Intégration de produits dans «Indéfendable»: «Il fallait apprendre», dit l’autrice principale et «showrunner» Izabel Chevrier


Guillaume Picard
L’intégration de produits dans Indéfendable n’est pas passée inaperçue durant la troisième saison.
Au départ, c’était moins organique et des téléspectateurs ont rapidement noté que les vedettes de la quotidienne judiciaire avaient, dans leurs scènes, des produits bien en évidence associés à des entreprises comme Albi le géant, Café Dépôt, Genacol ou Salvatoré.
À l’heure où les annonceurs, même bien de chez nous, incluant nos gouvernements, se tournent de plus en plus vers les plateformes américaines pour rejoindre les consommateurs, quel autre choix l’industrie a-t-elle pour financer notre télé et nos fictions?

«On a besoin d’intégrer des produits dans nos séries parce que c’est l’avenir de la télé qui en dépend. Ça nous prend de nouveaux partenaires qui peuvent combler le manque de revenus publicitaires. Et c’est la nouvelle façon d’intégrer de la publicité», a dit à l’Agence QMI l’autrice principale et showrunner d’Indéfendable, Izabel Chevrier.
Elle reconnaît qu’au départ, dans les épisodes diffusés l’automne dernier, «ce n’était pas très bien fait, c’était maladroit».
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
«Même moi, je n’étais pas contente, mais on n’a pas eu de budget pour une journée de studio pour se pratiquer à intégrer des produits, voir comment on fait ça. Après ça, c’est devenu très organique, ça se fait bien et c’est beaucoup plus subtil, mais on a eu à l’apprendre.»

Izabel Chevrier affirme que l’on ne s’offusque pas des placements de produits dans les séries américaines, pourtant nombreux, en revanche on est frileux quand ça concerne notre télé, qui souffre pourtant d’une crise financière.
«Les gens qui sont contre ça, c’est souvent parce qu’ils ne connaissent pas ça et qu’ils ne sont pas conscients des grandes difficultés que notre industrie traverse présentement. Ce n’est pas de mauvaise foi qu’ils le font, je crois, je pense que c’est par manque de connaissance et de compréhension, c’est tout.»
Selon Izabel Chevrier, «il fallait apprendre» à intégrer les produits en ayant recours à divers éléments techniques, en jouant avec les lentilles, foyers et profondeurs de champ.