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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Réforme du programme de français: les syndicats déplorent la «pensée magique» du ministre Drainville

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-08-29T21:03:38Z
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La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) salue la volonté du ministre Bernard Drainville de mettre à jour le programme de français, mais estime que celui-ci fait preuve de «pensée magique» et ne fournit pas les ressources nécessaires aux écoles pour implanter efficacement les changements souhaités dans le réseau scolaire.

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«Il ne faut pas oublier qu’on a besoin de matériel pédagogique et que là, on ne parle pas de l’implantation d’un programme de français en cinquième secondaire. On parle de l’implantation d’un programme de français de la première année du primaire jusqu’à la cinquième année du secondaire. Ça va prendre du matériel pédagogique pour plus d’un million d’élèves et plus de 100 000 profs», a déclaré le président de la FSE, Richard Bergevin, en entrevue à LCN.

«Malheureusement, ça, c’est la pensée magique. On envoie quelque chose dans l’école, puis on dit “débrouillez-vous avec ça, on ne vous donnera pas les ressources nécessaires pour être capables de bien faire le travail”. Les profs, on ne peut pas toujours compenser, là», a-t-il ajouté.

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Ce dernier a indiqué que les enseignants et les syndicats n’ont pas pu faire une analyse complète du nouveau programme parce qu’ils ne l’ont pas encore reçu.

Ceux-ci demandent au ministre Drainville et au gouvernement de leur donner plus de temps pour bien réussir cette réforme.

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

«Habituellement, quand on implante un nouveau programme, on prend plus d’une année de projet pilote, on prend deux ans. Habituellement, on fait une première année à 55 écoles comme ça et après, on l’implante dans quelques centaines d’écoles», a expliqué M. Bergevin.

«C’est vraiment un défi logistique de produire du matériel, des cahiers, d’avoir des programmes avec évidemment des planifications, des éléments de compléments d’information qui permettent aux enseignantes et aux enseignants d’être capables de le prendre puis de bien l’enseigner», ajoute-t-il.

La FSE espère que le gouvernement n’hésitera pas à reculer, ou du moins à appuyer sur le frein si la réforme connaît des problèmes importants ou si le matériel pédagogique n’est pas disponible à temps.

Drainville joue avec les chiffres, accuse la FSE

En entrevue à LCN, le ministre Bernard Drainville a affirmé que les écoles avaient assez d’argent dans leur budget pour mettre en place les mesures souhaitées, notamment l’augmentation du nombre de sorties scolaires culturelles.

«Monsieur Drainville, c’est un habile communicateur, puis au niveau des budgets, là, parfois, il amplifie la chose. Quand il parle d’augmenter les budgets, il a coupé la taxe scolaire, puis il a compensé par de nouveaux budgets, puis il appelle ça un nouvel investissement. Ça ne fonctionne pas comme ça, là. Je veux dire, c’est juste de l’argent qui a été changé de place», a argumenté Richard Bergevin.

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Ce dernier souligne qu’il y a présentement des manques à gagner dans plusieurs écoles et que celles-ci doivent annuler des conférences et autres activités culturelles, par manque d’argent.

«Si on commence à couper dans les activités culturelles dans les écoles, puis on dit qu’on veut implanter plus d’événements de culture québécoise, bien, ça risque de créer un problème en termes de cohérence avec le nouveau programme», a mentionné M. Bergevin.

«Il faut dire que les profs le font déjà quand même pas mal, intégrer la culture québécoise dans leurs cours. Mais si on veut l’améliorer, l’augmenter, ça va prendre des ressources. Puis présentement, on est dans une situation où on coupe dans les budgets en éducation», a-t-il ajouté.

«Les budgets ont fondu»

Les enseignants ont appris récemment que les budgets pour acheter du matériel pour leur classe allaient être réduits, du moins à court terme, soutient le président de la FSE.

«Est-ce que c’est pour toute l’année? On ne sait pas encore, mais si ça a diminué, c’est encore moins d’argent pour acheter des livres québécois, pour que les élèves puissent lire les livres du Québec, que la culture québécoise puisse être promue», a expliqué Richard Bergevin.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.

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