Gilles Renaud, 81 ans: «La retraite? Connaît pas!»
Nathalie Slight
À 81 ans, Gilles Renaud continue de savourer chaque rôle qu’on lui confie. Malgré une carrière impressionnante, le comédien ne se lasse jamais d'entrer dans la peau de personnages qui le stimulent. Dans Alertes, il incarne Richard Pelletier, un policier à la retraite qui ne peut s’empêcher de replonger dans l’action. À l’image de son personnage, Gilles reste animé par le désir de jouer!
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Gilles, quelle belle surprise de te retrouver dans Alertes!
Effectivement, c’est un beau cadeau de la vie! J’incarne le père de Guillaume Pelletier, joué par Danny Gilmore. Richard Pelletier est un policier à la retraite depuis au moins 20 ans, qui s’ennuie de l’adrénaline que lui offrait son métier. Même si son fils a choisi d’exercer le même métier, ils ne sont pas en excellents termes. Et ça se comprend : quand mon personnage était policier, son travail passait bien avant son fils. Il se dédiait corps et âme à ses enquêtes; c’était un excellent enquêteur.
Mais leur relation père-fils s’est améliorée, non?
Oui, à un moment donné, Richard a décidé de renouer avec son fils. Tu vois que le père a cheminé, qu’il est plus ouvert, il va vers son fils... mais Guillaume ne manifeste pas beaucoup ses émotions. Même si Richard essaie de recoller les pots cassés, il reste toujours des traces de leur relation passée, mais on voit qu’ils s’aiment beaucoup malgré tout. Il faut dire aussi que le bonhomme est un peu fatigant, il ne se mêle pas de ses affaires, il veut s’investir dans les enquêtes.


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Il a toujours la police dans le sang!
Oui. Il va rencontrer les témoins et fait même de l’infiltration. Les gens ne se méfient pas de lui, parce qu'a 79 ans, il n'a plus l'air d'une police. D’ailleurs, il a failli mourir dans une précédente saison, alors qu’il s’est impliqué dans une enquête où des personnes âgées se faisaient attaquer violemment. Pour ma part, j’ai adoré faire ça. Jouer à la police, même à mon âge, c’est vraiment le fun!
Tu parles avec enthousiasme de ce personnage!
Normal : je me trouve chanceux qu’on m’offre ce genre de rôle à 81 ans! On va se dire les vraies affaires : à mon âge, je suis moins résistant que je l’étais auparavant. Je ne porterais plus une série sur mes épaules, comme je le faisais auparavant. Une dizaine de jours de tournage étalés sur trois mois, le temps de jouer une bonne intrigue dans Alertes, ça me convient parfaitement! En plus, les gens sont tellement gentils sur le plateau, Danny Gilmore le premier!
Avais-tu déjà travaillé avec lui dans le passé?
Oui, dans le film Gaz Bar Blues, en 2003. Quand j’ai appris que j’allais incarner son père dans Alertes, j’étais très content, parce que je conservais de bons souvenirs de Danny. C’est un gars travaillant, charmant, à son affaire et généreux avec ses collègues de travail. En plus, il prend soin de moi sur les tournages d’Alertes. Quand j’ai à attendre debout trop longtemps, il me tend une chaise. Durant les pauses, il m’apporte un café.
Es-tu de ceux qui croient que le mot « retraite » n’existe pas, lorsqu’on est comédien?
Je suis toujours dans cet esprit-là. Tant que j’aurai la forme, tant que j’aurai la mémoire, tant que j’aurai l’envie et tant que les gens désireront m’engager, je vais continuer à jouer, parce que ça fait partie de moi, parce que ça m’apporte du bonheur. L'an passé, j’étais du film Amour Apocalypse, d’Anne Émond : une magnifique expérience.

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Que retiens-tu du tournage de ce film?
Déjà, de jouer dans ce film, j’étais aux anges. La cerise sur le sundae : faire la tournée de promotion à travers le Québec, allant même jusqu’au Festival de Cannes et au Festival international du film de Toronto. Et ce n’est pas fini : Amour Apocalypse a 15 nominations au Gala Québec Cinéma, dont une pour moi comme acteur de soutien. Même à 81 ans, la vie me réserve de belles surprises!
(Après réflexion, Gilles ajoute:)
Ce que je retiens par-dessus tout, ce sont les beaux moments que j’ai échangé avec les acteurs, dont Patrick Hivon, qui incarnait mon fils. J’ai dit tout à l’heure que j’ai moins de résistance qu’avant, mais j’ai quand même effectué un tournage en pleine nuit, jusqu’à 6 heures du matin, sur un pont. Il ne faisait pas beau, Patrick devait sauter à l’eau, il y avait des cascadeurs autour qui s’assuraient de la sécurité. En plus, c’était le jour de ma fête et l’équipe a pris le temps de le souligner. Un merveilleux souvenir!
Sinon, lorsque tu ne travailles pas, qu’est-ce qui t’occupe?
Eh bien, Louise et moi, on vient d’adopter une petite chatte d’Espagne, la belle Lorca! Nous l’avons nommée ainsi en l’honneur du poète dramaturge espagnol Federico García Lorca. Il s’agit d’une petite chatte qui a été abandonnée dans un refuge, alors qu’elle était enceinte. Elle a donné naissance à cinq petits chatons, les a allaités, puis a ensuite été stérilisée et mise à l’adoption.
Et comment êtes-vous tombé sur cet adorable animal?
Ça faisait un petit bout de temps déjà que Louise et moi visitions des sites web de refuges, juste pour voir si un animal nous plaisait. Lorsqu’on a aperçu cette petite chatte, on est tombés sous le charme. Le refuge était situé assez loin de la maison, juste aux abords de la frontière américaine. On a contacté l’organisme pour la réserver, et ils ont au préalable fait une petite entrevue avec nous, juste pour vérifier si nous étions sérieux dans notre démarche.


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Sinon, quelles sont vos activités préférées, lorsque vous ne travaillez pas?
Louise et moi, on adore aller au cinéma, au théâtre ou encore voir des spectacles. Dernièrement, nous avons assisté au concert de Paul McCartney, une magnifique soirée! Sinon, nous visitons nos enfants, nos petits-enfants. On prend aussi souvent des marches dans notre quartier. Certains pourraient croire qu’on vit ici depuis plusieurs années, mais non! En 2007, on s’est installés dans un condo à Montréal, près du parc Laurier. Puis, durant la pandémie, on n’en pouvait plus d’être enfermés entre quatre murs, alors on s’est mis à chercher une maison.
Les gens de votre âge quittent habituellement leur maison pour s’installer en condo. Vous avez fait le contraire!
Eh oui! Certains nous trouvaient un peu fous de quitter la liberté qu’offrait notre condo pour s’embarquer dans l’entretien d’une maison. Mais il y a moyen d’engager des gens du coin pour effectuer différentes tâches. Un voisin pellette notre galerie, une entreprise déneige notre entrée. L’été, on jardine, on profite de notre cour arrière. On a l’impression d’être en campagne, alors que nous sommes sur la Rive-Sud, à quelques minutes de Montréal. On s’est offert un beau cadeau, une belle qualité de vie.