La Montérégie mise sur le REM pour avoir plus de touristes
Audrey Sanikopoulos
La Montérégie compte beaucoup sur l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) pour attirer de nouveaux touristes sur son territoire, mais se défend de vouloir les voler à Montréal.
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«On attend le REM avec impatience», a souligné Mario Leblanc, directeur général de Tourisme Montérégie, quelques semaines avant son entrée en service. Il estime que ça va beaucoup changer la donne pour l’industrie touristique de la Rive-Sud et «même d’une bonne partie de la Montérégie».
M. Leblanc mise aussi énormément sur le tourisme d’affaires. «On devient intéressant parce qu’on va être à moins de 10 minutes du centre-ville de Montréal à partir de Brossard», a illustré le directeur général.
Les travailleurs qui se retrouvent à des événements d’affaires dans les quartiers du Dix30 ou de Solar pourront donc aisément se rendre au centre-ville de la métropole, a-t-il jugé.
Les cyclistes visés
Les touristes ne boudent déjà pas la région qui reçoit près de 11 millions de visiteurs par année. Tourisme Montérégie a même enregistré son meilleur trimestre «à vie» au début de 2023.
Le REM pourrait devenir une extension «facilement accessible» pour les touristes de Montréal, croit Mario Leblanc, notamment grâce à la possibilité d’embarquer son vélo à bord.
Propriétaire d’un vignoble dans le coin de Longueuil, Thierry Kobloth pense aussi que cette option peut être intéressante. «J’ai des gens qui viennent de Montréal en vélo, ça arrive quand même l’été», a soutenu l’homme à la tête du vignoble Kobloth et Fils. «Souvent, les gens vont prendre leur voiture et vont se garer proche, puis après ils retournent en voiture.»
Pour autant, ce dernier espère que le reste des infrastructures en sortant du REM – comme des pistes cyclables par exemple – sont aussi prévues.
«Il faut que ça soit une vision globale pour avoir un impact partout [sur la région]», a-t-il souligné.
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Plus d’hôtels, mais pas d’Airbnb
Le secteur a beaucoup évolué ces derniers mois et, parmi les immeubles qui ont pris de la hauteur autour du Dix30, on retrouve des hôtels comme le Mariott Courtyard.
De son côté, le groupe hôtelier québécois Germain semble voir quelque chose dans ce quartier de Brossard, puisqu’il compte deux hôtels – l’Hôtel Escad et l’Hôtel Alt – qui se trouvent à presque un kilomètre l’un de l’autre.
«Les hôtels ont poussé. C’est certain qu’il y a un effet REM là-dedans», a reconnu M. Leblanc, de Tourisme Montérégie.
En général, le prix d’une chambre d’hôtel est moins dispendieux que sur l’île de Montréal, ce qui pourrait attirer des touristes.
Si l’offre hôtelière est présente, Mario Leblanc n’est pas certain de pouvoir compter sur les locations de type Airbnb pour faire venir du monde. Selon une récente analyse menée par l’organisation, la région comporte moins de 2% des Airbnb qui existent au Québec.
«L’offre est très minimaliste a expliqué M. Leblanc. Les Airbnb sont extrêmement concentrés dans Longueuil [...]. Probablement que ça nous en prendrait un peu plus parce qu’il y a une demande aussi de la clientèle de louer parfois des maisons ou des chalets.»