Malgré les sondages, PSPP maintient sa promesse de tenir un référendum d’ici 2030
Le régime canadien actuel menace la paix sociale, croit le chef du Parti Québécois

Marc-André Gagnon
Convaincu que le statu quo dans le régime canadien menace la paix sociale, Paul St-Pierre Plamondon maintient sa promesse d’un troisième référendum d’ici 2030, même si près de 60% des Québécois n’en veulent pas actuellement.
Selon un sondage Léger–Le Journal mené à l’occasion du 30e anniversaire du référendum de 1995, seulement 28% de l’électorat souhaite un match revanche pour l’option indépendantiste. Si un référendum sur la souveraineté avait eu lieu cet automne, 65% des électeurs auraient voté pour maintenir le Québec dans le Canada.
«C’est sûr que dans un monde idéal, 90% voudraient un référendum, puis 65% voteraient oui», reconnaît Paul St-Pierre Plamondon. Mais 30 ans après le deuxième référendum, l’appui à la souveraineté «se retrouve quand même dans des eaux comparables» à celui observé en 1993-1994, relativise le chef du PQ, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Une majorité de sièges suffirait
«On a quand même démontré, au Parti Québécois, que les sondages pouvaient évoluer», dit PSPP, en faisant référence à son caucus, qui est passé de trois à six députés depuis 2022, et à sa position de tête dans les intentions de vote.
«C’est pas une garantie de rien, mais ça veut juste dire que le travail est devant nous, puis que c’est sur nos épaules», considère-t-il.

Rien, donc, pour l’amener à reconsidérer son engagement – ferme – de tenir un référendum sur la souveraineté d’ici 2030.
Pas de chiffre magique: pour Paul St-Pierre Plamondon, une «majorité de sièges» suffirait pour avoir la légitimité de remplir sa promesse au moment opportun dans un premier mandat.
Paix sociale
Le chef du Parti Québécois voit tout le «défi» devant lui. Dont celui de choisir les bons mots, tant au sujet du référendum qu’en matière d’immigration, pour mieux «rassembler».
Le mot «référendum», à lui seul, en est un «qui est chargé» au Québec. «C’est l’indépendance que je veux faire, pas un référendum», insiste le chef péquiste.
Avec le statu quo actuel, «le modèle canadien nous mène à des problèmes de paix sociale», s’inquiète le chef du PQ.
«Le modèle actuel d’immigration incontrôlée, [...] d’absence de citoyenneté partagée, d’absence évidemment de culture et de langue partagées, [...] nous mène tout droit dans le mur. Ce modèle-là ne mène, ne peut pas mener à la paix sociale au Québec. Il faut le réaliser», soutient Paul St-Pierre Plamondon.
Le chef péquiste estime que certains Québécois font de l'évitement, en se détournant du projet qui leur permettrait d'améliorer le sort de leur nation.
«Il y en a qui préféreraient qu’on se laisse mourir ou que les problèmes s’aggravent en termes de financement de nos services plutôt que de prendre ses responsabilités», regrette le chef péquiste.
«La question de fond, c’est: est-ce qu’on est prêt à prendre nos responsabilités puis à faire face à notre destin en adulte, ou est-ce qu’on va se laisser faire? Donc laisser le déclin continuer avec la part de frustration et de déception qui vient avec?»
Ce qu’ils ont dit
D’autres réactions au sondage sur la souveraineté:
«Ce sondage démontre que ce qui préoccupe les Québécois, ce sont les enjeux qui les touchent comme l’économie, le coût de la vie et la santé, et qu’ils ne sont pas intéressés par un autre référendum. [...] Les Québécois savent que la souveraineté, ce n’est pas une baguette magique qui va instantanément régler ces enjeux. Comme nous, au Parti libéral du Québec.»
– Pablo Rodriguez, chef du Parti libéral du Québec
«Comme parti indépendantiste, nous sommes conscients du défi qui se pose devant nous pour faire un pays. [...] Malheureusement, je sens que beaucoup d’indécis sont rebutés par le discours polarisant du Parti Québécois, qui semble plus préoccupé à diviser pour gagner ses élections, qu’à rassembler pour gagner un référendum.»
– Ruba Ghazal, cheffe parlementaire de Québec solidaire
«Le Québec a trop longtemps été paralysé par le débat entre les tenants de la souveraineté et les tenants du statu quo. Depuis 2018, le Québec est sorti de l’impasse et n’attend plus pour s’affirmer et agir. Nous utilisons désormais tous les outils à notre disposition pour accroître l’autonomie du Québec et assurer son développement selon nos choix collectifs distincts.»
– Simon Jolin-Barrette, ministre responsable des Relations canadiennes
«Ce sondage-là devrait être un gros feu rouge pour le Parti Québécois et Paul St-Pierre Plamondon. Il faut que la prochaine élection porte sur l’économie du Québec. [...] L’heure est à éliminer les barrières interprovinciales, pas à en ériger des nouvelles.»
– Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec
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