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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

[EN IMAGES] Jeux de Pékin 2022: Le Journal arrive dans un autre monde

La longue aventure du voyage olympique vers la Chine ne s’est pas faite sans complexité ni embûches

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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2022-02-02T05:18:54Z
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PÉKIN | Des tonnes de paperasses à lire et des formulaires à remplir, encore et encore, jusqu’au départ jeudi dernier. Des codes QR à obtenir à des moments névralgiques du trajet. Décidément, il fallait s’armer de patience, faire preuve de débrouillardise et d’organisation pour finalement s’envoler vers la Chine. Depuis Québec et Montréal, avec une bonne dose de détermination : destination Pékin.

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« As-tu le code QR de santé ? As-tu le code QR des douanes ? As-tu rempli le questionnaire quotidien de déclaration de santé ? As-tu reçu le résultat de tests de dépistage COVID-19 réalisés à 96 heures et 72 heures du dernier segment de vol reliant Tokyo à Pékin ? 

« As-tu ta carte d’accréditation, des photos de ta carte, de ton passeport, de ton passeport vaccinal, de tes résultats de tests dans les laboratoires certifiés par l’ambassade chinoise, en format JPEG, tant sur ordinateur que sur mobile ? » 

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La situation et la multiplication des papiers auraient rendu n’importe qui complètement dingue. 

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Ces phrases ont résonné dans notre petite équipe du Journal du départ de Montréal jusqu’à l’envolée reliant Vancouver à Tokyo. Car sans tous ces documents obligatoires à transmettre sur les différentes plateformes tant chinoises qu’olympiques, il était impossible de rentrer au pays organisant les Jeux. 

Protégés de la tête aux pieds

Une fois débarqué à Pékin aux petites heures du matin (voir autre texte plus bas), c’est comme si nous étions arrivés sur une autre planète. 

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On ne rêve pas, nos hôtes portent des combinaisons et l’équipement de protection sanitaire de la tête au bout des pieds. Que ce soit à l’aéroport, à l’hôtel ou sur les sites de compétition. Ils sont partout.

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Longue équation

L’organisation d’un voyage olympique est déjà assez compliquée. Si l’on y ajoute la pandémie et la Chine dans l’équation, il s’agit d’un véritable calcul intégral quasi indéchiffrable pouvant rendre fou n’importe quel savant. 

Et là, on épargne les processus d’authentification pour accéder aux divers sites web de transferts de données olympiques. Et des innombrables courriels avec les branches du comité organisateur. 

Astérix et Obélix auraient capitulé avec leur formulaire dans la maison des fous. 

C’est sans compter le perpétuel combat pour dénicher des billets d’avion avec notre agent de voyages, Yan Michaud. La patience incarnée ! Il devait réussir à mettre le grappin sur les tickets recherchés des vols temporaires spécialement mis en marché et réservés aux participants des Jeux. Ceux nous amenant de Tokyo à Pékin et ceux qui nous en feraient ressortir trois semaines plus tard. 

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Bref, cette destination représentait tout, sauf la simplicité. 

Sécurité à 360 degrés

Parmi les enjeux à prendre aussi hautement en considération : la sécurité informatique. Devant les faiblesses des applications olympiques obligatoires dévoilées au grand jour et l’espionnage du gouvernement sur les réseaux publics, Le Journal a muni ses « envoyés spéciaux » de nouveaux ordinateurs et téléphones portables.  

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Pas question de mettre à risque le réseau interne. Il aura donc fallu créer une identité virtuelle secondaire afin d’éviter les ennuis. La marche à suivre est claire et doit être respectée comme le protocole sanitaire durant ce voyage. Les appareils seront ensuite « nettoyés » et remis à neuf au retour. 

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Quand on y réfléchit, les Jeux olympiques sont synonymes de paix. Mais ils sont tenus dans un pays au régime autoritaire qui n’a que faire des droits de la personne, de la liberté de presse et de la vie privée. 

Équipé pour la guerre

Pour ces olympiades, il faut quasi s’équiper en reporter partant pour le champ de bataille. 

Avec une stratégie informatique, les vestes pare-balles sont remplacées par une cargaison de masques et d’équipement de protection. 

Malgré tout le branle-bas de combat occasionné, les embûches et les craintes reliées à la COVID-19, il n’était pas question de délaisser les athlètes québécois et canadiens. 

Le Journal souhaitait les suivre dans leur quête vers l’excellence olympique afin de raconter leurs rêves, leurs histoires et leurs performances en Chine. 

Bons Jeux ! 

Bienvenue aux Jeux !  

Sortie de l’avion

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Photo François-David Rouleau
Photo François-David Rouleau

Au moment de l’ouverture de la porte de l’appareil à l’aéroport international de Pékin, les passagers du vol réservé aux participants des Olympiques sont accueillis par une armée d’hommes vêtus de combinaisons ressemblant à celles pour se protéger des matières dangereuses. Tant dans l’aérogare spécialement aménagée que sur le tarmac, tous les préposés portent la combinaison sans laisser dépasser un millimètre de peau.

