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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

«Il faut de l’ambition pour Québec»: Marchand rêve déjà à une deuxième phase du tramway

Il pense qu’il faut prévoir un plan à long terme qui intégrerait une deuxième phase

Rencontre avec le nouveau maire de la ville de Quebec Bruno Marchand, lundi le 8 novembre 2021. 
STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)
Rencontre avec le nouveau maire de la ville de Quebec Bruno Marchand, lundi le 8 novembre 2021. STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI) Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Stéphanie  Martin

Stéphanie Martin

2021-11-09T05:00:00Z
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À peine confirmé dans le siège de nouveau maire de Québec, Bruno Marchand est prêt à s’attaquer aux dossiers prioritaires, dont le tramway, pour lequel il croit que le gouvernement et la Ville doivent avoir « de l’ambition ».

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Dans sa journée organisée à la minute près, M. Marchand a pris un moment pour réaliser qu’il serait maire de Québec.

Un « grand frisson » l’a envahi quand il a appris que son adversaire Marie-Josée Savard n’allait pas demander un recomptage.

C’était quelques minutes avant de rencontrer Le Journal pour sa première entrevue éditoriale comme maire, au Café Buade, à deux pas de l’hôtel de ville. 

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

Pas de carcan financier

Bruno Marchand a plusieurs grands chantiers devant lui. Celui qui posera le plus de défis est le tramway, convient-il, avec le chantier qui s’annonce.

Il réitère son intention d’aller de l’avant avec le projet et croit même qu’il faut voir plus loin et ne pas s’enfermer dans un carcan financier.

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« Il faut de l’ambition pour Québec », lance-t-il. Sans demander une phase 2 « demain matin », il affirme qu’il faut commencer à l’envisager pour une vision cohérente de la mobilité.   

  • Écoutez le tour des actualités de Philippe-Vincent Foisy et Carl Marchand sur QUB Radio:  

Négocier

« Il faut négocier. Il faut s’asseoir avec le gouvernement et voir le plan à long terme. C’est quoi les phases 2 ? Si on n’est jamais capable de présenter les phases 2, il y a des citoyens qui pensent qu’il n’y en aura jamais pour eux. »

Il compte par ailleurs « ouvrir le dialogue » et rétablir les ponts qui sont quelque peu amochés entre le gouvernement Legault et la capitale. 

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

Il sait que les années de construction d’un projet comme celui-là sont souvent « un calvaire » pour les politiciens.

Mais il veut mettre en place un plan de communication clair et même nommer un conseiller sur le comité exécutif qui aura le mandat de s’occuper de la relation avec les citoyens pour le tramway. Car le projet souffre d’un taux de mobilisation trop faible, selon lui.

Il veut aussi présenter sa vision globale de la mobilité dans l’ensemble de la ville, avec une plateforme qui regroupe tous les modes de transport pour « donner un choix » aux citoyens.

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Cela prendra la forme d’une carte d’accès, pour l’ensemble des options de mobilité sur le territoire de Québec, soit l’autobus, l’autopartage, le vélopartage, les services de transport à la demande, le taxi et le tramway.

Le parti Québec Forte et Fière s’était engagé en campagne à investir 10 millions $ sur cinq ans pour le démarrage du projet.

Poignée de main à Labeaume

Le Journal a assisté à une rencontre surprise entre lui et le maire sortant Régis Labeaume, alors que les deux hommes se sont retrouvés par hasard au Café Buade, hier midi.
Le Journal a assisté à une rencontre surprise entre lui et le maire sortant Régis Labeaume, alors que les deux hommes se sont retrouvés par hasard au Café Buade, hier midi. Photo Stevens LeBlanc

Fait cocasse, l’entrevue avec Le Journal a été interrompue quelques instants par l’arrivée inattendue du maire sortant, Régis Labeaume, qui dînait au Café Buade avec le directeur général de la Ville, Luc Monty.

Une poignée de main rapide a été échangée entre les deux hommes. En après-midi, M. Labeaume a contacté M. Marchand pour le féliciter plus formellement et fixer une rencontre demain.   

REPARTIR SUR DE BONNES BASES AVEC LA CAQ

Bruno Marchand veut rétablir le lien avec le gouvernement de François Legault avec lequel il a hâte de collaborer.

« Il pourra compter sur un maire de Québec empreint d’ouverture, de respect et d’une grande ambition pour Québec », a assuré le nouveau maire.

Photo Stevens Leblanc
Photo Stevens Leblanc

Il a d’ailleurs eu une conversation hier avec le premier ministre Legault ainsi qu’avec la vice-première ministre Geneviève Guilbault.

M. Legault l’avait félicité par Twitter plus tôt dans la journée. La veille, le PM avait dû se rétracter après avoir salué trop hâtivement la victoire de Marie-Josée Savard.

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Pour Bruno Marchand, repartir sur de bonnes bases est essentiel. Si le gouvernement et la Ville ne travaillent pas main dans la main, « les citoyens de Québec y perdent », croit-il.

