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Culture

Les comédiennes de la parodie musicale «Ménopause» se confient sans tabou

Pour se procurer des billets pour «Ménopause» rendez-vous à l'adresse menopausespectacle.com

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Marjolaine Simard

2025-11-27T11:00:00Z
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La parodie musicale Ménopause est un véritable phénomène mondial. Après avoir conquis Las Vegas, Paris et 16 pays, le spectacle s’installe enfin au Québec sous la direction d’Alexis Pitkevitch. L’histoire débute lorsque quatre inconnues se croisent au rayon lingerie d’un grand magasin et abordent les défis de la ménopause — bouffées de chaleur, trous de mémoire et libido en montagnes russes! Pour l’occasion, nous avons rencontré les quatre actrices et chanteuses Guylaine Tanguay, Claudine Mercier, Geneviève Charest et Catherine Sénart, qui nous parlent de ce projet haut en couleur.

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Guylaine Tanguay

«Une expérience pleine de rires et de complicité féminine!»

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Quand on lui a proposé de jouer dans Ménopause, la comédie musicale, Guylaine Tanguay a d’abord été surprise. «Je ne connaissais pas vraiment l’univers des comédies musicales avant d’être invitée à me prêter au jeu. Ce n’est pas mon monde!», admet-elle. Mais, fidèle à elle-même, elle a choisi de foncer. «Je suis une fille qui aime les défis, qui aime les affaires différentes. Moi, dans ma vie, je me dis toujours: «Pourquoi pas?» Surtout, quand ils m’ont expliqué qu’on allait parler de la ménopause, j’ai trouvé ça cool! Incarner une star en ménopause qui refuse de vieillir et qui prend de la place dans une histoire de filles, ça m’intéressait!»

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Pour l’artiste, qui brille habituellement sur les scènes country, Ménopause représente une expérience rafraîchissante, pleine de rires et de complicité féminine. «Avec cette comédie musicale, on veut faire sourire les femmes, les faire rire de tout ça. On n’est pas dans la caricature, mais évidemment, quand tu veux démontrer quelque chose, il faut exagérer un peu.» Et au-delà du divertissement, Guylaine y voit une belle célébration du lien entre femmes. «C’est une rencontre sur scène qui se prolonge dans la salle. Il y a des groupes d’amies qui se prennent des billets ensemble, d’autres qui viennent avec leurs filles. Tout le monde y trouve son compte. Même les hommes! Ils vivent ça, eux aussi, d’une autre façon.»

Guylaine sait de quoi elle parle, car elle a traversé une première ménopause bien avant l’heure. «J’ai 53 ans, mais j’ai été ménopausée très jeune. J’ai eu des problèmes gynécologiques qui ont mené à une hystérectomie. Mon corps était encore jeune, et on m’a mis chimiquement en ménopause. Ensuite, c’est la ménopause naturelle qui a pris le relais.» Elle ne minimise pas les bouleversements. «C’est très envahissant, troublant, pas cute. On n’est pas toujours fière de dire qu’on est ménopausée. Mais moi, j’aime mieux en rire et ne pas prendre ça trop au sérieux.» Et rire, elle le fait avec panache. «Notre peau, nos cheveux, notre teint, tout change à la ménopause. Mais dans le show, on chante, on danse, on s’en fout, et on en rit de toutes sortes de façons différentes.»

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Sur scène, elle retrouve trois partenaires qu’elle a appris à admirer. «On collabore beaucoup, on a une belle énergie. Je ne savais pas si ça allait être simple entre femmes, mais c’est formidable. On se complète, on s’encourage, on se donne des conseils de façon respectueuse. À notre âge, on a besoin de ça. On travaille par plaisir. En tout cas, moi, je travaille encore par plaisir!»

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Catherine Sénart

«Ce show, c’est une célébration de la sororité!»

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Catherine avoue d’emblée qu’elle ne s’attendait pas à plonger dans l’univers des comédies musicales. Petite, elle dévorait La mélodie du bonheur et les classiques de Ginger Rogers et Fred Astaire. Pourtant, à l’école de théâtre, son rêve allait ailleurs: «Je voulais faire du cinéma, de la télé, du théâtre. La danse aussi m’intéressait.»

