Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

La fille de Rachid Badouri a dû passer une audition pour jouer dans la nouvelle série de son père

Partager

Patrick Delisle-Crevier

2025-02-08T11:00:00Z
Partager

Dans Double jeu, Rachid Badouri et Mehdi Bousaidan incarnent Adam et Mounir, deux acteurs maghrébins en manque de travail qui sont engagés par la police pour infiltrer le milieu du crime organisé. Dans la vraie vie, ce sont des amis et complices de longue date qui se sont lancés dans le développement d’un premier projet commun afin de réaliser leur rêve de travailler ensemble. Entrevue avec le duo de créateurs.

• À lire aussi: Rachid Badouri explique que sa fille eu la piqûre du jeu

• À lire aussi: Voyez la première bande-annonce de «Double jeu», la série de Rachid Badouri et Mehdi Bousaidan

• À lire aussi: Mehdi Bousaidan est maintenant marié

Rachid, Mehdi, Double jeu est actuellement disponible sur Crave. Qu’est-ce que ça vous fait de voir les images de cette série dont vous parlez depuis si longtemps?

MEHDI: C’est émouvant et touchant de visionner ces épisodes, et c’est le fun d’enfin voir tout notre travail mis en images. On a pu regarder quelques petits extraits ici et là pendant la postproduction, mais constater le résultat après le montage, c’est vraiment super. Je suis très fier, c’est un bel accomplissement.

RACHID: Ça fait bizarre, parce que ça fait tellement longtemps que nous travaillons là-dessus. Mais ça fait plaisir. Nous voulions faire ce projet depuis si longtemps!

Comment est née l’idée de cette série?

M.: Au départ, l’idée était de faire un film. Mais pour cause d’impatience — faire un film, ça prend trop de temps avec les demandes de financement et tout ça —, on a finalement décidé de faire une série. L’idée est née tout simplement parce que Rachid et moi sommes de grands amis. Nous passons beaucoup de temps ensemble et nous avons aussi eu envie de travailler ensemble.

R.: J’ai découvert Mehdi en 2015 à travers l’École nationale de l’humour. C’est Louise Richer qui m’a contacté un jour pour me dire que je devais absolument regarder le travail de ce fameux Mehdi Bousaidan. Après avoir vu des vidéos, j’ai demandé son numéro de téléphone. Je le trouvais super bon et, en plus, il est Algérien: ça me faisait capoter, parce que je n’en connaissais pas d’autres dans ce métier. Je lui ai offert de faire ma première partie, et nous ne nous sommes plus jamais quittés.

Publicité

Mehdi, une telle offre de la part d’un humoriste reconnu comme Rachid Badouri devait être un beau cadeau...

M.: Je n’en revenais pas, j’étais super content et honoré de faire sa première partie. Notre relation a vite dépassé la simple collaboration professionnelle, on est devenus très proches. En plus, on habite tous les deux à Laval et on a beaucoup de points en commun! On cherchait un projet à faire ensemble et on a travaillé sur un scénario de film pendant un an. Au début, le concept était de nourrir les nombreux clichés envers les Arabes, puis l’idée que nos personnages deviennent des infiltrés pour la police a fait son chemin. Ensuite, Frédéric Pierre a voulu produire notre projet et a proposé d’en faire une série. C’était plus simple, ça nous permettait de développer plus et de ratisser plus large.

Contrairement à plusieurs duos, vous n’utilisez pas la mécanique du comique et du faire-valoir. Quelle est votre dynamique?

R.: C’est drôle, parce que je suis plus vieux et que j’ai beaucoup plus d’années d’expérience que Mehdi, et pourtant, j’apprends tellement de lui. Il a beaucoup plus d’expérience de tournage que moi et il m’a guidé dans plein d’affaires. Il m’a bien coaché et je me suis prêté facilement au jeu parce qu’il savait vraiment ce qu’il faisait. Moi, je suis plus son mentor dans la vie, car j’ai quand même 15 ans de plus que lui. Pour ce qui est de notre dynamique sur le plan de l’humour, c’était important que l’un ne devienne pas tout le temps le faire-valoir de l’autre, justement. On a préféré se lancer la balle.

Publicité

Parlez-moi de l’écriture de la série. Pourquoi ne pas l’avoir écrite vous-même plutôt que de faire appel à un collectif d’auteurs?

M.: On y a pensé, mais on n’a pas tellement d’expérience dans ce genre. On a tout de même beaucoup collaboré à l’écriture, on a repassé chacun des textes en y ajoutant notre grain de sel et on a participé aux brainstorms. On a fait partie intégrante du processus.

