Les immigrants et travailleurs temporaires devenus des boucs émissaires, déplorent des avocats
TVA Nouvelles
L’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI) condamne le discours ambiant sur l’immigration.
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En entrevue à LCN, la coprésidente de l’AQAADI, Me Laurence C. Trempe, a déploré que les immigrants soient tenus responsables de nombreux maux de la société québécoise.
«On assiste vraiment à une politisation sur les enjeux de l’immigration et parfois, il y a des raccourcis qui sont utilisés qu’on trouve vraiment dommage», affirme-t-elle.
Elle mentionne par ailleurs que l’étiquette «immigrant» englobe plusieurs personnes aux profils bien différents: des étudiants internationaux, des travailleurs étrangers temporaires, des conjoints de citoyens d’ici, etc.
Selon l’avocate, il y a une certaine désinformation entourant l’immigration au Québec et au Canada.
«On n’est pas là pour dire c’est quoi la capacité d’accueil du gouvernement. On laisse ça aux politiciens, mais quand on [prend] les immigrants qui sont ici, qui sont intégrés à notre société, qui travaillent et paient leurs impôts, et qu’on les montre du doigt pour les problèmes en santé, en éducation et en logement, on trouve qu’il faut quand même faire la part des choses et que les enjeux sont beaucoup plus larges», soutient Me Trempe.
Elle insiste sur le fait que les enjeux tels que la crise du logement relèvent de problèmes structurels.
Elle invite la population et les élus à faire preuve de vigilance face à la tournure que prend parfois le débat sur l’immigration.
«Il faut faire attention de ne pas utiliser les immigrants et les résidents temporaires comme boucs émissaires de nos problèmes structurels», clame Me Laurence C. Trempe.
«On est une population de 9 millions, donc ce ne sont pas nécessairement 500 000 personnes qui sont responsables de la crise du logement, des problèmes en santé et en éducation, etc.», ajoute-t-elle.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.