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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le candidat du PQ dans Jean-Talon a flirté avec la CAQ

Il voulait être ministre et demandait au parti de lui fournir un pied-à-terre

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Marc-André Gagnon et Nicolas Lachance

2023-08-23T12:57:37Z
2023-08-23T14:45:55Z
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L’avocat Pascal Paradis, qui portera les couleurs du Parti Québécois lors de l’élection partielle dans Jean-Talon, s’était magasiné un poste de ministre en flirtant avec la Coalition Avenir Québec, aux dernières élections générales. 

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«M. [Martin] Koskinen m’en a parlé. Je lui ai dit qu’il était hors de question de garantir un poste de ministre à monsieur Paradis et ça a arrêté les discussions», a signalé le premier ministre François Legault, confirmant les informations coulées dans les médias ce matin.

Plus tôt, notre Bureau parlementaire a pu confirmer les informations d’abord rapportées par La Presse mercredi matin.

Au printemps 2022, le directeur général d’Avocats sans frontières Canada, dont la candidature sous la bannière péquiste doit être annoncée jeudi, avait entrepris de sérieuses démarches pour être candidat caquiste dans Charlevoix–Côte-de-Beaupré.

En plus de vouloir être ministre – une promesse que les chefs font rarement à leurs candidats –, M. Paradis aurait demandé au parti de François Legault de lui fournir un pied-à-terre s’il faisait campagne, «des attentes qu’on ne pouvait pas combler», a raconté une source caquiste.

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  • Écoutez l'entrevue avec Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti Québécois et député de Camille-Laurin au micro d’Alexandre Dubé via QUB radio :

Courriels révélateurs

Le Journal a également obtenu copie d’un échange de courriels assez révélateur entre Me Paradis et la directrice générale de la CAQ, qui remonte à mai 2022.

«Merci Brigitte pour le temps consacré à notre rencontre d'hier. J'ai apprécié nos échanges (qui nous ont d'ailleurs fait filer au-delà de l'heure prévue!) et les réflexions, histoires et anecdotes que vous avez partagées avec moi. Au plaisir d'aborder les prochaines étapes ensemble», avait écrit l’aspirant candidat.

CAPTURE D'ÉCRAN COURTOISIE
CAPTURE D'ÉCRAN COURTOISIE

Dans les courriels suivants, il est question d’une rencontre avec le premier ministre, François Legault, dont M. Paradis tente de faciliter la tenue.

«Je viens de jeter un œil au calendrier des travaux de l'Assemblée nationale. Peut-être que ça peut faciliter le rendez-vous compte tenu des déplacements de M. Legault entre Québec et Montréal: cette semaine je suis moi-même à Québec mardi et mercredi, à Montréal jeudi et vendredi. Merci et à bientôt», peut-on lire.

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PSPP sort de son congé

Devant le tollé, le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, est sorti de son congé de paternité une journée plus tôt que prévu pour confirmer la candidature de M. Paradis, qu’il ne remet pas en question.

«Nous l’avons choisi en toute connaissance de cause», a expliqué M. St-Pierre Plamondon, dans un long message publié sur les réseaux sociaux.

«Contrairement à ce que la CAQ affirme, c’est la CAQ qui l’a approché et non l’inverse. Pascal Paradis n’a jamais approché la CAQ et n’a jamais rien exigé de la CAQ. Il a simplement consenti à des échanges exploratoires dans le cadre desquels on lui a garanti la confidentialité. Au terme de ces échanges confidentiels, Pascal Paradis a refusé l’offre de la CAQ», a relaté le chef du PQ.

Selon M. St-Pierre Plamondon, la CAQ aurait notamment proposé à M. Paradis de devenir ministre responsable de la Capitale-Nationale, un poste qu’il n’était pas à l’aise d’occuper, vu son opposition au projet caquiste de troisième lien.

«En ce qui me concerne, sa seule erreur aura été d’avoir fait confiance à la CAQ quant à la confidentialité de leur offre», estime le chef péquiste.

Le premier ministre admet que sa formation avait peut-être déclanché les discussions pour approcher le candidat, mais il réitère que la CAQ n’a offert aucun poste de ministre à M. Paradis.

«J’ai lu le texte de monsieur St-Pierre Plamondon et de toute évidence, entre monsieur Paradis et Martin Koskinen il y en a un des deux qui ment», a affirmé François Legault, disant avoir «de la misère à croire qu’il [Pascal Paradis] va être candidat du PQ.»

Un peu comme Gertrude Bourdon

Cette histoire n’est pas sans rappeler celle de Gertrude Bourdon, ex-candidate dans Jean-Lesage (2018) et Jean-Talon (2019), qui avait suscité la controverse en se présentant avec les libéraux après avoir failli se présenter pour la CAQ. 

Les médias avaient alors obtenu un échange de textos compromettant entre Mme Bourdon et le directeur de cabinet de François Legault, Martin Koskinen, dans lequel elle disait vouloir «marquer l’histoire».

Après avoir terminé troisième dans Jean-Lesage en 2018, elle a retenté sa chance en 2019 lors d’une élection partielle dans Jean-Talon, gagnée par la caquiste Joëlle Boutin, qui a finalement démissionné le 19 juillet dernier.  

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