Nathalie Simard se confie avec émotions sur son parcours hors des bancs d’école
Nathalie Simard
N’ayant aucun diplôme scolaire en poche, puisque, très jeune, j’ai été retirée des bancs de l’école pour intégrer le marché du travail, j’ai très tôt découvert la grande institution qu’est l’école de la vie. Cette école compte à son actif plusieurs excellents professeurs, et parmi eux se trouve le temps...
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Aujourd’hui, à 55 ans, j’ai beaucoup appris de la vie, mais je n’ai pas encore terminé mon bel apprentissage. J'ai toutefois longtemps éprouvé de la honte de ne pas avoir terminé mon secondaire 2. J’ai même souffert parce que j'estimais que j'avais un manque de connaissances générales. Il m'arrive même d’en souffrir encore aujourd'hui. À l’époque, j’en ai voulu à mon entourage toxique de ne pas avoir respecté le fait que la place d’un enfant devrait être sur les bancs d’école. De plus, que peut bien représenter l'argent pour un enfant de neuf ans! Mais comme j’ai compris que je ne pouvais rien changer au passé, j’ai accepté la décision qui avait été prise. Ça fait partie de mon apprentissage!
Mon chemin
Je veux partager avec vous ce pan de ma vie, car il est important, voire capital, pour moi d’en parler afin que vous puissiez comprendre ma réalité et le chemin j’ai dû emprunter, en suivant mon instinct, pour ne pas avoir l’air trop folle devant les projecteurs. À l’époque où on m'a retirée de l'école, je dois avouer que j’étais très heureuse de ne plus y aller. D’abord, parce que je me faisais harceler, car je passais à la télé. De plus, j’avais peur d’un jeune garçon, Jeffrey, qui me détestait, sans aucune raison ou peut-être parce qu'il était jaloux de moi. Il me menaçait souvent de me checker après l’école. Il me disait: «Simard! Je vais te péter la gueule en sang!» J’avais tellement peur de ce garçon. Être un enfant vedette a des côtés positifs, mais aussi des côtés négatifs! Soit tu fais partie de la gang, soit tu en es exclu. C’est trois décennies plus tard que j’ai réalisé que j’avais été victime d’intimidation, car dans mon temps, le mot «intimidation» n’existait pas. Et rien n’avait encore été mis en place pour contrer l’intimidation dans les écoles. Heureusement, les temps ont bien changé.
L’apprentissage
Le manque de connaissances dont j’ai souffert m’a énormément appris et aidée à prendre conscience de mes forces et de mes faiblesses. Ça m’a demandé beaucoup de temps, mais j’ai aussi appris qu’il ne faut jamais sous-estimer justement le pouvoir du temps, car il a été et est encore aujourd'hui mon meilleur allié! Je vous parlais plus tôt des excellents professeurs que la vie a mis sur mon chemin: en plus du temps, ce précieux allié, j’ai pu compter sur mes parents, mes frères et mes sœurs, mes anciennes amies, mes anciens conjoints, certains de mes collègues de travail. Sans oublier mon gérant du temps - qui, comme d’autres d’ailleurs, aimait beaucoup me rabaisser. Lui en particulier m’a donc appris à me tenir debout et à ne pas trop écouter ce que les gens disaient, à me fier à moi et à mon instinct. Et à ma petite voix intérieure qui me disait: «Ne l’écoute pas.»
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Mes piliers
Au cours d’une vie, des professeurs nous marquent assurément plus que d’autres. Pour moi, l’un des plus marquants, et ce, positivement, a été ma fille, Ève! Elle est la personne qui m’a fait le plus grandir. J’ai tellement désiré cette enfant! C’est elle qui m’a élevée, dans tous les sens du terme, et même quand elle ne parlait pas! Elle m’a appris à marcher avant même qu’elle soit elle-même en mesure de le faire. Les bébés sont certes petits et fragiles, mais tellement puissants!
Ève m’a appris à devenir maman, elle m’a aussi appris à prendre ma place en tant que femme, à me tenir droite face aux défis les plus périlleux de ma vie, à foncer même quand la peur et l’angoisse prenaient possession de mon être tout entier. J’ai fait tout cela par amour pour elle et pour lui prouver que sa maman était capable et forte même si, souvent, elle se sentait plus petite qu’elle... Ève a été ma raison de vivre. Elle m’a poussée à toujours me surpasser. Elle est ma fierté!
Depuis peu, un nouveau professeur est entré dans ma vie et dans celle de ma fille. Si petite soit-elle, cette personne a énormément de pouvoir. On la définit comme enseignante supérieure, car avec elle, on apprend à temps plein, jour et nuit. Elle s'appelle Maélyse: c’est ma petite-fille, la fille d’Ève. Maélyse apprend à Ève à être mère à son tour, et à moi à être grand-maman.
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Je dois vous dire à quel point je suis contente aujourd’hui de la personne que je suis devenue. Je n’ai peut-être pas de bac ni de doctorat, mais je peux vous affirmer humblement que j’ai réussi à passer toutes les étapes importantes de ma vie avec fierté, sans pour autant être passée par le système d’éducation du Québec! Je tiens quand même à préciser qu’il est important d’encourager les enfants à poursuivre leurs études, car de nos jours, sans éducation ni diplôme, il est très difficile de gagner sa vie. Ève, son conjoint et moi allons certainement nous assurer que Maélyse soit plus tard sur les bancs de l’école, afin de lui donner tous les outils nécessaires à son émancipation!
Merci, chers et fidèles lecteurs, d’avoir pris le temps de me lire,
Nathalie
P.-S.: Ne jamais sous-estimer le pouvoir de l’école de la vie!