Fille de musiciens — sa mère est chanteuse —, elle a toujours développé sa voix en parallèle. «Quand j'étais à l'école de théâtre, quand j'avais un break, je travaillais ma voix. Quand je repense à ça, je me dis que je n'ai vraiment pas chômé et que ça m'a servi plus tard.» Et aujourd’hui, ce travail porte ses fruits: dans Ménopause, elle chante, joue et danse. «On danse vraiment beaucoup!»

Le spectacle aborde un sujet universel et intime: la ménopause. «C’est un sujet qui touche toutes les femmes. Même celles qui ne l’ont pas encore vécue peuvent s’y reconnaître.» L’histoire réunit quatre femmes qui se rencontrent dans un grand magasin du Centre-Ville de Montréal dans le département de la lingerie et elles découvrent qu’elles vivent toutes la ménopause. «À partir de là, une belle amitié se développe. C’est un show sur la solidarité féminine. À cet âge-là, les trucs de compétition ou de séduction sont moins présents. L’amour entre femmes devient plus sincère, plus profond.»

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Catherine a elle-même traversé cette étape. «Pour moi, la ménopause, c’est réglé. Mais parfois, j’ai encore des petits symptômes. Moi, ce sont les chaleurs», dit-elle en riant. Le tout a commencé pendant le tournage de Pied nu dans l’aube. «Je pensais que c’était à cause des costumes et de la chaleur. Mais non, c’était la préménopause!» Les symptômes ont duré plusieurs années. «J’ai aussi été affectée par le manque de sommeil, même quand j’étais fatiguée, je n’arrivais pas à dormir. Chose certaine, on va partir en tournée et je sens qu’on va jaser fort entre filles sur la route!»

Sur scène, Catherine est entourée de trois complices qu’elle admire. «Je connaissais un peu Geneviève Charets, car ma mère lui a enseigné le chant. Claudine, j’étais fan d’elle quand elle faisait de la scène, et Guylaine... je la trouve fascinante!» Elle prédit une ambiance festive: «Je pense que ça va ressembler à un gros party, avec le public aussi!»

Son personnage traverse justement une tempête hormonale. «C’est une mère de famille dont le mari la trompe depuis longtemps. Elle espère raviver la flamme dans son couple. Elle est épuisée et souvent en larmes, au point de devoir prendre des médicaments. Elle contraste avec la star flamboyante incarnée par Guylaine Tanguay. «Disons que ça clashe!»

Mais au-delà des rires et des chansons, Catherine voit dans ce spectacle une célébration du courage et de la solidarité féminine. «C’est le fun parce que c’est un show sur l’amitié, sur la vraie sororité, car elles vont devenir amies. Et ça, à nos âges, c’est précieux.»

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Claudine Mercier

«J’ai mis ma retraite sur pause pour Ménopause

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Claudine croyait sa vie de scène derrière elle... jusqu’à ce qu’un coup de fil vienne tout changer. «Quand j’ai eu le téléphone pour jouer dans Ménopause, je me disais: “Je suis à la retraite, je suis tranquille...” Mais une comédie musicale... wow! J’ai dit oui.» L’idée de replonger dans un univers qu’elle adore l’a immédiatement séduite. «J’ai toujours adoré les comédies musicales. Quand j’étais petite, c’était mon dada The Sound of Music, Cabaret, West Side Story, Singin’ in the Rain, tous les grands classiques! Ma mère faisait du popcorn, on se mettait devant la télé en noir et blanc et on regardait ça ensemble.»

Cette énergie, cette joie communicative, c’est un peu ce qui définit Claudine. «On a un problème? Ce n’est pas grave, on va trouver des solutions, on se met à danser et à chanter!» Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle s’amuse avec le genre. «Dans mon deuxième show d’humour, j’avais un numéro de comédie musicale. Je faisais des extraits avec Stéphane Aubin au piano, je chantais My Fair Lady et ça finissait avec Liza Minnelli et New York, New York. Je me suis payé la traite!» Alors quand Ménopause s’est présenté, elle n’a pas hésité. «J’ai tout de suite mis en pause ma retraite.»

Sur scène, elle partage l’affiche avec Catherine Sénart, Geneviève Côté et Guylaine Tanguay. «Mes partenaires de jeu sont adorables, cool et bienveillantes. On ne se connaissait pas vraiment, mais déjà, on a beaucoup de plaisir.»

