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L'article provient de Le Journal de Québec

Le double défi de Mélodie Daoust

La hockeyeuse est prête à tous les sacrifices pour exceller

Photo Agence QMI, Joël Lemay
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2022-02-05T05:00:00Z
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CALGARY | La centralisation à Calgary dans l’année menant aux Jeux olympiques n’est jamais évidente, mais la tâche est encore plus difficile pour une mère qui est séparée de son enfant en bas âge.

Installées à Calgary depuis août en vue du Championnat mondial de hockey féminin, les hockeyeuses canadiennes sont demeurées en Alberta pour la préparation olympique. Pour Mélodie Daoust, mère d’un petit garçon de près de 3 ans, cela représente un double défi. 

Mélodie Daoust a pu compter sur les encouragements de son fils Mathéo au Mondial, en août, à Calgary.
Mélodie Daoust a pu compter sur les encouragements de son fils Mathéo au Mondial, en août, à Calgary. PHOTO Hockey Canada, Matthew Murnaghan

«On s’organise, mais c’est extrêmement difficile, confie celle qui a été nommée attaquante par excellence du dernier Mondial. On n’a pas le choix de centraliser l’équipe dans l’année olympique. On se parle chaque deux jours par Facetime et on se voit une semaine tous les mois quand mes parents viennent me rejoindre ou quand nous avons joué à Ottawa.»

Athlète
Photo Didier Debusschere / JDQ
Mélodie Daoust
Née le 7 janvier 1992
à Salaberry-de-Valleyfield, Qc
Hockey
Résultat olympique
  • Argent (Pyeongchang, 2018)
  • Or (Sotchi, 2014)

Malgré l’éloignement, l’athlète de 30 ans bâtit une très belle relation avec son petit Mathéo. 

«Quand on se revoit, c’est comme si on ne s’était jamais séparés, raconte-t-elle. Nous avons tellement une belle relation. J’espère que tous les sacrifices que je fais pour réaliser mon rêve lui démontreront que tout est possible quand tu as une passion dans la vie, peu importe laquelle. Le hockey est ma job de vie avec ses bons et mauvais côtés.»

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«Je ne pense pas écourter ma carrière parce que je suis maman, de poursuivre l’ancienne attaquante étoile des Martlets de l’Université McGill. Je suis résiliente et j’y vais une journée à la fois. Je veux continuer à jouer au hockey tant que je serai capable.»

Moments magiques

Daoust a vécu de beaux moments quand son fils est venu la rejoindre à Calgary en août dans le dernier droit du Mondial, alors que le Canada avait atteint le carré d’as. 

Au cours de sa carrière elle a brillé partout où elle est passée, notamment contre les Américaines lors d'un match amical en 2013.
Au cours de sa carrière elle a brillé partout où elle est passée, notamment contre les Américaines lors d'un match amical en 2013. Photo d'archives, Martin Alarie

«Quand j’ai quitté Montréal pour Calgary en prévision du Mondial, je lui ai dit que je partais longtemps [un mois et demi], mais que j’allais lui ramener une grosse médaille d’or. Après notre victoire en finale face aux Américaines, je lui ai remis ma médaille. C’était exceptionnel et ça me touche encore autant quand j’en parle. Pendant neuf jours suivant notre victoire, Mathéo avait toujours la médaille d’or et son accréditation autour de son cou.»

Malgré ses responsabilités de maman et les nombreuses déceptions vécues par l’équipe canadienne pendant la pandémie avec l’annulation du Championnat du monde en 2020 et le report de celui de 2021, Daoust a pris les bouchées doubles. 

« Je me suis entraînée dans le tapis, illustre-t-elle. Ce fut deux années payantes et j’ai été capable d’aller en chercher plus. Ce fut vraiment difficile avec toutes les claques dans la face que nous avons reçues, mais nous avons obtenu nos meilleurs tests physiques à vie cet été avant le Mondial, ce qui démontre notre engagement.»

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Si Daoust a connu un très bon tournoi olympique en 2018 à Pyeongchang en remportant le titre de joueuse par excellence de la compétition, elle estime vivre actuellement ses meilleurs moments en carrière. 

Mélodie Daoust a brillé en fusillade durant la finale des Jeux de Pyeongchang en 2018.
Mélodie Daoust a brillé en fusillade durant la finale des Jeux de Pyeongchang en 2018. Photo d'archives, AFP

Un poids de moins

Ses récents succès coïncident avec sa sortie publique en juin 2020 quand elle a confirmé à la planète son homosexualité dans une publication de Hockey Canada durant le mois de la fierté gaie.

«Je ne sais pas s’il y a une corrélation entre mes succès et ma sortie, mais de partager avec tout le monde mon orientation sexuelle m’a enlevé un poids énorme sur les épaules. C’est difficile de vivre avec le mensonge et caché dans le garde-robe.»

«Je suis maintenant capable d’être moi-même tous les jours, ajoute celle qui occupe un poste d’adjointe avec l’équipe féminine des Carabins de l’Université de Montréal en plus d’un boulot d’analyste hockey à TVA Sports. C’est tellement important d’être soi-même et de s’accepter. Quand tu es bien mentalement, tu es heureuse et tu performes mieux. Mes parents le savaient depuis 2013 et c’était clair aussi pour les gens qui me suivent sur mes réseaux sociaux, mais tant mieux si j’ai pu inspirer les plus jeunes en sortant publiquement.»

CAN CAN

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