L’Ôma du chef Hakim Chajar, un véritable petit paradis à Dunham

Alexandra Diaz
En prenant la route vers Dunham, je ne me doutais pas deux secondes que j’allais revivre l’été, voyager en Californie et déguster un brunch éternel au restaurant Ôma, niché au cœur du vignoble du Ruisseau.

C’est là que la magie d’un gars exceptionnel, ancré, bon vivant, dont la réputation n’est plus à faire, opère: Hakim Chajar, révélé au public grâce à l’émission Les chefs!, où il a d’abord été finaliste avant de remporter l’édition où on lui a donné la chance de prendre sa revanche.
Hakim a fait ses classes parmi les plus grands, dans des restaurants étoilés Michelin en Espagne, en France et en Californie. Ses ébullitions créatives sont soutenues par sa rigueur et une technique perfectionnée au fil de son fructueux parcours. Mais ce qui fait la différence, c’est son attitude. La bonne attitude, comme on dit: furieuse, passionnée, pas reposante et infatigable et qui s’exprime par un sourire constant.

Autrefois plus jet-setter, le chef a senti l’appel de la nature dans les dernières années, pour se poser, pour prendre le temps de respirer entre la frénésie des services. Ouvert depuis deux mois, son fabuleux restaurant a commencé à accueillir 40 clients par semaine avant que ce nombre s’élève à près de 400, et ça ne cesse d’augmenter. Il a monté une équipe impeccable qui fait une heure et quart de route de Montréal parce qu’une fois arrivée dans ce lieu où l’immersion en nature est complète, tout trouve son sens.
En cuisine, il est encore seul pour assurer 80 couverts, comme le jour de ma visite. C’est là que l’on comprend la maestria, la préparation, l’organisation absolue du chef. Sa brigade, c’est son amoureuse et associée et spécialiste de marketing, Amélie Boulet. Pour l’instant. Ce duo du tonnerre qui ne fait rien à moitié va monter une équipe passionnée d’art de vivre, aux côtés du couple qui cultive ses propres herbes, ses fleurs et ses légumes dans son potager avec accès à son propre élevage et à des producteurs et des maraîchers locaux.

On s’est régalés, perchés sur la terrasse, bercés par le bruissement des feuilles. Coup de cœur pour la glace au feta déposée sur un lit de tomates gorgées de soleil, le saumon confit qui fond littéralement en bouche et la gaspacho aux poivrons et aux fraises avec de gourmands petits acras de morue. On déguste à chaque bouchée tout l’amour que Hakim porte aux produits bruts travaillés, comme la mémorable entrecôte de bœuf de Shefford vieillie 55 jours.


Après un repas de quatre à cinq heures en tête à tête comme je les aime, v’là-t’y pas que Hakim revient à notre table accompagné par mon cher Josélito Michaud à l’humour plus en forme que jamais et Véronique Béliveau, splendide, mon idole d’enfance. Déconnectés de tout, transportés par la nature et le repas exquis, ils se sont joints à nous, verre à la main, pour une visite guidée du vignoble avec Hakim et Amélie. Le rêve de Hakim de créer la surprise et faire la différence est exaucé.

Je ne manquerai pas de revenir avec ma famille afin de nous extirper du train-train quotidien et de vivre cette parfaite communion avec la nature tout en dégustant une cuisine impeccable, bouffée d’air frais incluse.
