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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

LPHF: 12 choses à savoir sur l’équipe professionnelle de hockey féminin de Montréal

La capitaine de Montréal, Marie-Philip Poulin, y va d'un mot d'encouragement avant la rencontre du 10 janvier 2024 au domicile de New York.
La capitaine de Montréal, Marie-Philip Poulin, y va d'un mot d'encouragement avant la rencontre du 10 janvier 2024 au domicile de New York. Photo Getty Images via AFP
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Mylène Richard

2024-01-12T16:30:00Z
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Au Québec, il y a eu le Jofa Titan, le Wingstar, l’Axion, les Stars, les Canadiennes et la Force de Montréal ainsi que le Mistral de Laval, les Panthères de Sainte-Julie, les Cheyennes de la Métropole, l’Avalanche de Québec et le Phénix du Québec qui ont vu les Nancy Drolet, France St-Louis, Caroline Ouellette, Charline Labonté, Kim St-Pierre et Marie-Philip Poulin électriser depuis la fin des années 1990 des ligues pour lesquelles parfois ces pionnières devaient payer pour y jouer. 

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Mais souvent, deux organisations coexistaient en même temps, diluant la qualité du produit, faute de financement et de pouvoir s’entendre sur des fusions.

Pour la première fois, les meilleures joueuses nord-américaines de hockey féminin évoluent aujourd’hui au sein d’un même et unique circuit professionnel, et Montréal fait partie de l’aventure de la nouvelle Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). 

Celle-ci a vu le jour l’été dernier après que le groupe de Mark Walter, notamment copropriétaire des Dodgers de Los Angeles et du Chelsea FC, a acheté la Fédération première de hockey (PHF), au sein de laquelle évoluait la Force. Avec la collaboration de l’Association des joueuses professionnelles de hockey et de l’ancienne légende du tennis Billie Jean King, la LPHF a été créée. 

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En quelques mois à peine, la ligue a pris forme et malgré quelques lacunes, entre autres, les équipes n’ont pas de nom, la saison a été lancée avec succès. 

À quelques heures du premier match à Montréal, samedi après-midi, Le Journal vous présente 12 aspects afin de mieux connaître la formation québécoise et la LPHF.

Plus de Québécoises que le CH

Ann-Renée Desbiens suit la rondelle des yeux face au Minnesota, le 6 janvier 2024, au Xcel Energy Center de St. Paul.
Ann-Renée Desbiens suit la rondelle des yeux face au Minnesota, le 6 janvier 2024, au Xcel Energy Center de St. Paul. Photo Getty Images via AFP

On ne pourra pas reprocher à la directrice générale Danièle Sauvageau de ne pas avoir pigé dans sa cour. Neuf Québécoises font partie de la formation montréalaise, incluant les deux réservistes, Mélodie Daoust et Catherine Dubois. Marie-Philip Poulin, Ann-Renée Desbiens, Ann-Sophie Bettez, Gabrielle David, Sarah Lefort, Catherine Daoust et Brigitte Laganière sont les autres joueuses d’ici. On pourrait même ajouter Laura Stacey, qui habite à Montréal depuis deux ans. Et bien que son nom soit francophone, la gardienne Marlène Boissonnault est originaire du Nouveau-Brunswick, tout comme Sarah Bujold. Bref, neuf Québécoises, c’est plus que les quatre joueurs de la Belle Province du Canadien: Rafaël Harvey-Pinard, Mike Matheson, David Savard et Samuel Montembeault.

Madame la capitaine

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Qui d’autre que Marie-Philip Poulin pour porter le «C»? Personne n’a pensé une seconde que cet honneur reviendrait à quelqu’un d’autre que «Pou». Pourquoi la capitaine d’Équipe Canada depuis près de 10 ans n’occuperait-elle pas les mêmes fonctions dans la LPHF? C’était une évidence. La vedette de 32 ans est épaulée par Stacey, Erin Ambrose et Kristin O’Neill. Desbiens, Bettez et Kati Tabin complètent le «groupe de leadership».

En français, en anglais et en tchèque!

La Tchèque Tereza Vanisova défend les couleurs de Montréal.
La Tchèque Tereza Vanisova défend les couleurs de Montréal. Photo Getty Images via AFP

Évidemment, le français et l’anglais sont les deux langues officielles de la formation montréalaise. Il est aussi possible d’entendre du tchèque dans l’entourage du club, puisque l’attaquante Tereza Vanisova et la défenseure Dominika Laskova sont nées en Tchéquie. «Nous avons fait un message pour le temps des Fêtes en anglais, en français et en tchèque. C’était vraiment cool!» avait raconté l’entraîneuse-chef Kori Cheverie, qui suit des cours de français depuis son arrivée au Québec.

