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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Nouvelle liste orthographique: «Pour certains mots, je comprends la logique... pour le "chameau", honnêtement, je ne sais pas», dit Drainville

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Agence QMI

2025-08-30T02:19:07Z
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Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a dévoilé vendredi son plan pour moderniser l’enseignement de la langue française au primaire dans la province qui entrera en vigueur lors de la prochaine rentrée scolaire. Des mots ont été enlevés et ajoutés à la liste orthographique obligatoire. Y a-t-il une logique derrière ces changements?

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L’heure était à la réforme puisque la liste des 3000 mots obligatoires n’avait pas été mise à jour depuis une dizaine d’années, a estimé M. Drainville, en entrevue à l’émission Le Bilan, vendredi.

«Cette liste-là, elle a été définie par des experts qui sont allés voir les livres qui sont lus par les élèves, qui sont arrivés avec une base de 5000 mots qu'ils ont réduits à 2700 mots», a expliqué le ministre.

Il est à la discrétion des enseignants du Québec de choisir les 300 autres mots qui complèteront la liste.

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Sur recommandations d’experts, des mots tels que «esquimau» et «amérindien» ont été retirés de la liste. Toutefois, les raisons derrière le fait d’enlever les mots «métro», «ski» et «messe», par exemple, restent en suspens, même pour M. Drainville.

«Si je peux rassurer vos auditeurs ...le mot église, lui, est resté. Alors, il y a un équilibre. On retire la messe, mais on garde l'église», a-t-il ironisé.

Le mot «laid» a, d’autre part, été ajouté, pas pour renforcer le répertoire d’insultes des enfants, mais bien pour les aider à mieux comprendre les homophones dès un jeune âge.

Le ministre de l’Éducation salue l’ajout des mots «québécois» et «culture», qu’ils jugent essentiel à l’apprentissage, mais l’ajout d’autres mots le laisse toujours perplexe.

«Alors il y a une logique... Pour certains mots, je comprends la logique. Pour le [mot] "chameau", honnêtement, je ne sais pas», a-t-il avoué.

Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

Miser sur la culture pour apprendre

Le ministre de l’Éducation tenait à mentionner que la liste ne fait pas partie de «l’essentiel» de la nouvelle réforme. Concevoir un nouveau programme de français qui puise dans la culture québécoise était au cœur de ses demandes aux experts.

«Ce qu'on veut, c'est puiser par exemple dans la littérature, nos livres écrits par des auteurs québécois, des livres jeunesse, mais aussi nos chansons, notre théâtre, notre cinéma, les séries télévisées, se servir de la culture québécoise pour enseigner la langue. Alors là, on fait d'une pierre deux coups», a-t-il dit.

Selon M. Drainville, l’exposition des enfants à la culture québécoise est trop faible dans la province.

«Pourquoi? Parce qu'ils sont sur Netflix, ils sont sur TikTok, ils sont sur les réseaux sociaux où ça se passe beaucoup en anglais», a-t-il déploré.

Le ministre se dit très heureux de la nouvelle réforme qui met davantage la culture québécoise au sein des apprentissages. Chaque élève prendra part à un minimum de cinq expériences culturelles et devra lire au moins 10 textes ou ouvrages de gens d’ici chaque année.

«Parce qu'on enseigne le français, mais on enseigne aussi aux élèves ce qui fait notre différence comme Québécois, c'est-à-dire notre culture», a-t-il ajouté.

Voyez son entrevue intégrale ci-dessus.

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