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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

LPHF: le bagage d’un ancien du CH à portée de main pour l’équipe de Montréal

Eric Houde, entraîneur-adjoint avec l'équipe de Montréal, dans la LPHF.
Eric Houde, entraîneur-adjoint avec l'équipe de Montréal, dans la LPHF. Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2024-01-23T18:00:00Z
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Après trois matchs en huit jours à domicile, l’équipe de Montréal de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) doit se rendre au Minnesota, mercredi soir, pour une rencontre à l’étranger. C’est là où l’expérience d’Eric Houde peut servir autrement. 

Houde, 47 ans, est l’adjoint à l’entraîneuse-chef Kori Cheverie. S’il fait preuve d’une grande humilité face à sa propre carrière de hockeyeur, l’ancien attaquant, qui a notamment disputé une trentaine de rencontres avec le Canadien de Montréal à la fin des années 1990, possède un bagage pouvant assurément aider ces femmes propulsées dans les aléas du hockey professionnel.

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«J’ai beaucoup vécu ce type de calendrier avec des matchs rapprochés, a indiqué celui qui a joué principalement dans la Ligue américaine, la Ligue internationale et en Europe. C’est un quotidien que les filles ne connaissent pas toutes. Au niveau professionnel, tu penses au hockey quasiment 24 heures par jour. Il faut s’entraîner, il y a la fatigue mentale et physique. Il y a aussi le fait de voyager, ça fait parfois des longues journées.» 

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Au-delà de son passage avec le Canadien, Houde a traîné son baluchon de Frederiction à la France, en passant par Springfield, Salt Lake City, Chicago, l’Italie et l’Allemagne, entre autres.

Composer avec les bobos

Autre réalité du hockey professionnel: il faut fréquemment apprendre à jouer en dépit de blessures, d’autant plus lorsqu’il y a des mises en échec, comme c’est le cas dans la LPHF.

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

«Présentement, ce sont des petits bobos, mais plus la saison va avancer, plus qu’il y aura différents aspects avec lesquels composer, a suggéré Houde. Je peux les aider là-dessus, c’est certain à 100%. Honnêtement, il n’en a pas été question tellement jusqu’à maintenant, je m’occupe beaucoup de la brigade défensive et du désavantage numérique. Je me concentre là-dessus pour appuyer Kori, mais je serai toujours disponible pour les filles si elles ont besoin de conseils.»

Une occasion à saisir

En toute transparence, Houde admet qu’il n’avait jamais imaginé se retrouver parmi les entraîneurs dans une ligue professionnelle de hockey féminin. Il a toutefois embrassé le défi et quitté en octobre dernier son poste d’entraîneur-chef avec le Collège Français de Longueuil, au niveau junior AAA, quand il a été approché par la directrice générale Danièle Sauvageau.

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

«Je ne m’attendais pas à me joindre au hockey féminin, mais quand l’offre de Danièle est venue, je trouvais l’opportunité excellente et le défi super intéressant, a-t-il confié. J’aime beaucoup ça. Les filles sont super gentilles et super bonnes, elles travaillent fort à l’entraînement. L’engouement entourant le début de cette ligue, c’est vraiment spécial!»

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«Ce n’était pas nécessairement dans les projets pour moi de graduer dans le métier d’entraîneur, mais j’ai accepté ce poste car je ne voulais pas non plus regretter d’avoir laissé passer l’opportunité, a ajouté le résident de Candiac. C’est quelque chose de nouveau et je ne le regrette pas.»

Vouloir bien faire

À travers son riche passé, le joueur devenu entraîneur est bien placé pour aider ses joueuses à composer avec la pression d’une ligue professionnelle.

«Qu’on soit une fille ou un garçon, on a tous une fierté et un orgueil, estime-t-il. On veut bien paraître. Les matchs [de la LPHF] sont télédiffusés, il y a plus de journalistes, la famille et les amis regardent et suivent ça. Évidemment, les filles veulent bien faire. C’était la même chose quand j’étais à Montréal. Se rendre là, ce n’est pas facile et d’y rester, c’est une autre chose. À chaque jour, il faut que tu te défonces, car il y en a toujours d’autres qui aimeraient être à ta place.»