Une tonne d’athlètes olympiques

Marie-Philip Poulin et Ann-Renée Desbiens ont aidé le Canada à remporter l’or aux Jeux olympiques de Pékin, en 2022.
Marie-Philip Poulin et Ann-Renée Desbiens ont aidé le Canada à remporter l’or aux Jeux olympiques de Pékin, en 2022. Photo d'archives, DIDIER DEBUSSCHERE, JOURNAL DE QUEBEC

Les médailles olympiques sont nombreuses dans les salons des joueuses de Montréal. En tête de liste, il y a Poulin avec quatre podiums, dont trois sacres. Daoust (2 or, 1 argent), Desbiens (1 or, 1 argent), Stacey (1 or, 1 argent) et Ambrose (1 or) ont aussi triomphé avec le Canada. Vanisova et Laskova ont représenté la Tchéquie aux Jeux de Pékin en 2022, tout comme l’a fait Leah Lum avec la Chine. Sans oublier Sauvageau, qui était adjointe à Nagano (argent) puis entraîneuse-chef à Salt Lake City (or), et Cheverie, adjointe avec le Canada aux Jeux de Pékin (or). Bettez et O’Neill ont aussi déjà défendu l’unifolié au Championnat du monde senior, à l’instar de l’Américaine Jillian Dempsey.

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La plus jeune et plus âgée

Mariah Keopple (à gauche) bataille avec Jaime Bourbonnais, de New York, lors du match du 10 janvier 2024 au UBS Arena à Elmont.
Mariah Keopple (à gauche) bataille avec Jaime Bourbonnais, de New York, lors du match du 10 janvier 2024 au UBS Arena à Elmont. Photo Getty Images via AFP

L’honneur de la plus jeune joueuse du groupe revient à l’Américaine Mariah Keopple. À 23 ans, 6 mois et 16 jours, la défenseure devance sa compatriote Madison Bizal et l’Ontarienne Claire Dalton, aussi âgées de 23 ans. Keopple a terminé la saison dernière son stage universitaire à Princeton, où elle a obtenu 15 points en 31 matchs. Bettez est de loin la vétérane à 36 ans, elle qui est née la même année que sa coach. Les trois autres trentenaires de l’équipe sont Poulin, Dempsey et Mélodie Daoust, qui ont toutes 32 ans. La moyenne d’âge de l’équipe est de 27,5 ans, au sommet dans la LPHF, à égalité avec Toronto, selon les données du site eliteprospect.com. La taille et le poids moyen des joueuses de Montréal est de 5 pi 6 po et 148 lb. Stacey, Dubois et Boissonnault sont les plus grandes à 5 pi et 10 po.

Deux anciens du CH 

Éric Houde est l’adjoint de l’entraîneuse-chef Kori Cheverie.
Éric Houde est l’adjoint de l’entraîneuse-chef Kori Cheverie. Photo Mylène Richard

La formation québécoise peut compter sur deux ex-joueurs du Canadien qui ont sauté dans l’aventure du hockey féminin. Croyant à la «mixité», la DG Sauvageau a embauché Éric Houde à titre d’instructeur adjoint. L’ex-attaquant a disputé 30 matchs dans la LNH, roulant sa bosse chez les professionnels dans les ligues américaines et internationales avant de s’envoler pour l’Europe. Il a quitté son poste d’entraîneur-chef du Collège français de Longueuil dans la Ligue de hockey junior AAA du Québec pour seconder Cheverie. De son côté, Olivier Michaud, qui a était venu en renfort pour un match du CH à 18 ans, en 2001, est l’entraîneur des gardiennes, boulot qu’il occupe aussi avec les Voltigeurs de Drummondville, dans la LHJMQ, et les Gaulois de Saint-Hyacinthe, dans le M18 AAA.

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À Montréal, à Laval et une surprise...

