«La sensibilité que je cherchais à cacher, plus jeune, toute la honte que j’avais par rapport à ça, c’est fou, car c’est devenu ma force» - Sébastien Delorme

Guillaume Picard
Léo Macdonald sera accusé de meurtre au début de la quatrième saison d’Indéfendable, faisant en sorte que la vie de l’avocat criminaliste sera chamboulée du tout au tout et qu’il vivra le même calvaire que certains des clients qu’il a l’habitude de défendre.
Sébastien Delorme, qui incarne Léo dans la quotidienne judiciaire de TVA, ne cache pas que toutes les intrigues à venir, hautement dramatiques, faut-il le préciser, ont grandement nourri son jeu.

Et pour la fiction produite par Pixcom, en collaboration avec Québecor Contenu, c’est en quelque sorte un tournant décisif, le plancher se dérobant sous les pieds de son personnage principal.
«Ce qu’on aime dans les histoires, c’est de voir toutes les difficultés qu’un héros peut rencontrer», a dit le comédien de 54 ans.
«C’est vraiment dur comme chemin pour Léo. Émotionnellement, il est complètement fragilisé, et même sa santé physique et sa santé mentale sont affectées. Sa force et son assurance, tout ça disparait en laissant des séquelles. À partir du moment où tu as tué quelqu'un, peu importe si c'est de la légitime défense ou pas, j'ai l'impression qu'il y a une culpabilité énorme qui vient avec ça.»

Pour le comédien, cette tournure dramatique pour son personnage est l’occasion de mettre sa sensibilité à profit.
«Avec toute mon expérience, j’ai réussi à créer un espace de liberté et de création, malgré toute la pression et la vitesse à laquelle on tourne, et les scènes importantes à jouer. La sensibilité que je cherchais à cacher, plus jeune, toute la honte que j’avais par rapport à ça, c’est fou, car c’est devenu ma force comme interprète.»



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Dans la dernière scène de la troisième saison, Léo écrasait Dylan Blondin (Patrice Godin) avec son véhicule alors que ce dernier s’apprêtait à ouvrir le feu en sa direction. Obsédé par l’avocat criminaliste qui a perdu le procès pour meurtre de son fils Jeffrey (Anthony Therrien), le motard en avait alors fini avec l’intimidation et s’apprêtait carrément à abattre Léo.

Maintenant, étant donné que le sergent-détective Alec Diaz (Thomas Vallières), le policier ripou, a retiré l’arme de Blondin de la scène de crime pendant que Léo avait fui, comment prouver que ce dernier cherchait à se défendre d’une menace létale?
«Il sera difficile de prouver la légitime défense à ce moment-là», a indiqué Sébastien Delorme, en se gardant bien de confirmer si Léo finira en prison. Ce serait tout un revirement.
Comme c'est Diaz qui mènera l'enquête, parions que Léo n’est pas sorti de l’auberge et que l’automne sera stressant aussi pour ses confrères du cabinet Lapointe, Macdonald et Nolin.

«Tout le cabinet va se mettre à l’œuvre pour défendre Léo, que ce soient les avocats ou les détectives privés, parce que le but sera de trouver la preuve pouvant le sortir de là!»
Changé à jamais
Une chose est certaine, Léo ne sera plus jamais le même et il s’en voudra sans doute d’avoir lui-même alimenté son cauchemar, durant la troisième saison.

«Tout ça à cause de l’ego de Léo, de son ambition, lui qui voulait être le meilleur avocat possible en défendant quelqu’un du crime organisé», a ajouté Sébastien Delorme.
«Léo a joué au poker et il a perdu!», a-t-il ajouté, faisant référence au fait qu'il s'est même procuré une arme illégale et qu'il a osé se pointer chez Blondin pour le confronter.
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Soif de cinéma
Sébastien Delorme a mené l’essentiel de sa carrière au théâtre et au petit écran, depuis 30 ans cette année.

Aussi, il dit à qui veut l’entendre qu’il ne refuserait pas un rôle avec du coffre dans un film, lui qui a tout de même brillé, rappelons-le, dans Gaz Bar Blues, le très beau long métrage de Louis Bélanger.
Au sujet de son métier, il cherche constamment à progresser.
«Il faut toujours continuer de s’améliorer et ne jamais s’asseoir sur ses lauriers, car si tu deviens paresseux, tu n’auras plus le plaisir de te donner des défis.»
Dans son cas, il évoque la discipline et les sacrifices qui viennent avec le boulot, celui d’apprendre des répliques et encore des répliques avec un rythme d’enfer qui est celui d’une quotidienne.
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