Dans la série, vous vous moquez parfois de certains stéréotypes envers les Arabes. Avez-vous eu peur d’aller trop loin?

R.: Non, pas du tout. Même que je pense qu’il y avait de la place pour pousser ça encore plus loin. Selon ce que je constate, plusieurs jeunes issus de l’immigration n’arrivent pas à s’identifier et à se retrouver dans ce qu’ils voient à la télévision au Québec, et c’est souvent la raison pour laquelle ils vont préférer des émissions françaises ou américaines. C’était donc important pour nous que ce ne soit pas une série maghrébine ni une série québécoise, mais plutôt une série qui représente qui nous sommes. Mehdi et moi sommes très fiers de nos racines québécoises, et nous sommes aussi fiers de nos origines maghrébines, alors il fallait que ça transparaisse dans la série.

Parlez-moi du tournage de la série.

R.: Ç’a tellement été un beau tournage! Ce que j’aime, c’est que plein de comédiens sont venus faire un tour dans la série, le temps d’un épisode, alors ça nous a permis de travailler avec différentes personnes. Avoir Fabien Cloutier sur ce plateau, c’est aussi une belle folie. On a eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui, et son rôle va de plus en plus se développer au cours de la saison. Nous avons surtout tourné dans de véritables décors extérieurs, ce qui était fort agréable.

Publicité

M.: J’adore ce genre de tournage où aucune journée ne ressemble à l’autre. On a pu jouer avec tellement de comédiens différents, c’était vraiment un plaisir de voir passer autant de grands noms et de pouvoir leur donner la réplique. Ç’a été toute une expérience.

Rachid, ta fille, Nayla, joue dans la série. A-t-elle eu à passer une audition?

R.: Oui, même que c’était important pour moi qu’elle le fasse et je ne voulais surtout pas lui donner de passe-droit. Je suis un papa gâteau dans la vie, mais je ne lui donne pas de rôle tout cuit dans le bec, ça ne lui rendrait pas service. Elle a passé une audition, comme tout le monde, et elle a été la meilleure. Elle souhaite faire ce métier dans la vie et je suis là pour elle, mais je ne la pousse pas, je la laisse faire ses choix.

Il y a une certaine époque où tu refusais de présenter ta conjointe et de parler de tes enfants publiquement, mais voilà que tu les exposes dans des publicités de L’Aubainerie et dans des séries télé. Peux-tu nous expliquer ce changement de cap?

R.: C’est une bonne question. Je dois dire que c’est ma femme qui ne voulait pas que je l’expose ou que j’expose nos enfants, à une certaine époque. Puis, à un moment donné, je lui ai fait réaliser que les gens réclamaient de la voir quand elle faisait une vidéo avec moi sans se laisser filmer. J’ai réussi à la convaincre de se montrer et elle a aimé ça. Mais attention: elle a tout de même ses limites, et je les respecte!

Toi, Mehdi, as-tu l’intention de nous faire un peu plus connaître la femme de ta vie?

M.: Je ne dis pas non; elle sera peut-être un jour dans l’un de mes projets. Mais elle est très occupée et ne s’intéresse pas tellement à ça pour le moment. Peut-être, s’il y a une deuxième saison...

Quels sont vos projets respectifs?

M.: Je suis toujours en France, où je continue de présenter mon spectacle, et ça se passe bien. Tous les billets sont vendus. Ma femme m’accompagne et nous nous construisons une petite vie à Paris. Elle travaille avec moi et m’aide beaucoup. On aime la vie là-bas, on a notre petite routine et on en profite pour visiter l’Europe. Je travaille aussi sur l’écriture de mon prochain spectacle.

R.: Je travaille sur mon quatrième spectacle, au rythme de trois séances de deux heures par semaine, mais je n’ai pas encore de date de sortie. J’ai commencé l’écriture dernièrement et je vais beaucoup me raconter dans ce prochain one man show. Par ailleurs, il y aura peut-être une deuxième saison de Quel talent!, donc c’est à suivre... Sinon, je songe à rejoindre Mehdi en France, car mes fans me réclament! (rires) Qui sait, peut-être allons-nous nous retrouver sur scène un jour, Mehdi et moi. Je pourrais même faire ses premières parties en France!

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

Double jeu est disponible sur Crave. Rachid présentera son tout premier spectacle en anglais, d’une durée d’une heure, le 27 mars, à Montréal, et le 12 avril, à Ottawa. Infos: rachidbadouri.com. Le nouveau spectacle de Mehdi sera présenté à Montréal à compter de novembre prochain. Infos: mehdibousaidan.com.

À VOIR AUSSI:

Publicité
Publicité