Pour cette campagne inaugurale écourtée, chacune des six équipes originales (Montréal, Ottawa, Toronto, Boston, New York et Minnesota) disputeront 24 matchs réguliers, dont 12 à domicile – la saison prochaine devrait s’entamer en novembre et comprendre 32 rencontres. Pour le club montréalais, la maison, c’est le Centre 21.02, à l’Auditorium de Verdun, où une salle comble d’environ 4000 spectateurs est prévue cet après-midi, ainsi que lors des trois matchs suivants à Montréal. Curieusement, trois des cinq premiers duels à la maison auront lieu à la Place Bell de Laval. Environ 7000 billets ont trouvé preneur pour le premier match sur la Rive-Nord, le mardi 16 janvier, selon une estimation sur le site de vente. L’amphithéâtre du Rocket peut accueillir 10 062 amateurs. Le samedi 16 mars, la formation de Montréal jouera un match ailleurs au Québec, mais le lieu n’a toujours pas été dévoilé.

 

Calendrier des matchs à domicile de l’équipe de Montréal

Samedi 13 janvier c. Boston – 15h30 – Auditorium de Verdun

Mardi 16 janvier c. New York – 19h – Place Bell (Laval)

Samedi 20 janvier c. Toronto – 20h – Auditorium de Verdun

Samedi 27 janvier c. Ottawa – 15h30 – Place Bell

Dimanche 18 février c. Minnesota – 13h – Place Bell

Samedi 24 février c. Ottawa – 14h30 – Auditorium de Verdun

Samedi 2 mars c. Boston – 16h – Auditorium de Verdun

Dimanche 10 mars c. Ottawa – 16h – Place Bell

Samedi 16 mars c. Toronto – (à déterminer)

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Vendredi 19 avril c. New York – 19h – Auditorium de Verdun

Dimanche 21 avril c. Toronto – heure inconnue – Auditorium de Verdun

Mercredi 24 avril c. Minnesota – 19h – Auditorium de Verdun

Au cœur de records d’assistance 

Il y avait 13 316 spectateurs au Xcel Energy Center de St. Paul, le 6 janvier 2024, pour une partie entre Montréal et Minnesota.
Il y avait 13 316 spectateurs au Xcel Energy Center de St. Paul, le 6 janvier 2024, pour une partie entre Montréal et Minnesota. Photo Getty Images via AFP

On ne sait pas si la présence de la meilleure joueuse au monde – selon plusieurs observateurs – Marie-Philip Poulin y est pour quelque chose, mais deux foules records ont été enregistrées lorsque sa bande était en action. Le 2 janvier, les 8318 spectateurs qui ont assisté à la victoire de Montréal au TD Place d’Ottawa ont constitué la plus importante foule pour un match de hockey féminin professionnel, surpassant les 7765 fans lors de la finale de 2022 de la ligue suédoise. Le record nord-américain pour une partie régulière avait eu lieu en 2016 quand 5938 amateurs s’étaient déplacés pour voir les Canadiennes de Montréal et Poulin affronter l’Inferno de Calgary, au Centre Bell, dans la Ligue canadienne de hockey féminin. La saison suivante, le match des étoiles du circuit avait attiré 8122 au Centre Air Canada de Toronto. Mais toutes ces marques ont été éclipsées samedi dernier, puisque 13 316 spectateurs étaient présents au Xcel Energy Center de St. Paul pour une partie entre Montréal et Minnesota.

Premier but, premier tour du chapeau...

Ann-Sophie Bettez célèbre son but inscrit en prolongation, mardi soir, à Ottawa, dans un gain de 3 à 2, lors du premier match de l’équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin.
Ann-Sophie Bettez célèbre son but inscrit en prolongation, mardi soir, à Ottawa, dans un gain de 3 à 2, lors du premier match de l’équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin. Photo Minas Panagiotakis / Getty Images via AFP

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Dans une nouvelle ligue, il y a des premières fois à tout. Voici pour les fervents de statistiques, quelques faits intéressants concernant les hockeyeuses de Montréal. Dalton, qui était la saison dernière la capitaine à l’Université Yale, a inscrit le premier but de l’histoire de la formation, avec l’aide de Dempsey et de Kennedy Marchment, dans un gain de 3 à 2 face à Ottawa, le 2 janvier. Le même soir, Bettez a réussi le premier filet en prolongation de la LPHF. La gardienne Ann-Renée Desbiens a ainsi signé le premier gain pour le club québécois. Toujours dans la capitale fédérale, la première punition a été décernée à Poulin pour avoir retenu. La capitaine s’est reprise mercredi en visitant New York, enregistrant le premier tour du chapeau de l’équipe, le deuxième du circuit après celui de Grace Zumwinkle, qui avait aidé le Minnesota à blanchir Montréal 3 à 0, samedi. Dans le gain de 5 à 2 face à New York, Catherine Dubois, qui venait de signer un contrat de 10 jours en raison des blessures à Bettez et Stacey, est devenue la première joueuse réserviste de la LPHF à toucher la cible. C’était aussi un premier succès pour Montréal en avantage numérique.

