on a demandé, qu’on aura les fameuses aides à la classe», a réagi Michel Pellerin, enseignant depuis 30 ans à Montréal. 

«Le souhait de tout le monde, c’est de retourner le plus vite en classe, mais ça ne se fera pas à n’importe quel prix», souligne Ismaël Seck, enseignant en adaptation scolaire en milieu défavorisé à Montréal depuis cinq ans. 

«Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini. Il y a tout ce qu’on sait dans une négociation, tout ce qu’on entend, tout ce qu’on voit, mais il y a surtout aussi tout ce qu’on n’entend pas et tout ce qu’on ne voit pas», a commenté Sylvain Mallette, président de la FAE de 2008 à 2022. 

À ce point-ci des négociations, il remet en question la grève générale illimitée comme moyen de pression. 

«Si on rejetait l’entente de principe, est-ce qu’il y a moyen de mobiliser les membres autrement? Je pense qu’on doit avoir le courage et la lucidité de se poser la question», a-t-il dit.

Publicité
Publicité