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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Les souverainistes et le référendum: «De façon quasi incantatoire, vous pensez que l'indépendance va tout régler», clame Gaétan Barrette

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TVA Nouvelles

2025-10-20T22:48:44Z
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Les données du plus récent sondage sur l’engouement des Québécois envers un éventuel troisième référendum sur la souveraineté a suscité un vif débat entre les panélistes de La Joute.

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Gaétan Barrette estime que le sondage met en lumière que la majorité des Québécois ne veulent rien savoir d’un autre référendum, même si le Parti Québécois domine dans les intentions de vote.

«Le score du PQ aujourd'hui, on s'entend tous probablement pour dire que c'est un vote anti-CAQ», soutient l’ancien ministre libéral.

Pour Mathieu Bock-Côté, les données du sondage sont loin d’être aussi claires que de dire que 65% des électeurs ne veulent pas que le Québec devienne indépendant du reste du Canada.

«En ce moment, la question "On ne veut pas de référendum", c'est ce qu'on pourrait appeler la position "parking". On ne veut pas en entendre parler, on veut parler de notre vie quotidienne et c'est normal, c'est comme ça dans toutes les sociétés occidentales. Mais le jour où le Parti Québécois arrive au pouvoir, la question ce n'est plus "Est-ce que vous voulez un référendum oui ou non ?", c’est: "s’il y a un référendum, voulez-vous l'indépendance ou non?" Dans ce cas-là, ce qui va être intéressant, c'est de voir que les gens vont se reposer une question qu'ils ne se posent plus depuis 25 ans au moins», argumente le chroniqueur.

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«Je ne doute pas que quand la question va se poser à nouveau, des Québécois vont basculer significativement dans le camp du oui pour une raison simple. C'est la seule manière de survivre comme peuple. Et ça, les Québécois le ressentent intimement. Ce n'est pas une question de meilleure éducation ou de bonne éducation. Il y a de bons et de mauvais gouvernements dans tout. C'est la survie d'un peuple. Et ça, je crois que ça va être un argument fort et décisif au référendum de 2027», ajoute-t-il.

Sa collègue Elsie Lefebvre abonde dans le même sens.

«Il y a eu un sondage l'an dernier qui disait que 50% des francophones étaient convaincus que le français allait disparaître si on restait dans le Canada. [...] Fondamentalement, pourquoi on fait l'indépendance Québec ? C'est pour que cette société francophone survive», affirme-t-elle.

Cet argument ne convainc toutefois pas Gaétan Barrette.

«Vous posez la situation ou le problème comme étant limité exclusivement à la survie du français ou de notre culture [...] C'est juste que le sondage le montre, et tous les sondages vont le montrer, les électeurs ne sont pas monolithiques dans leur pensée. Alors, dans les enjeux, vous dites, vous autres, que ça va redevenir un grand enjeu. Dans les enjeux, il y a ce que l'on appelle l'économie, la santé [...] Et vous autres, de façon quasi incantatoire, vous pensez que l'indépendance va tout régler ces autres sujets-là», mentionne le jouteur.

Elsie Lefebvre a toutefois exprimé son désaccord avec cette position.

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«Le point, c'est de dire que les gens, effectivement, oui, il y a la question de la sauvegarde de la culture et de la langue française. Mais moi, je suis indépendantiste pour bien d'autres raisons, notamment l'espoir économique du Québec. Et moi, je suis convaincue que le Québec ferait un pas en avant si on était indépendant, en lien avec le choix qu'on ferait des décisions de développement économique versus ce qui se passe dans le Canada. On envoie 85 milliards de dollars au fédéral chaque année, puis ce n’est pas nous qui décidons. On a mis 46 milliards dans un pipeline dans l'Ouest canadien. À quoi ça nous sert?», demande la chroniqueuse.

Pas le «paradis sur Terre»

«Vous êtes tellement convaincus de la validité de votre argument que ceux qui voteront contre sont des ignorants, des inconscients», rétorque Gaétan Barrette.

Mathieu Bock-Côté rejette cet argument et l’idée que les souverainistes vivent dans l’illusion que l’indépendance va tout régler.

«Personne ne s'imagine que l'indépendance règle d'un coup la question de la qualité des routes, de l'éducation, de la santé. Ce n'est pas ça l'idée», clame le jouteur.

«L'indépendance pose deux éléments: survivre comme peuple – c’est quand même fondamental. N'importe quel autre peuple sur la Terre jugerait que c'est important – et décider par nous-mêmes. Ensuite, je l'annonce: dans un Québec libre, il va y avoir des problèmes d'éducation, comme il y en a en ce moment. Il va y avoir tous les mêmes problèmes, mais on va être responsables de nos affaires. Et les Québécois sont quand même globalement assez éclairés pour comprendre que l'indépendance du Québec, ce n'est pas le paradis sur Terre. C'est se gouverner soi-même», ajoute-t-il.

Elsie Lefebvre demeure convaincue que le désaveu des Québécois envers le gouvernement Legault peut se transformer en appui massif à la souveraineté.

«Monsieur Legault avait mis de l'avant plusieurs demandes très fortes face au fédéral, mais s'est fait dire non sur toute la ligne. Donc, on voit aussi l'échec de cette tentative, parce qu'on ne peut pas dire que François Legault n'a pas essayé de collaborer avec le reste du Canada. Regardez même, les Québécois ont voté pour Mike Carney [...] Une seule entrevue qu'il est venu faire au Québec depuis huit mois. Je veux dire: ils s'en foutent du Québec, au fédéral. À un moment donné, il faut aussi réaliser ça», conclut-elle.

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