Eric Houde: fier, sans être nostalgique

Repêché en neuvième ronde par le Canadien, 216e au total, en 1995, le Québécois Éric Houde avait battu les probabilités lorsqu’il avait goûté à la Ligue nationale de hockey. Tout en demeurant modeste, Houde est fier de son parcours, mais s’étonne encore qu’on l’associe si souvent au CH.

«Quand tu portes le chandail du Canadien une fois, on dirait que personne ne peut te l’enlever, dit-il. Encore aujourd’hui, j’ai 47 ans, et on m’en parle encore, même si je n’ai pas joué là durant 15 ans.»

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Andre Viau / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL
Andre Viau / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL

Houde aura plutôt joué 30 matchs de saison régulière avec le Tricolore, entre décembre 1996 et décembre 1998.

«Mon plus beau souvenir demeure vraiment mon premier match dans la LNH, car en regardant un peu en arrière, j’étais un choix tardif, a-t-il raconté. Personne vraiment pensait que j’aurais pu accéder, un moment donné, à la Ligue nationale. En plus, c’était pour le Canadien. Sans vouloir manquer de respect aux autres organisations, quand tu viens de Montréal et que tu grandis en regardant des matchs du Canadien, c’était un rêve devenu réalité pour moi. Ç’a été beaucoup d’années d’efforts, de sacrifices et d’embûches. C’est un beau souvenir et je suis vraiment fier de ça.» 

Une trentaine de matchs dans la LNH, c’est déjà 30 de plus que le commun des mortels.

Dominant à Fredericton

À propos de sa première partie, elle avait eu lieu le 29 décembre 1996, en Floride, face aux Panthers. Le Canadien l’avait emporté 2 à 1 grâce à un doublé de Vincent Damphousse. Quelques jours plus tard, soit le 1er janvier 1997 à Dallas, Houde obtenait son premier point dans la Ligue nationale, combinant ses efforts à ceux de Turner Stevenson sur un but de Chris Murray dans un gain face aux Stars.

Andre Viau / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL
Andre Viau / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL

Houde est fier, sans se montrer trop nostalgique. On lui rappellera néanmoins qu’il faisait partie des meilleurs pointeurs dans la Ligue américaine, à Fredericton, à la même époque. En 206 matchs de saison régulière avec le club-école situé au Nouveau-Brunswick, il avait récolté exactement 200 points.

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À l’Auditorium de Verdun, Houde ne peut toutefois s’empêcher de repenser à certains camps du Tricolore lorsqu’il foule la glace à titre d’entraîneur adjoint de l’équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin. C’est à ce même endroit qu’il tentait de faire ses preuves devant les entraîneurs Mario Tremblay ou Alain Vigneault. 

Champion avec les Dragons

Houde se souvient aussi, vers la fin de sa carrière, d’un autre passage mémorable à Verdun. Au terme d’une saison en Suisse, où son club avait été exclu des éliminatoires, il s’était joint aux Dragons, dans la Ligue senior majeur du Québec, pour conclure la campagne 2003-2004. Après une récolte de 50 points en 29 matchs pour compléter le calendrier régulier, il avait dominé les séries en ajoutant 41 points, dont 14 buts, en 22 rencontres. Aux côtés des Mathieu Benoit, Dominic Chiasson et David St-Pierre, entre autres, il avait aidé les Dragons de Verdun à remporter la Coupe Futura.

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

«Quand tu arrêtes de jouer, ce qu’il te manque un peu, ce n’est pas le fait de devoir bloquer des lancers et d’avoir mal partout, mais c’est le quotidien d’une équipe et l’esprit de camaraderie, évoque Houde. Je le retrouve ici présentement. C’est plaisant pour tout le monde. Les filles sourient et sont heureuses.»

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