Patinage de vitesse aux Jeux de Pékin: Kim Boutin de retour après des jeux difficiles
Après le traumatisme de 2018, la médaillée olympique savoure le moment présent


François-David Rouleau
PÉKIN | Kim Boutin a pansé ses blessures de Pyeongchang. De retour dans l’environnement olympique, la patineuse québécoise se dit « en paix avec la glace et son univers ».
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Parce que, disons-le d’entrée de jeu, ce dernier cycle olympique fut très difficile pour la femme de 27 ans. Triple médaillée en Corée, elle n’avait jamais savouré sa première expérience olympique, ternie par de malheureux événements.
Menacée de mort par des internautes, elle avait aussi été la cible d’une pluie d’insultes après les rebondissements de la finale du 500 mètres au patinage sur courte piste où elle avait remporté la médaille de bronze.
Quatre ans plus tard et une thérapie spéciale, Boutin se présente aux Jeux en pleine forme physique et mentale.
Tant ses coéquipiers que son entraîneur, Sébastien Cros, témoignent de sa force. L’athlète voit la vie différemment. Et cette expérience olympique aussi.

Oui, elle veut livrer le meilleur d’elle-même dans les cinq épreuves auxquelles elle participera dès samedi. Elle voit l’or en ligne de mire, mais ne veut pas tout brusquer. Elle souhaite laisser aller les choses.
Être en harmonie
« Peu importe où je vais, c’est un défi d’être en harmonie avec mon environnement. Je dois maintenant savourer le moment présent pour être en mesure de livrer mes meilleures performances, a-t-elle relaté, hier, après l’entraînement de la formation nationale au palais omnisports de Pékin.
« J’ai changé ma philosophie, a-t-elle poursuivi. Auparavant, je voulais toujours être la meilleure et je me challengeais sans cesse, chaque jour. Maintenant, je continue à me challenger, mais je sais que je fais partie des meilleures patineuses. Je fais ce que je peux et je comprends que ça peut être ma journée ou non. »
Pour arriver à ses fins, l’athlète de Sherbrooke vit dans le présent. Sensible et humaine, elle tente de tisser des liens avec les gens qu’elle rencontre sur son chemin.

Sans spectateurs à Pékin, elle le fait avec les bénévoles. Derrière les masques, il est toujours possible d’échanger un regard et quelques mots. Elle se sent vivante et confortable dans son univers de glace.
Et pour chasser le stress, elle déambule dans le village olympique avec ses coéquipières, en croquant sur le vif tout ce qui attire son regard.
Fière de son retour
Elle le dit sans gêne après tout ce qu’elle a traversé depuis la Corée en 2018. Elle est très fière de poser les pieds à nouveau aux Jeux.
« Après ces quatre années difficiles, mon processus traumatique et la pandémie, juste d’être ici, c’est quelque chose. Je suis très contente de tout le chemin parcouru.
« Mon cheminement en Coupe du monde cette année est remarquable », a précisé celle qui a décroché deux médailles en route vers la Chine, cette saison, dont l’or au 500 mètres aux Pays-Bas à la fin de novembre dernier.
« À chaque course, j’ai cheminé, j’étais plus forte et je gagnais en confiance. Je suis arrivée ici pour tout donner. »
En paix avec son univers, elle pourrait donc pleinement savourer cette nouvelle aventure.