Nouveaux règlements et plus de robustesse

Dominika Laskova met en échec Paetyn Levis, de New York, le 10 janvier.
Dominika Laskova met en échec Paetyn Levis, de New York, le 10 janvier. Getty Images via AFP

Après avoir testé de nouvelles règles lors d’un tournoi préparatoire en décembre, la LPHF a choisi de suivre la majorité des règlements de la LNH, avec quelques différences. Elle se démarque notamment en permettant à une joueuse punie de quitter plus tôt le banc des pénalités si son équipe marque en infériorité numérique. Au classement, trois points sont accordés pour une victoire en 60 minutes, deux pour un gain en prolongation ou en fusillade et un pour un revers en surtemps ou en tirs de barrage. La séance de tirs au but commence d’ailleurs avec une ronde de cinq joueuses de chaque côté, plutôt que trois dans la LNH. Les hockeyeuses peuvent ensuite s’exécuter à nouveau en fusillade. Les athlètes doivent avoir un protecteur facial, mais le protège-cou n’est pas obligatoire. Les bagarres ne sont pas permises. Les mises en échec le sont, contrairement au hockey féminin international, dans une certaine mesure, quand les deux athlètes jouent la rondelle. Toutefois, elles ne peuvent pas «éliminer» une adversaire du jeu en l’envoyant dans la bande ou frapper une rivale immobile.  

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Des arbitres d’ici

L’arbitre Élizabeth Mantha a accordé un lancer de punition à Marie-Philip Poulin lors du premier match de Montréal, le 2 janvier, à Ottawa. La gardienne Emerance Maschmeyer a réalisé l’arrêt.
L’arbitre Élizabeth Mantha a accordé un lancer de punition à Marie-Philip Poulin lors du premier match de Montréal, le 2 janvier, à Ottawa. La gardienne Emerance Maschmeyer a réalisé l’arrêt. Photo Getty Images via AFP

La LPHF a recours à des officiels qui travaillent déjà en partenariat avec la LNH, la Ligue américaine, Hockey Canada et USA Hockey. Parmi eux, il y a quelques arbitres québécois, dont Élizabeth Mantha et Marie-Ève Couture ainsi que les juges de lignes Stéphanie Gagnon, Jessica Chartrand, Joanie Duchesneau, Jérémy Faucher et Anthony Lapointe. Le Montréalais David Taveroff, superviseur pour Hockey Québec et la LHJMQ ainsi que juge vidéo pour la LNH, sera responsable des arbitres du nouveau circuit.

L’arbitre Élizabeth Mantha effectue la mise en jeu initiale entre Hayley Scamurra et Marie-Philip Poulin, lors du match du 2 janvier 2024 à l’aréna du TD Place d’Ottawa.
L’arbitre Élizabeth Mantha effectue la mise en jeu initiale entre Hayley Scamurra et Marie-Philip Poulin, lors du match du 2 janvier 2024 à l’aréna du TD Place d’Ottawa. Photo Getty Images via AFP

Des salaires intéressants 

Brooke Hobson, de New York, a tenté d’empêcher Kennedy Marchment, de Montréal, d’aller devant le filet, le 10 janvier, au UBS Arena, domicile des Islanders de New York.
Brooke Hobson, de New York, a tenté d’empêcher Kennedy Marchment, de Montréal, d’aller devant le filet, le 10 janvier, au UBS Arena, domicile des Islanders de New York. Photo Getty Images via AFP


Plusieurs hockeyeuses vivront convenablement pour la première fois de leur sport dans un environnement professionnel. Pour la première campagne de la LPHF, le salaire moyen sera de 55 000 $US (74 000$ CA). Six joueuses par formation empocheront plus de 80 000$ US (107 000$ CA). Un maximum de neuf joueuses par club touchera le revenu minimum de 35 000$ US (47 000$ CA). Ce montant devrait être majoré de 3% par saison. En comparaison, le salaire minimum dans la défunte PHF était de 30 000$ US (40 000$ CA), et les plus importants contrats avaient été accordés aux Canadiennes Daryl Watts (aujourd’hui avec Ottawa) et à Kennedy Marchment (aujourd’hui avec Montréal), respectivement de 150 000$ US (201 000$ CA) et 130 000$ US (174 000$).  

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