Douanes chinoises

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C’est le moment d’utiliser tous les codes QR accumulés depuis les 24 dernières heures. Du lot, celui pour les douanes et le code vert de santé qu’on nous avait dit essentiels. Mais non, tout était déjà enregistré dans nos dossiers au moment de pitonner sur les bornes désinfectées. Celles-ci crachent un autre code QR résumant tous les documents, qu’il faut présenter au douanier afin d’entrer en Chine.

Test de dépistage

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Dans une grande salle froide, lugubre et sombre, des cubicules sont équipés d’une table, d’une petite chaise et d’une lampe dont l’ampoule est orientée vers le « patient voyageur ». On se croirait dans un vieux bureau d’enquêteur de police. Un infirmier ou une infirmière (difficile à dire avec les combinaisons) numérise les documents de voyage et les lie avec le flacon de test. On penche la tête et on ouvre la bouche pour le prélèvement oro-nasopharyngé sans amour ni douceur. Des gémissements résonnent alors que la procédure invasive, plus qu’à l’habitude, gêne bon nombre de voyageurs.

Comité d’accueil olympique

Le collègue Richard Boutin s'avance au comptoir d'accueil olympique situé dans le terminal d'arrivée de l'aéroport de Pékin. Le comité nous attendant aux petites heures du matin est pour le moins saisissant et surprenant.
Le collègue Richard Boutin s'avance au comptoir d'accueil olympique situé dans le terminal d'arrivée de l'aéroport de Pékin. Le comité nous attendant aux petites heures du matin est pour le moins saisissant et surprenant. François-David Rouleau / JDM

Derrière le premier comptoir olympique placardé par des paravents en plexiglas, on perçoit un premier accueil chaleureux des bénévoles du comité organisateur, aussi vêtus de la combinaison de protection complète. Ils activent nos accréditations.

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Récupération des bagages

Photo AFP
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Après une attente d’une demi-heure, on peut enfin récupérer nos bagages. Ils ne tournent pas sur un carrousel, mais sont regroupés en rangées près de la porte de sortie du terminal. C’est alors que s’enclenche un véritable jeu de cherche et trouve pour les passagers. Un Boeing 787-8 peut accueillir jusqu’à 240 voyageurs. Même s’il est rempli aux deux tiers, on peut imaginer la pagaille dans un endroit exigu à 2 h du matin.

Trajet vers l’hôtel

Escorté par des voitures avec gyrophares, notre autobus nous dépose à notre hôtel vers 2 h 45. On nous donne les clés des chambres et on ne peut en sortir qu’après la transmission des résultats négatifs. Ce qui devait prendre au plus de 4 à 6 heures s’est transformé en une attente de près 18 heures.

Vie dans la bulle

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La vie dans la bulle olympique se déroule bien entre les hôtels et les lieux de compétition. Le port du masque N95 est obligatoire en tout temps, même à l’extérieur. Les températures corporelles sont fréquemment prises par infrarouge, notamment à l’entrée des installations sportives et des grands centres communs. Chaque matin, on doit se soumettre à un test naso-pharyngé. 

Pékin Express  

Déjeuner à 50 $, spaghat à 70 $

Photo François-David Rouleau
Photo François-David Rouleau

Gommé par le voyage de 21 heures, une entrée à l’hôtel en pleine nuit et le peu de sommeil, je croyais bien rêver dimanche matin quand j’ai commandé le déjeuner. Impossible de sortir de la chambre, car il fallait respecter l’isolement en attente des résultats du test de dépistage aux douanes. La commande du « p’tit déj » américain par téléphone a nécessité plus de cinq minutes. Avec la barrière linguistique, j’avais mal saisi le montant de 240 yuans, soit environ 50 $ canadiens pour un « 2 œufs, saucisses et pain blanc non toasté » ! Dans le cabaret servi par un préposé vêtu du scaphandre de protection aux couleurs olympiques, je n’avais pas la berlue en saisissant la facture. Une vraie aubaine en considérant la moitié de tasse de café !
Avant de recevoir les résultats en soirée, le collègue Didier Debusschère a commandé une soupe et un spaghetti pour la coquette somme d’environ 70 $. Dispendieuse attente covidienne.  

Robots cuistots et serveurs

Photo François-David Rouleau
Photo François-David Rouleau

À l’énorme cafétéria du centre des médias, des bras robotisés font la popote ! Que ce soit dans la préparation d’un hamburger, de dumplings ou de nouilles won ton, c’est un robot qui prépare la bouffe devant l’œil ébahi des clients. Le plat peut ensuite être servi par un autre robot se déplaçant sur des rails aériens en le déposant doucement sur la table grâce à un système de poulies. 

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