Marcel Leboeuf donne des nouvelles de l'état de santé de Diane Lavallée
Regardez «Mea culpa» le mardi à 20 h à Radio-Canada.
Marjolaine Simard
À 70 ans, Marcel Leboeuf, qu’on retrouve avec plaisir cet hiver dans la série Mea culpa, affiche un parcours impressionnant. D’ailleurs, la troupe de la pièce La cage aux folles, dans laquelle il incarne un des rôles principaux, lui a rendu un vibrant hommage le 5 février dernier pour célébrer ses 48 ans de carrière. Toujours aussi passionné par son métier, il s’épanouit aussi auprès de sa famille, dans son vignoble et à sa cabane à sucre. Rencontre avec un homme qui n’a aucune intention de prendre sa retraite.
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Peux-tu nous parler de ton personnage dans Mea culpa?
La thématique centrale de cette série met en lumière la justice réparatrice. Mon personnage, c’est Jean Prévost. Il tient une petite boutique de rembourrage de meubles et il est père de deux filles. L’une d’elles a été assassinée. Dans son processus personnel de pardon, il décide d’engager un employé qui a déjà tué quelqu’un.
Tu es père de trois enfants. Est-ce que ton personnage t’a fait réfléchir à ce que tu ferais si une telle tragédie t’arrivait?
Oui, je me suis questionné. Si ma fille, ma belle Laurence, avait été assassinée, est-ce que j’arriverais à pardonner? C’est ce qui est intéressant aussi quand tu joues un personnage, te demander: «Je ferais quoi, moi?» C’est très dur de répondre à cette question.
Tu fais partie de la distribution de La cage aux folles. Quel est ton rôle?
J’interprète Georges, le propriétaire du cabaret de drag queens La cage aux folles. Il habite un appartement juste au-dessus de son cabaret avec son conjoint, Albin, joué par Alex Perron. Leur vie bascule quand le fils de Georges arrive avec sa fiancée et ses beaux-parents ultraconservateurs et homophobes. La mise en scène est signée Joël Legendre, qui a su parfaitement mélanger le théâtre et l’énergie d’un cabaret.
Comment Joël Legendre a-t-il su trouver cet équilibre?
C’est très interactif! Le public est accueilli par des drag queens avant le spectacle, puis à l’entracte. La soirée est dynamique, avec de la danse et de l’énergie pendant 2h20. On sera à l’Espace St-Denis jusqu’au 23 février. C’est très touchant, car le 5 février dernier, mes collègues de La cage aux folles m’ont rendu hommage.
Ils désiraient souligner ta carrière prolifique depuis ta sortie de l’École nationale de théâtre en 1977...
Oui, ils ont souligné mes 48 ans de carrière. Vous savez, j’ai joué dans 75 productions de théâtre et j’ai participé à 45 tournées depuis que je suis sorti de l’école de théâtre. Je crois que je ne suis pas loin d’être celui qui a fait le plus de tournées au Québec. J’ai été vu par au moins trois millions de personnes. J’ai fait de l’improvisation pendant 18 ans. J’ai présenté pas moins de 3500 conférences. C’est fou de penser à tout ça!
Voulais-tu devenir comédien dès ton plus jeune âge?
Pas du tout! Je rêvais de devenir journaliste. En 1972, je m’étais inscrit en lettres au cégep. Cette année-là, le cégep nous permettait de choisir nos horaires nous-mêmes. Le dernier cours que je devais choisir, je l’ai pris un peu à contrecœur. C’était un cours de théâtre et d’improvisation donné par Sophie Clément. Je me disais: «Je ne veux pas suivre ce cours. Je suis bien trop timide!» J’aimais bien aller voir du théâtre, mais l’idée d’en faire moi-même me terrorisait. Contre toute attente, après un mois d’enseignement, le 5 octobre 1972, Sophie Clément m’a gardé après le cours et m’a dit: «Arrête de niaiser! Tu devrais devenir comédien!» À ce moment-là, j’ai eu une révélation. J’ai annoncé à mes parents que je voulais devenir comédien.
Tu as célébré tes 70 ans le 15 juillet 2024. Comment abordes-tu cette nouvelle décennie?
Je ne sens pas que j’ai cet âge-là. Je réponds souvent à la blague aux gens qui me demandent comment je trouve ça d’avoir 70 ans: «Ça se passe bien; ça ne dure qu’une année!» J’ai trouvé plus difficile le passage à la cinquantaine. Je ne sens tellement pas que j’ai 70 ans. Je suis très en forme!
As-tu toujours ton vignoble?
J’ai toujours mon petit vignoble à Mont-Saint-Hilaire et une cabane à sucre dans un petit village qui s’appelle Kingsbury. J’aime vraiment être dehors, travailler la terre, m’occuper des plantes. Ça me nourrit profondément, ce contact avec la nature. Une érablière, c’est un travail presque constant. J’ai mille entailles à gérer. Quant au vignoble, je ne sais pas combien de temps je pourrai encore le garder. Je suis en pleine réflexion à ce sujet. Ce sont de gros projets, qui demandent beaucoup de temps et d’efforts.

Ta conjointe, la comédienne Lise Martin, t’a beaucoup aidé sur le vignoble...
Oui, tout le monde m’a donné un coup de main: ma blonde, des amis, mes enfants aussi.
Ça fait plus de 20 ans que tu es en couple avec Lise...
Ça fait 22 ans. On s’est connus à mon théâtre d’été en 2002 et on a commencé à sortir ensemble en 2003. C’est une belle histoire d’amour toute simple. Il y a bien du monde qui pensait pas que ça ne marcherait pas à cause de la différence d’âge. Mais on a une belle complicité. On vient de terminer le tournage de la troisième saison de l’émission pour enfants L’île Kilucru. On a beaucoup de plaisir à travailler ensemble.

Tes fils montrent-ils un intérêt à reprendre ton vignoble ou ton érablière?
Non. Ils ont 16 et 14 ans. Ils sont en train de décider ce qu’ils vont faire dans la vie. Emmanuel finit son secondaire cette année. Il joue au hockey; il est dans un programme sport-études. Olivier est en troisième secondaire; il joue au basket à son collège, puis il fait de l’impro. Des fois, on leur demande: «Est-ce que ça vous tente d’être des comédiens, les gars?» Ils nous répondent: «Pas sûr!»
Peux-tu nous donner des nouvelles de Diane Lavallée, ton ex-conjointe et mère de ta fille, Laurence Leboeuf, qui luttait contre un cancer du sein?
Diane va très bien. Elle est en rémission. Elle a fait des traitements de chimio et de radio. Là, elle est dans un protocole d’hormonothérapie. Son moral est excellent! C’est sûr qu’elle a perdu ses cheveux, mais elle est toujours très coquette. Ma fille et moi, on suit ça de très près. Je suis là pour elle. Elle peut toujours compter sur moi!
Est-ce que tu vois beaucoup ta fille, qui n’habite pas avec toi?
On ne se voit pas souvent, mais on se parle toutes les semaines. On s’aime énormément. Elle a souvent besoin de parler à son papa, d’entendre ma voix. Ce qui est important, c’est de garder le contact.
Parle-nous de ce qui s’en vient pour toi...
Je reprends la pièce Toc Toc cet été à l’Assomption. J’ai eu la chance de la jouer près de 300 fois avec des comédiens différents. Cette fois-ci, c’est Pierre Brassard qui prend le relais. C’est une pièce que j’adore, et chaque reprise est un moment de pur bonheur.
Pour plus d’informations sur La cage aux folles.