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La pièce, adaptée par Danielle Lorain, fait voyager à travers les souvenirs et les hymnes féminins d’une génération. «On chante les Bee Gees, The Beach Boys, Aretha Franklin... Il y a vraiment une belle touche musicale. Et les chorégraphies sont super le fun!»

Si elle rit aujourd’hui de la thématique du spectacle, Claudine a elle-même vécu la ménopause avec intensité. «Pour moi, c’était l’insomnie. J’ai arrêté de dormir, c’était effrayant. Et les chaleurs... Juste un verre de vin rouge et je devenais aussi rouge que le verre. T’es dans un souper, t’as les oreilles bourgogne... ça chauffait!» Heureusement, le tout s’est adouci avec le temps. «Le sommeil revient tranquillement.»

Sur scène, elle incarne Dame Nature. «C’est une granola! Elle mange bio, ne porte rien de synthétique, ne se teint pas les cheveux. Je porte une grosse perruque grise, ça me transforme complètement. Elle médite, parle de chakras, et fait beaucoup d’insomnie.

Pour Claudine, Ménopause, la comédie musicale est plus qu’un simple retour sous les projecteurs: c’est une célébration.

Geneviève Charest

«Ce show, c’est comme un beau petit bonbon qui m’arrive!»

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Quand on lui a proposé de joindre Ménopause, Geneviève n’avait jamais entendu parler du spectacle. «C’est Alexis Pitkevitch qui m’a approchée pour ce rôle. Après ça, il nous a envoyé un lien de travail et j’ai été emballée. On sait que ça marche beaucoup à l’étranger, donc ça risque de fonctionner ici aussi. Ça pourrait presque être notre Broue féminin!»

Professeure en théâtre musical à Sainte-Thérèse, elle a longtemps côtoyé la relève, mais sentait renaître en elle le besoin de scène. «Je voulais un show sur mesure, juste avec du monde sain. J’ai lancé ce désir dans le cosmos et l’offre de Ménopause s’est présentée très vite.»

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Sur scène, elle partage l’affiche avec trois artistes qu’elle admire. «Je connaissais un peu Catherine Sénart, la fille d’un de mes professeurs de chant, et je savais toutes qui elles étaient, évidemment. On ne s’était jamais retrouvées ensemble sur scène, et ça se passe très, très bien!» Entre elles, une belle complicité s’est vite installée. «Peut-être que c’est la maturité, ou le fait qu’on aborde des propos féminins, mais il y a une vraie bienveillance. On s’entraide, chacune avec sa spécialisation. Nos voix vont vraiment bien ensemble, nos personnalités se complètent. C’est un vrai plaisir.»

Formée comme chanteuse lyrique, Geneviève a mené une riche carrière, entre opéra, comédies musicales et spectacles solos. «J’ai travaillé avec Denise Filiatrault, j’ai fait Hairspray, Une vie presque normale, Les Misérables, Joe Dassin, La grande fête musicale... Et Ménopause, c’est comme un beau petit bonbon qui m’arrive.»

Dans le spectacle, elle campe la femme d’affaires. «C’est une femme de pouvoir, solide, en contrôle qui évolue dans un milieu d’hommes. Mais avec la ménopause, tout ça prend le bord», dit-elle en riant. «C’est celle qui a le plus de chaleurs et qui oublie des affaires. Parler de ménopause, ça l’agace, c’est son mécanisme de protection. Mais elle finit par s’assouplir.»

Et la vraie Geneviève, comment traverse-t-elle la ménopause? «Moi, j’ai fait ça à frette! J’ai eu une phlébite et des antécédents familiaux de cancer du sein, donc pas d’hormones. J’ai eu quelques petites chaleurs nocturnes, surtout après un verre de vin, et des troubles du sommeil. Peut-être un peu plus d’inquiétude aussi, moi qui n’étais jamais anxieuse.»

Elle trouve d’ailleurs inspirant que Ménopause donne toute la place aux femmes de 50 à 60 ans. «Quatre femmes matures sur scène, qui jouent des situations de femmes matures, c’est rare. Et ça fait du bien!

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