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L'article provient de Le Journal de Québec

Marion Thénault a progressé à la vitesse de l'éclair

Elle s'adonne aux sauts en ski acrobatique que depuis cinq ans

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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2022-02-05T05:00:00Z
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Espoir de médaille à Pékin après avoir remporté deux podiums l’an dernier, dont sa première victoire en carrière, Marion Thénault a fait un saut dans l’inconnu en 2017 lorsqu’elle a abandonné la gymnastique.

Découverte dans un camp régional RBC à Sherbrooke en 2017 après avoir répondu positivement à l’invitation de Rémi Bélanger qui allait devenir son premier entraîneur en ski acrobatique, Thénault a rapidement pris son envol. 

Athlète
Photo Didier Debusschere / JDQ
Marion Thénault
Née le 9 avril 2000
à Sherbrooke, Qc
Ski acrobatique (sauts)
Résultat olympique
  • Première participation aux Jeux olympiques

Championne canadienne en 2019, puis nord-américaine l’année suivante, la spécialiste des sauts a signé son premier triomphe en Coupe du monde à sa troisième saison dans son nouveau sport.

Marion Thénault a remporté l'or au Kazakhstan, en mars 2021.
Marion Thénault a remporté l'or au Kazakhstan, en mars 2021. PHOTO D'ARCHIVES, REUTERS

«Je pratiquais la gymnastique depuis toujours, mais j’étais rendue à une période de questionnement, raconte la Sherbrookoise de 21 ans, qui a commencé la gymnastique à 3 ans. Après un camp d’initiation sur les rampes d’eau au Relais [près de Québec], j’ai voulu revenir à la fin de l’été. Ce fut le coup de foudre et j’ai abandonné la gymnastique. J’aime les flips, l’adrénaline, les risques et les émotions fortes.»

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«C’est fou»

«Ce fut une grosse décision parce que la gymnastique, c’était toute ma vie, mais j’avais besoin de me lancer dans le vide», de poursuivre la recrue par excellence sur le circuit de la Coupe du monde en 2021, et qui a pris le troisième rang au classement général. 

La skieuse acrobatique Marion Thenault s'est fait un nom dans le monde des sauts en remportant la médaille d'argent au Relais, à Lac-Beauport, près de Québec, en janvier.
La skieuse acrobatique Marion Thenault s'est fait un nom dans le monde des sauts en remportant la médaille d'argent au Relais, à Lac-Beauport, près de Québec, en janvier. PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈRE

«En raison de blessures récurrentes, je savais que j’avais atteint mon plein potentiel. Je ne connaissais rien d’autre que la gym et je me demandais où j’allais mettre ma passion et mon énergie avant de découvrir le ski acrobatique.»

Elle n’aurait toutefois jamais pensé gravir les échelons à une telle vitesse. 

«C’est fou que ma carrière ait évolué comme ça, avoue l’athlète déterminée. Je suis très ambitieuse et je me suis toujours fixé des objectifs très élevés, mais je n’aurais pas cru que j’allais progresser aussi vite. Chaque année, j’atteignais les objectifs que je me fixais.»

Son premier entraîneur est ébloui par le développement de sa protégée. 

«Je savais que c’était possible qu’elle se qualifie pour les Jeux en trois ans, mais on n’en avait parlé à personne afin de ne pas passer pour des fous, confie Bélanger. Le plan était qu’elle se qualifie pour des finales et non pas qu’elle gagne des médailles en Coupe du monde. Sa progression est exceptionnelle et c’est du jamais-vu dans notre sport. Cela aurait été impossible qu’elle gagne des médailles en Coupe du monde aussi rapidement sans son bagage en acrobatie.»

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Transition en douceur

La transition de Thénault vers sa nouvelle passion s’est faite en douceur. 

«Je faisais des acrobaties depuis l’âge de 3 ans, souligne-t-elle. Je ne partais pas de zéro et la transition s’est bien faite. Ce n’est pas rare que des anciennes gymnastes se retrouvent en ski acrobatique. Des filles ont pris part à des étapes de la Coupe du monde en gymnastique et au trampoline.»

Marion Thenault à fait son saut de prédilection lors de la ronde ultime au Kazakhstan, soit le double full full. Ce qui lui a permis de remporter l'or.
Marion Thenault à fait son saut de prédilection lors de la ronde ultime au Kazakhstan, soit le double full full. Ce qui lui a permis de remporter l'or. PHOTO D'ARCHIVES, REUTERS

«Ma discipline et mon éthique de travail expliquent mes succès rapides, d’ajouter Thénault. Je m’entraînais déjà comme une athlète de haut niveau. En 2015, David Altmeyer est devenu mon nouvel entraîneur et il a fait de moi la gymnaste que je suis devenue. Il m’a aussi montré ce qu’une athlète de haut niveau fait. Ce fut difficile, mais tellement bénéfique. J’ai tout transféré au ski acrobatique. David était un peu triste de mon départ, mais il était content et fier que je m’épanouisse dans un autre sport.»

Le sport dans les gênes

Les parents de Thénault ont baigné toute leur vie dans le sport et plus particulièrement l’athlétisme. 

Son père François a porté les couleurs de l’équipe de France au saut à la perche, participant aux Jeux de la Francophonie avant de déménager au Canada où il a rencontré sa future épouse, Élyse Ménard, au sein du club d’athlétisme du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke. 

Quant à sa mère, elle a longtemps pratiqué la gymnastique avant de se tourner vers l’athlétisme.

«Le sport a toujours été très important chez nous. À l’été 2017 pendant quelques semaines, mon père m’a coaché au saut à la perche avec le Vert & Or, mais le ski acrobatique a pris le dessus après quelques camps. Mon père a été surpris de ma décision, mais il fut très ouvert. Ma mère était soulagée que j’abandonne la gymnastique et pas trop contente que j’adopte le ski acrobatique parce que les inquiétudes étaient plus grandes. Tous les deux sont très contents de me voir m’épanouir et de vivre de superbes expériences.»

CAN CAN

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