Les Canadiennes en or à la poursuite


Richard Boutin
Le Canada a remporté la première médaille d’or de son histoire à la poursuite féminine en longue piste en établissant au passage un record olympique.
Les Canadiennes ont gelé le chrono à 2 min 53 s,44 s pour détrôner les Japonaises qui avaient établi une nouvelle marque le 12 février à l’occasion de la ronde quart de finale en vertu d’un chrono de 2 min 53,61 s s et qui étaient les championnes olympiques en titre.
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Championnes au classement cumulatif de la Coupe du monde pour une troisième année consécutive, Valérie Maltais, Ivanie Blondin et Isabelle Weidemann avaient de grands objectifs en se pointant à Pékin, mais elles peinaient à réaliser qu’elles étaient championnes olympiques.
«C’est irréel pour le moment, a exprimé Maltais. Les émotions sont tellement grandes. En s’alignant au départ, on voulait être fières de nous sans se mettre de pression. C’est un privilège d’être en finale. En traversant la ligne d’arrivée sachant que nous étions championnes, je ne pouvais pas y croire.»
Weidemann abondait dans le même sens.
«On se demande encore si on ne rêve pas, a-t-elle imagé. On savait que nous avions une bonne équipe, on savait qu’on pouvait mettre de la pression sur le Japon et les autres bonnes équipes, mais je ne sais pas si on pouvait imaginer un tel résultat.»
Triple médaillée
Weidemann est devenue la première triple médaillée canadienne des Jeux de Pékin.
Maltais, elle, est devenue seulement la troisième patineuse dans l’histoire à remporter une médaille en longue et courte piste. Elle a remporté l’argent au relais 3000 mètres en courte piste aux Jeux de Sotchi en 2014.
Quant à Blondin, elle monte sur son premier podium en trois participations aux Jeux après avoir vécu son lot de déceptions.
«Je ne sais pas encore pour le moment ce que signifie cette médaille, a indiqué Blondin. C’est le fruit de tous les efforts que nous avons investis au cours des quatre dernières années.»
Belle finalité
Pour Weidemann qui a remporté l’argent au 5000 m et le bronze au 3000 m, cette troisième médaille à Pékin avait une saveur spéciale.
«D’être sur le podium avec mes coéquipières et d’entendre l’hymne canadien, c’est la meilleure façon de terminer les Jeux. La poursuite est une épreuve spéciale. C’est incroyable de terminer mes Jeux de cette façon», a expliqué Weidemann. Malgré un lent départ qui les a repoussées à 1 min 5 s après un tour, les Canadiennes ont grugé les secondes dans les deux derniers tours avec Weidemann comme locomotive et réduit l’écart à 0, 32 s avant que la Japonaise Nana Takagi ne chute dans le dernier virage avant la ligne d’arrivée.
Lent départ et chute
Takagi qui patine notamment avec sa sœur Miho était dévastée lors du point de presse des équipes médaillées.
«Mon esprit n’a pas récupéré de la chute, a-t-elle souligné. C’est difficile pour moi de penser ou de parler de ma chute en ce moment. J’étais dans une excellente forme. Je pensais à compléter ma meilleure course en une semaine et demie avec ma sœur.»
Weidemann avait de la compassion pour ses rivales japonaises.
«C’est toujours triste de voir une équipe tomber», a-t-elle souligné.
Le Canada remporte seulement sa deuxième médaille en poursuite féminine après l’argent gagné en 2006 à Turin alors que l’épreuve faisait son entrée dans le giron olympique. Du côté masculin, le Canada ne compte qu’une médaille, soit l’or en 2010 à Vancouver.