Marc Déry lance un sixième album en 25 ans de carrière solo
Raphaël Gendron-Martin
«Ça fait longtemps que je n’ai pas senti une vibe de même», lance Marc Déry à propos de la réaction très positive du public sur les extraits de son nouvel album, J’aime ça quand t’es là. L’auteur-compositeur de 61 ans s’est entretenu avec Le Journal sur la carrière solo qu’il mène depuis 25 ans.
• À lire aussi: Que devient Chantal Pary? À 74 ans maintenant, voici ce qu'elle fait
• À lire aussi: Marie Andrée Leblond évite le pire sur l'autoroute
• À lire aussi: Voici la distribution toute étoile du nouveau film d'India Desjardins
En 2020, quelques mois après la sortie de son disque Atterrissage, Marc Déry pensait parcourir le Québec avec son nouveau spectacle. Une certaine pandémie avait toutefois gâché ses plans.
Parce qu’il n’était pas inspiré pour reprendre immédiatement la création d’un album, le musicien avait alors mis son chapeau de réalisateur pour accompagner notamment les projets de JP «Le Pad» Tremblay et Bruno Rodéo.
Il y a deux ans, Marc Déry était enfin prêt pour retourner à la planche à dessin. C’est en essayant l’écriture automatique qu’il s’est mis à travailler. Est arrivé peu de temps après un premier morceau: Aquarium.
«J’écrivais quelque chose comme “tombé dans un aquarium, comme une statuette de Bouddha”. Je n’avais aucune idée pourquoi je disais ça! Mais j’ai trouvé ça le fun à faire.»
Une trentaine de chansons produites
Il a ensuite contacté Pierre-Luc Cérat, avec qui il avait collaboré vers la fin de la création d’Atterrissage. Ensemble, ils ont jeté les grandes bases de ce qu’allait devenir J’aime ça quand t’es là.
«On a produit 32 chansons pour en sortir une douzaine, mentionne Marc. Ç’a été beaucoup d’ouvrage.»
Quand est venu le moment de choisir le titre pour l’album, Marc Déry a opté pour une ligne que l’on retrouve dans Aquarium. «Je trouvais que la phrase était intéressante. D’entrée de jeu, “j’aime ça quand t’es là”, ça se dit à tout le monde. Ce n’est pas juste aux amoureux ou aux frères et sœurs. Pour moi, il y avait un rapport à l’amour inconditionnel.»
Spectacle improvisé
Le spectacle qui accompagnera cet album, Marc Déry le voit très dénudé et avec beaucoup de liberté. En compagnie de deux musiciens experts en improvisation, Patricia Deslauriers à la basse et Jérémie Carrier au vibraphone, l’auteur-compositeur veut pouvoir se promener où il le désire, sans se restreindre à un ordre précis de chansons.
«Je me rends compte de plus en plus que les gens ne sont pas si intéressés par l’arrangement scénique que par ce que j’ai à dire. Quand les gens sentent qu’on leur parle, quand je peux établir une relation, c’est plus payant pour le show.»
Rempli de gratitude
Ayant lancé sa carrière solo à la fin des années 1990, après un grand succès avec le groupe Zébulon, Marc Déry mentionne être rempli de gratitude de savoir que des gens ont encore le goût d’entendre ce qu’il fait aujourd’hui.
«Je me trouve chanceux de pouvoir faire ça encore. J’ai fait ça toute ma vie. Je ne savais pas combien de temps je ferais ça. Même avec Zébulon, j’avais 29 ans et ce n’était pas démarré encore. Je faisais des shows depuis l’âge de 12 ans! Je m’étais dit que j’essayerais une dernière fois et si ça ne marchait pas, j’aurais compris que ce n’était pas ma place. Finalement, ç’a marché.»
L’album J’aime ça quand t’es là paraîtra le 19 septembre. Marc Déry sera en spectacle le 9 octobre, au Cabaret Lion d’Or de Montréal. Pour toutes les dates: marcdery.ca.
Quatre nouvelles chansons commentées
Le Journal a demandé à Marc Déry d’expliquer certains nouveaux titres.
-Quelque part: «J’avais déjà travaillé avec le rappeur Imposs dans les années 90 pour un projet multidisciplinaire. Quand on s’est revus à En direct de l’univers, on s’est sauté dans les bras en se disant qu’il fallait retravailler ensemble. Je lui ai envoyé cette chanson et ça lui a tellement parlé que le lendemain, il m’envoyait son rap tel quel. Il trouvait ça drôle de faire des rimes avec «quelque part».»
-One Way: «Mon frère Yves avait composé cette toune après [la première séparation de] Zébulon. Quand on a fait un retour du groupe en 2009, on voulait la faire, mais on ne trouvait pas de mots. En travaillant mon nouvel album avec Pierre-Luc Cérat, il a fait un beat qui m’a rappelé cette chanson. J’ai appelé mon frère qui est venu en studio et les paroles me sont venues facilement.»
-Vlad Couture: «Ça vient de l’écriture automatique. Je ne me suis pas dit: je vais faire une toune qui va parler de mon enfance quand je jouais au base-ball, puis de l’environnement et des histoires d’amour. [...] Seuls les noms ont été changés, mais l’histoire est un peu vraie.»
-Nous deux : «C’est une chanson que j’ai faite en deux ou trois étapes. Au début, j’avais seulement la ligne «malgré le soleil et le ciel bleu, j’ai des nuages dans les yeux». [...] Quand je suis revenu au Lac-Saint-Jean voir des chums, y’a un gars qui venait de se séparer. Je trouvais ça dommage parce que c’était un beau couple. Quand je lui ai demandé comment il vivait ça, il m’a répondu: «Ça va, c’est juste qu’à chaque fois qu’on me demande des news de nous deux...» Ça m’a inspiré des paroles.»
Revoyez son passage à Salut Bonjour ci-dessus
• À lire aussi: Voici la distribution toute étoile du nouveau film d'India Desjardins
• À lire aussi: India Desjardins publie À s’en arracher le cœur, un essai jeunesse
• À lire aussi: Que devient Chantal Pary? À 74 ans maintenant, voici ce qu'elle fait