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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Aux premières loges pour le circuit décisif des Blue Jays: l’histoire du baseball sous mes yeux

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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2025-10-21T23:00:00Z
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TORONTO — La galerie de presse au Rogers Centre, à Toronto, est placée sur la ligne du troisième coussin. Pas tellement loin du champ gauche. Je faisais donc partie des journalistes chanceux qui étaient aux premières loges pour voir parfaitement le fameux circuit de George Springer.

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Pendant que le Canada retenait son souffle pour ses Blue Jays, la balle a flotté longuement avant de franchir la clôture.

Depuis la fin de ce septième et ultime match de cette série de championnat de la Ligue américaine, j’avoue ne pas avoir beaucoup dormi. Une montée d’adrénaline qui, comme la balle frappée par Springer, ne semble jamais vouloir redescendre. Quand je ferme les yeux, je revois sans cesse la scène au ralenti.

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Ce fut un privilège de voir l’histoire du baseball s’écrire sous mes yeux. Le vétéran Springer, celui-là même qui avait dû quitter le match numéro cinq à Seattle après avoir été atteint à un genou par une balle rapide à 95 milles à l’heure, est venu jouer les héros. Un peu comme Kirk Gibson l’avait fait durant la Série mondiale de 1988, en frappant un circuit sur une seule jambe, dans l’uniforme des Dodgers de Los Angeles.

Les Dodgers seront justement les adversaires des Blue Jays durant la prochaine Série mondiale, à compter de vendredi, à Toronto.

Avec la présence du phénomène japonais Shohei Ohtani, ça ajoute à la magie. Chez les Blue Jays, c’est Vladimir Guerrero fils qui vient susciter l’intérêt, notamment chez les nostalgiques des Expos qui, spontanément, sont plusieurs à encourager Toronto. Surtout contre les Dodgers.

Le Blue Monday 2.0

Les gens de ma génération se rappellent avoir vu jouer Vladimir Guerrero, le père. Les plus vieux avalent encore de travers le circuit de Rick Monday, des Dodgers, aux dépens du lanceur Steve Rogers, le lundi 19 octobre 1981, au Stade olympique.

Puisque ce septième match entre les Jays et les Mariners avait lieu lundi, c’est un peu comme si on avait eu droit, 44 ans plus tard, à une version 2.0 du Blue Monday, cette fois avec un dénouement positif pour les partisans de baseball du Canada.

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Photo d'archives / Le Journal de Montréal
Photo d'archives / Le Journal de Montréal

D’ailleurs, c’est Springer qui a marqué l’histoire dans ce match mémorable, c’est de lui que les partisans parleront encore dans 10, 20, 30 ans, peu importe l’issue de la prochaine Série mondiale. Une partie de baseball, surtout quand elle est décisive, c’est toutefois beaucoup plus que ça. Comme une grande partie d’échecs. Seuls les plus grands amoureux du baseball se souviendront que le lanceur Kevin Gausman, un partant utilisé comme releveur en septième manche, a été crédité de la victoire. Seuls les plus grands amoureux du baseball souligneront que Jeff Hoffman a été sensationnel, en retirant sur des prises les trois frappeurs auxquels il a fait face en neuvième.

Le releveur des Blue Jays Jeff Hoffman célèbre après avoir retiré sur des prises Julio Rodriguez, des Mariners de Seattle, pour le dernier retrait de la série de championnat de la Ligue américaine, le 20 octobre 2025, à Toronto.
Le releveur des Blue Jays Jeff Hoffman célèbre après avoir retiré sur des prises Julio Rodriguez, des Mariners de Seattle, pour le dernier retrait de la série de championnat de la Ligue américaine, le 20 octobre 2025, à Toronto. Photo Cole Burston / Getty Images via AFP

À Montréal, l’histoire a retenu le circuit accordé par Rogers à Monday. Les purs et durs n’ont toutefois pas oublié que ce même Rogers avait été absolument sensationnel plus tôt dans les éliminatoires contre les Phillies de Philadelphie, mais aussi dans le match numéro trois de cette série de championnat face aux Dodgers. Les vrais mordus reconnaissent aussi que l’attaque des Expos avait été limitée à un seul point contre Fernando Valenzuela lors du fameux Blue Monday. Ce jour-là, en fin de neuvième manche, après deux retraits, Gary Carter et Larry Parrish avaient obtenu des buts sur balles, mais Jerry White était aussitôt victime du dernier retrait à la suite d’un roulant au deuxième but.

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Ma première Série mondiale

À partir de la galerie de presse du Rogers Centre, j’ai vu de près le circuit de Springer, que je n’oublierai jamais. J’ai aussi vu Hoffman, dans une ambiance complètement survoltée, confirmer la victoire de 4 à 3 en retirant sur des prises Julio Rodriguez qui, plus tôt dans le match, avait réussi un circuit et croisé le marbre deux fois. C’est d’ailleurs injuste: étrangement, on parlerait beaucoup plus du releveur s’il avait échoué et donné des points aux Mariners.

Sur une note personnelle, j’ai surtout vu tous ces joueurs des Blue Jays qui ont uni leurs efforts pour gagner un important match de baseball pour, du même coup, me faire vivre bientôt une première Série mondiale comme journaliste.

Notre journaliste Benoît Rioux était présent sur la galerie de presse du Rogers Centre, le lundi 20 octobre 2025 à Toronto, pour assister au septième et ultime match de la série de championnat de la Ligue américaine entre les Blue Jays et les Mariners de Seattle. Il a notamment assisté en direct au fameux circuit de trois points de George Springer, en fin de septième manche.
Notre journaliste Benoît Rioux était présent sur la galerie de presse du Rogers Centre, le lundi 20 octobre 2025 à Toronto, pour assister au septième et ultime match de la série de championnat de la Ligue américaine entre les Blue Jays et les Mariners de Seattle. Il a notamment assisté en direct au fameux circuit de trois points de George Springer, en fin de septième manche. Photo fournie par Benoît Rioux

Si la règle d’or au baseball, comme l’a déjà noté le légendaire Yogi Berra, dit que «ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini», celle du journaliste sportif incite à ne jamais encourager une équipe afin de garder son objectivité. Dans ce cas-ci, lors du match de lundi à Toronto, je savais très bien qu’une éventuelle couverture de la Série mondiale était conditionnelle à une victoire des Blue Jays. Les patrons n’allaient certainement pas m’envoyer suivre, dans l’Ouest américain, une finale entre Seattle et Los Angeles. Bref, comme les partisans, j’assume avoir ressenti une grande satisfaction, d’abord lors du circuit de Springer, puis surtout une fois le match terminé.

Depuis, c’est l’euphorie, Toronto est en liesse. À partir de vendredi, l’histoire du baseball s’écrira à nouveau sous mes yeux. Contre Ohtani et les Dodgers, en plus.

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