Hier, M. Legault a annoncé sur Twitter son « intention de collaborer de près avec lui dans plusieurs dossiers, dont le tramway et le troisième lien. »  

  • Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Bruno Marchand sur QUB radio:    

PAS PRESSÉ DE COMPOSER SON CABINET

L’arrivée du maire Marchand provoquera un changement de garde au cabinet de la mairie.

Le personnel politique sera renouvelé et le nouveau maire engagera plusieurs personnes clés, dont un chef de cabinet, des attachés politiques, un attaché de presse et des recherchistes.

Bruno Marchand n’est pas pressé. Il veut prendre le temps de composer une équipe compétente, diversifiée et capable de travailler en mode collaboration avec les autres partis.

Déjà, les offres de services affluent, a-t-il révélé. Des gens qui l’ont accompagné dans sa campagne et « qui ont fait des miracles » trouveront bien sûr une place, mais il veut aussi recruter des personnes de l’extérieur.  

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OUVERT À INTÉGRER DES CONSEILLERS D’AUTRES PARTIS AU COMITÉ EXÉCUTIF

Bruno Marchand réfléchit à la possibilité d’intégrer des membres des autres formations politiques au comité exécutif, cette instance importante à la Ville. Une situation jamais vue au cours des dernières années.

Minoritaire au conseil, il sait que chacun devra « mettre de l’eau dans son vin » pour le bien de la gestion de la Ville et est conscient que la réalisation de ses engagements ne se concrétisera pas aussi rapidement que s’il avait obtenu une majorité.

Il compte s’asseoir avec ses vis-à-vis pour connaître leurs priorités d’abord.

À 49 ans, M. Marchand veut se tenir loin du « trip d’ego ». « À chaque fois que le “je” prend trop de place, le “nous” y perd. » 

Quatre travaux du nouveau maire  

LA DÉCENTRALISATION

Bruno Marchand a fait de la vitalité des quartiers un de ses principaux engagements dans la campagne électorale qui vient de s’achever.

Maintenant élu, il compte bien se concentrer sur cet aspect, en redonnant davantage de pouvoirs aux arrondissements.

Pour lui, il est inconcevable qu’un organisme local ou un citoyen ait de la difficulté à trouver un interlocuteur à la Ville de Québec pour faire avancer un projet pour un quartier.

Il veut aussi faire de Québec une ville où les aînés pourront bien vieillir. L’amélioration de la sécurité routière fait aussi partie des engagements de Québec Forte et Fière. 

LA MOBILITÉ ET LE PROJET DE TRAMWAY

Illustration d'archives
Illustration d'archives

Une fois arrivé en poste, le nouveau maire a déjà signalé qu’il demandera au Bureau de projet du tramway un « état des lieux » pour connaître les détails entourant le projet.

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Il reste des questions sur les coûts potentiels supplémentaires de 600 millions $ qui ont été révélés récemment, sur la coupe d’arbres et aussi sur les échéanciers, a indiqué hier Bruno Marchand.

Une fois cet état des lieux réalisé, il s’est engagé à aller présenter le tout à la population dans une formule qui n’a pas été précisée.

Par ailleurs, lors du chantier, il promet d’être à l’écoute des inquiétudes des citoyens et d’accompagner les commerçants au quotidien. 

LA VISION ZÉRO ITINÉRANCE

Le sujet de l’itinérance a alimenté les débats pendant la campagne électorale. Bruno Marchand avait pris l’engagement de réaliser la vision zéro itinérance à Québec.

Il se disait préoccupé par les problèmes de cohabitation dans Saint-Roch. Ses adversaires l’ont critiqué et ont affirmé que ce souhait était « utopique ».

Hier, M. Marchand a persisté. « Il faut trouver des façons de faire autrement. Il faut s’attaquer à ça. Je refuse la fatalité. » Il admet que « la côte est raide à monter ».

« Il va y en avoir encore des itinérants. Mais le but, c’est qu’ils ne soient pas longtemps dans la rue, que les effets de la rue sur la santé mentale et physique soient moins grands pour eux, si on est capables de trouver des solutions. » 

LA VALORISATION DES EMPLOYÉS

Bruno Marchand a discuté avec plusieurs employés de la Ville de Québec au cours des derniers mois et leurs propos l’ont étonné. « L’exemple que je donnais du bateau sur le cœur, il a été donné par les employés de tous groupes confondus. »

À quelques reprises, M. Marchand avait affirmé que plusieurs travailleurs mentionnaient qu’ils n’avaient plus le bateau de la Ville tatoué sur le cœur en raison du climat instauré par l’administration précédente.

« Si tu es un coach, que tu entres dans ton vestiaire et que t’engueules tout le monde en leur disant qu’ils sont pas bons, et qu’après tu leur demandes d’aller se battre sur le terrain de jeu, les chances sont minces qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. »

Il y a selon lui des changements à apporter pour que les employés se sentent impliqués. « Ça commence par cette idée de donner le ton comme maire, de dire merci aux employés. » 

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