Louise Portal a bien failli refuser ce rôle que le public a grandement apprécié
Nathalie Slight
Depuis un an, Louise Portal enchaîne les rôles au petit écran. Bientôt nous pourrons la voir sous les traits d’une mafieuse dans la série jeunesse Denis Danger. Elle est aussi de la série Web La dernière communion. Mais le rôle qui retient le plus l’attention est sans aucun doute celui de la prêtresse manipulatrice Louise Robinson, dans la série Sorcières.
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Louise, ces jours-ci, tu fais ton apparition dans la série Sorcières!
Je suis tellement contente de pouvoir enfin en parler! Et oui, je campe tout un personnage! Héléna Müller, patronne de Développement Müller, de son vrai nom Louise Robinson. Lorsqu’on m’a proposé le rôle, on m’a décrit cette femme comme une illuminée, charismatique, narcissique, cinglée, manipulatrice, menteuse et dangereuse qui possède une grandeur théâtrale shakespearienne. Cette ex-prêtresse à la tête du Royaume de la triple déesse est pour moi un anti-casting à tel point où j’ai dit à mon mari que j’hésitais à camper ce personnage.
Pourquoi donc?
Parce que je suis rendue à un âge où je veux mettre en lumière l'amour et la beauté du monde. Il y a présentement assez de chaos dans la société, je n’ai pas le goût d’en rajouter avec un personnage aussi détestable. Mais mon mari m’a rappelé que j’aime relever des défis d’actrice, et que Louise Robinson en était tout un! Alors, j’ai accepté l’invitation. Et sincèrement, je ne l’ai pas regretté une seule seconde.
(Louise réfléchit et ajoute...)
Côté personnalité, mon personnage dans Sorcières est très loin de moi, mais quand je pense à son passé, je trouve quelques points communs avec mon propre passé. Attention: je n’ai jamais fait partie d’une secte, mais j’ai déjà fréquenté des communes dans les années 1960. J’ai toujours eu un petit côté spirituel, et l’ambiance qui régnait dans les communes rejoignait mes valeurs et ma personnalité de l’époque.
Quelles sont les motivations de Louise Robinson?
À 71 ans, après un exil de plus de 30 ans, Louise revient à Sainte-Piété. Veut-elle régler ses comptes ou cherche-t-elle la rédemption? Évidemment, je ne vous dirai rien ici! Je vais vous laisser le plaisir de le découvrir...
Elle est l’ex-femme d’Armand Bussières, le Dieu cornu de la secte. N’est-ce pas?
Exact. D’ailleurs, dans ma toute première scène, mon personnage avait une confrontation avec Armand, campé par Germain Houde. Germain et moi, nous avons été mari et femme dans cinq projets, dont le premier était dans le téléroman Le volcan tranquille, en 1997. Comme on se connaît bien, ç’a été plus facile pour nous de tourner ces scènes plutôt intenses émotivement. Pour moi, la beauté de cumuler 55 ans de carrière, c’est d’avoir l’occasion de recroiser avec plaisir des comédiens avec qui j’ai déjà travaillé. C’est aussi le cas de Fanny Mallette. Pouvez-vous croire: la première fois qu’on s’est donné la réplique, c’était sur le téléroman Graffitis, en 1995! Que le temps passe vite!
(Louise s’empresse d’ajouter...)
Découvrir de nouveaux partenaires de jeu est aussi l’un de mes grands plaisirs, sur un plateau de tournage. J’ai eu plusieurs scènes avec Marianne Fortier: une jeune comédienne à la feuille de route plutôt impressionnante. Elle possède un talent fou!

Changement de sujet... Possèdes-tu un petit côté sorcière?
Je suis persuadée que j’ai une sensibilité un petit peu plus profonde que la normale. Je suis beaucoup à l'écoute des signes et je suis très intuitive. Par exemple, lorsque j’ai rencontré mon mari, Jacques Hébert, en 1993, j’ai immédiatement su qu’il était mon âme sœur. J’ignore si c’est la même chose pour tout le monde: plus j’avance en âge, moins je suis dans ma tête, plus je suis dans mon cœur.
Que veux-tu dire?
Je me questionne sur l’âme humaine, sur le sens de la vie. Pas plus tard qu’hier soir, j’écrivais dans mon journal mes pensées à propos de la société actuelle. Vous savez, je n’ai jamais cherché à être riche ou à être populaire. Mon but a toujours été d’exprimer ce que je ressentais à l’intérieur de moi, de partager mes réflexions sur le monde, en me glissant dans la peau de personnages, en racontant des histoires via l’écriture de romans ou en donnant des conférences.
Récemment, l’équipe de Sorcières a annoncé une mauvaise nouvelle: la série ne reviendra pas pour une troisième saison...
Quelle tristesse! Je ne peux pas croire que c’est la fin pour Sorcières. Nos séries québécoises n’ont rien à envier aux productions américaines et européennes. Financer la culture québécoise devrait être une priorité, parce que notre identité est unique! De mon côté, j’ignore si c’est mon petit côté sorcière, mais j'allume un lampion tous les matins, en souhaitant un revirement de situation à propos de la fin précipitée de cette série. J’espère que ça va fonctionner!