Élection partielle: duel CAQ-PQ dans Jean-Talon

Geneviève Lajoie
Une lutte serrée se dessine pour l’élection partielle de Jean-Talon entre la CAQ et le PQ, au coude-à-coude dans les intentions de vote. Les candidats feront la différence dans ce duel.
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Le cœur des électeurs de la circonscription de la haute-ville de Québec, devenue vacante en raison de la démission de la députée caquiste Joëlle Boutin, balance entre François Legault et Paul St-Pierre Plamondon. Seulement deux petits points séparent les deux formations politiques dans les intentions de vote, révèle un sondage Léger réalisé pour le compte du PQ.
Le challenge s’annonce palpitant entre péquistes et caquistes, qui bénéficient respectivement de 32% et 30% d’appuis.
«C’est vraiment serré, c’est dans la marge d’erreur. C’est phénoménal la popularité de PSPP dans Jean-Talon, mais c’est aussi phénoménal qu’un premier ministre, qui est là depuis cinq ans, est [encore aussi] populaire. Donc tu as deux forces politiques qui s’affrontent dans ce comté-là, ça va se jouer jusqu’à la fin», prédit le sondeur Jean-Marc Léger.
Depuis les élections générales, le PQ est en montée et apparaît désormais comme l’alternative au gouvernement Legault, un atout dans cette bataille. Cette tendance favorable est palpable dans Jean-Talon, une circonscription qui a pourtant toujours tourné le dos aux souverainistes. Les troupes de PSPP y obtiennent actuellement sept points de plus qu’au dernier scrutin.
- Écoutez la rencontre Fortin-Montpetit avec Steve E. Fortin, chroniqueur au micro de Marie Montpetit via QUB radio :
Électeurs de 45 ans et plus
Les péquistes peuvent également être encouragés par leur score chez les électeurs de 45 ans et plus, un appui déterminant dans une partielle, où le taux de participation est plus faible. Les jeunes sortent beaucoup moins voter, ce qui désavantage les solidaires de Gabriel Nadeau-Dubois. La popularité de la CAQ auprès des gens plus âgés lui a permis de remporter quatre des cinq dernières élections partielles, souligne Jean-Marc Léger.
«Depuis que le PQ a été créé, il a perdu la grande majorité de ses partielles parce qu’il était populaire auprès des jeunes et pas auprès des personnes âgées. Là, la clientèle péquiste a vieilli, ça leur donne un avantage dans une élection partielle, qu’ils n’avaient pas avant», insiste-t-il.
Mais le parti souverainiste devra faire face à un gouvernement encore très apprécié des citoyens. L’équipe caquiste obtient un taux de satisfaction même plus élevé dans Jean-Talon (56%) qu’à l’échelle provinciale. Sans parler de la très grande popularité de François Legault dans la circonscription. «C’est vraiment un comté très pro-caquiste qu’on a à Québec et c’est un comté que le PQ n’a jamais remporté depuis sa création.»
Jadis un château fort libéral, les rouges occupent le 4e rang. Sans chef, le PLQ n’est tout simplement «pas dans la game», signale M. Léger. Même le député libéral fédéral du coin, Joël Lightbound, qui songe à se porter candidat à la direction du parti au Québec, n’est pas intéressé à s’y présenter. «C’est très significatif qu’il ne veuille pas jouer au kamikaze. Ça aurait été difficile pour lui, c’est plus facile gagner la chefferie du PLQ que gagner dans Jean-Talon.»
- Écoutez la chronique d' Annabelle Blais, journaliste au Bureau d’enquête de Québecor au micro de Marie Montpetit via QUB radio :
Ce qui fera la différence
Dans une course à deux serrée, les prétendants des partis politiques feront la différence, selon le sondeur. L’individu choisi a une incidence plus importante dans une partielle que dans une élection provinciale, où les gens votent davantage pour un chef et son gouvernement.
«Plusieurs facteurs avantagent le PQ, plusieurs facteurs avantagent la CAQ, mais à mon avis, c’est le candidat qui va faire la différence parce que c’est lui qui va incarner le mieux les valeurs de Jean-Talon et les valeurs du parti. Le choix du candidat de la CAQ, le choix du candidat du PQ, c’est ça qui va déterminer qui va gagner.»
Le Journal a révélé jeudi que François Legault misera sur la fondatrice et directrice générale de l’organisme «Vide ta sacoche», Marie-Anik Shoiry, pour tenter de conserver le siège.
Plusieurs noms de candidats potentiels circulent pour le PQ dans cette circonscription, dont celui des ex-candidats Jeanne Robin et Gabriel Coulombe. À la lumière des appuis dont bénéficient les péquistes dans Jean-Talon (42% des hommes – 25% des femmes), une candidature féminine serait judicieuse, selon le sondeur.
Québec solidaire sera représenté par le sténographe judiciaire Olivier Bolduc, qui a remporté l’investiture après une course houleuse pendant laquelle l’exécutif national du parti avait pris position en faveur d’une candidature féminine.
Jean-Marc Léger souligne que la circonscription est divisée en trois blocs, une réalité que les partis ne doivent pas négliger. «Il y a plusieurs comtés en un dans Jean-Talon, dit-il. Il y a 20% de minorités visibles, Sillery – le Westmount de Québec – et le campus des jeunes».
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