Léo sera arrêté au début de la 4e saison d’«Indéfendable»: «Sa liberté, sa carrière, sa famille, il peut tout perdre», a dit l’autrice principale, Izabel Chevrier
Guillaume Picard
L’autrice principale et showrunner d’Indéfendable, Izabel Chevrier, fait vivre l’enfer à son personnage principal, Léo MacDonald (Sébastien Delorme), au début de la quatrième saison qui s’amorce le 8 septembre à TVA et sur TVA+. Et vous savez quoi? Elle y prend un malin plaisir.
Le talentueux criminaliste est dans l’eau chaude, très chaude, parce qu’on l’arrêtera et on l’accusera rapidement du meurtre de Dylan Blondin (Patrice Godin), le malfrat qui lui en a fait voir de toutes les couleurs l’hiver dernier dans la quotidienne judiciaire. Parce que Blondin pointait une arme en direction de Léo, ce dernier n’a pas eu d'autre choix que de se défendre en l’écrasant avec son véhicule.
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Mais le policier ripou Alec Diaz (Thomas Vallières), un collaborateur de Blondin et du crime organisé – on comprend pourquoi son enquête sur les menaces visant Léo piétinait –, a nettoyé la scène de crime en ramassant l’arme de Blondin, celle-là même qui aurait pu prouver la légitime défense qu’évoquera sans doute Léo dans sa défense. C’est là que ça se complique pour l’associé d’André Lapointe (Michel Laperrière) et de Kim Nolin (Julie Trépanier).
«En ce début de saison, on va suivre Léo dans sa descente aux enfers qui va vite basculer du côté légal. Et Diaz sera responsable de l’enquête!», a rappelé Mme Chevrier, comme nous le dévoilions dans cet article en juillet.
«Ça ne va pas bien pour lui et ce sera une très grande leçon de vie. Dans la saison 3, j’ai exploré l’ego de Léo, qui a voulu se prouver qu’il pouvait jouer dans la cour des très grands en prenant des causes de crime organisé. Il n’a pas écouté les conseils autour de lui et a commis des erreurs de jugement en raison de la peur et de l’anxiété, en plus de se mettre en danger, tout comme sa famille. Ses erreurs l’ont mené à avoir Dylan Blondin dans les talons tout l’hiver. Quand il a découvert que c’est Blondin qui lui pourrissait la vie et que l’enquête de Diaz n’avançait pas, il a décidé de gérer ça lui-même, notamment en se procurant une arme illégalement. Il a perdu le nord!»
Izabel Chevrier a dit à l’Agence QMI que le chemin de croix de Léo sera long. Comment se sortira-t-il de ce bourbier, et pourra-t-il reprendre sa carrière d’avocat criminaliste? Au moment où on le retrouve, il vient de heurter Blondin et son arrestation à venir le pousse vers le précipice.
«Sa liberté, sa carrière, sa famille, il peut tout perdre. Il touche le fond», a dit l’autrice.
Elle avoue prendre plaisir à «faire vivre un enfer» à ses protagonistes. Dans le cas de Léo, la chute de son piédestal était prévue dès 2019, quand Mme Chevrier travaillait sur la bible de la série avec son défunt conjoint, Me Richard Dubé.
«J’aime voir comment un personnage s’en sort, se reconstruit et ce qu’il devient après. Si je peux rassurer l’auditoire qui aime profondément Léo, je peux dire qu’il va trouver son chemin, mais ce ne sera pas sans effort. Ça va lui coûter cher!»
Des cachets moins généreux
Encore une fois, plusieurs comédiens se joindront à Indéfendable le temps d’une cause. Mais ce n’est pas tout le monde qui accepte les cachets d’une quotidienne, qui sont moins élevés que dans Alertes, par exemple.
«On offre des cachets très raisonnables, mais qui ne sont pas à la hauteur d’une série lourde», a dit Izabel Chevrier, qui ne se «gêne jamais» pour offrir des rôles à de gros noms, quitte à essuyer des refus.
«Certains acceptent parce qu’ils ont un coup de cœur pour le rôle. C’est du bonbon de jouer un accusé ou une victime, car il y a tellement de profondeur, de nuances, les personnages sont complexes», a poursuivi celle qui écrit le premier jet des intrigues que l’on verra en février prochain. Dans une année, épaulée par son équipe, Mme Chevrier jette sur papier 3250 scènes, qui ont droit à plusieurs versions et paires d’yeux avant le tournage.
Selon Mme Chevrier, il est par ailleurs «de plus en plus difficile d’écrire, ce sont des défis de création, des défis intellectuels et des défis mathématiques».
«Certes, les conditions sont de plus en plus difficiles, mais c’est à nous de trouver de nouvelles façons d’écrire et de produire. Si on n’est pas résilients, eh bien, il n’y en aura plus de travail! Grosso modo, on donne du travail à 700 personnes dans une année. C’est un privilège de travailler dans ce qu’on aime et je ne serai certainement pas l’autrice ni la productrice qui se plaint!»
D’autres détails sur la 4e saison révélée par l’autrice principale et showrunner:
Explorer la vie de Me Alain, qui est interprétée par Maxim Roy
On va mieux connaître Me Danielle Alain (Maxim Roy) à travers sa vie personnelle. «On va voir que c’est une femme humaine, extrêmement forte, qui va être d’une aide précieuse pour Léo après son arrestation», a dit Izabel Chevrier.
Un duo improbable
Les enquêteurs privés Maxime Dubois (Mathieu Baron) et Claude Gagnon (Nathalie Madore) «vont continuer à nous surprendre et à former un duo improbable».
Dans l’intimité des personnages principaux
«Dans la saison 4, on va entrer dans l’intimité de tous les personnages principaux. Au départ, bien sûr, on se concentre sur Léo, après on va aller dans la vie d’André, qui sera très affecté par ce qui arrive à son associé et qui va avoir lui aussi une épreuve à surmonter.»
Mélodie et son haut potentiel intellectuel
Mélodie (Naïla Louidort), qui a un haut potentiel intellectuel (HPI), va devenir officiellement avocate et se mettre au droit civil, en plus du droit criminel, parce que le cabinet va se diversifier. Dans une autre saison, on pourrait aussi exploiter un autre droit, comme le droit familial, car sur le long terme le cabinet va se transformer.»
Des causes prenantes
«On va continuer à vivre des dilemmes moraux dans différentes causes et à traiter de sujets extrêmement tabous. La maladie mentale va demeurer un enjeu important. Je suis contente du succès d’Empathie parce que le monde s’intéresse de plus en plus à la santé mentale, ce que nous, nous faisons depuis la première saison. Une des grandes qualités des criminalistes, c’est d’ailleurs l’empathie.»
