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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La LPHF doit s'installer à Québec

Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2024-01-23T05:00:00Z
2024-01-23T05:05:00Z
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Tant qu'à aider les Kings avec nos impôts, pourquoi ne pas donner un coup de pouce à d'éventuelles... «Reines nordiques», pour qu'elles s'installent à Québec? 

La question m'est venue en entrevue avec la ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, la semaine dernière, à Qub. Permettez une blague prévisible? La ministre a patiné.

«Il s’agit quand même de ligue professionnelle et privée... on n’est pas encore rendu à ces discussions-là, mais je ne ferme pas la porte. Encore là, il n’y a absolument rien sur la table.»

Au moins, cette ancienne ministre de la Condition féminine et championne olympique n'a pas rejeté l'idée.

  • Écoutez la rencontre politique entre Antoine Robitaille et Benoît Dutrizac via QUB :

Smith

Cette idée a été lancée la semaine dernière par Jackie Smith, seule élue et cheffe du Parti transition Québec au Conseil municipal.

Smith affirmait qu'une équipe de la LPHF, ce ne serait «que du positif» pour la Capitale.

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«Bon pour les amateurs et amatrices de hockey, bon pour nos jeunes filles, bon pour l’économie locale et le Centre Vidéotron». On verrait renaître la «rivalité historique entre Québec et Montréal».

Tout cela me semble juste et vrai. Imaginez un programme double: les Remparts en après-midi. Les «Reines nordiques» (on pourrait trouver mieux comme nom j'en suis conscient) de la LPHF en soirée.

  • Écoutez la rencontre politique entre Antoine Robitaille et Benoît Dutrizac via QUB :

Succès

À Montréal, la LPHF a été un succès instantané, alors que l'équipe n'a même pas encore de nom. On me racontait hier que les matchs à l'amphithéâtre de Verdun sont tous à guichet fermé. Il resterait quelques places à la Place Bell à Laval. En tout cas, les matchs sont enlevants. Comme cette défaite crève-cœur contre Boston du 13 janvier, où un but de Marie-Philip Poulin a été refusé.

Pourquoi a-t-on mis autant de temps à développer le hockey féminin sur le plan professionnel? Ce que tant d'autres sports ont fait il y a longtemps.

Au tennis, c'est en 1973 que Billie Jean King fonde la Women's Tennis Association (WTA). Aujourd'hui, le volet féminin du sport suscite autant sinon plus d'intérêt que le volet masculin.

Photo Martin Chevalier
Photo Martin Chevalier

En fait, des femmes au Québec veulent depuis longtemps jouer au hockey. L'historienne Michèle Stanton-Jean rappelait le 8 janvier (dans Le Devoir) qu'«inspirées par le tricolore», des Canadiennes françaises avaient même créé un club en 1933. Mais son existence sera de courte durée: «Le célèbre joueur de hockey Howie Morenz dira que le hockey, "c’est un jeu trop exigeant pour elles"».

Le Québec se croit égalitaire. Mais comme on le soulignait dans le rapport du Comité québécois sur le développement du hockey (2022), proportionnellement, il y a moins de filles au Québec qui jouent au hockey qu'en Ontario. Le faible «nombre de filles inscrites au hockey constitue une anomalie pour le Québec», pouvait-on lire.

Une équipe de la LPHF à Québec aurait sûrement pour effet de bonifier notre sport national. Et peut-être de nous affranchir au nom en partie de cette nostalgie lassante des Nordiques de la LNH et de leur retour improbable.

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