Suspense électoral à Québec: la 4e élection la plus serrée de l’histoire


Jean-Luc Lavallée
Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, la lutte de dimanche soir, entre Bruno Marchand et Marie-Josée Savard, n’était pas la plus serrée de l’histoire à Québec. Trois maires ont déjà été élus avec de plus courtes majorités dans le dernier siècle.
• À lire aussi - «Il faut de l’ambition pour Québec»: Marchand voit grand pour la ville et pour le tramway
• À lire aussi - Course serrée à la mairie de Québec: Léger fier de la justesse de son sondage
• À lire aussi - [EN IMAGES] Suspense électoral à Québec: revivez le récit de cette folle soirée d'heure en heure
En 1924, Joseph Samson avait défait Valmont Martin par une marge de 562 voix, alors que M. Marchand a accédé à l’hôtel de ville grâce à une avance de 834 voix. Précisons cependant que le nombre de personnes ayant le droit de vote à l’époque était infime par rapport aux 411 000 électeurs inscrits cette année.
Les deux mêmes protagonistes s’étaient affrontés en 1926, dans une autre féroce bataille et c’est Valmont Martin, cette fois-ci, qui avait eu le dessus, remportant la mairie à l’arraché par seulement 250 voix. Le maire sortant, Joseph Samson, était alors empêtré dans des scandales de conflits d’intérêts.
Dépouillement judiciaire
La victoire du maire Martin avait été confirmée à l’issue d’un dépouillement judiciaire. « Ça a été l’élection la plus serrée dans l’histoire de la Ville de Québec », confirme l’historien Réjean Lemoine qui a ressorti des documents d’archives et des copies de journaux de l’époque, hier, au lendemain du scrutin municipal.
En 1953, Wilfrid Hamel avait également accédé à la mairie de Québec par une courte majorité de 462 voix. Sa victoire avait également été confirmée à l’issue d’un recomptage.
« Il avait battu Raymond Cossette. Mais par la suite, il a eu des majorités de 20 000 voix et il a été là pendant quatre mandats », observe M. Lemoine.
Des « vraies » élections dès 1910
Même si Elzéar Bédard est officiellement le premier maire de l’histoire de Québec, il n’avait pas été élu par le peuple en 1833. Il avait plutôt été « nommé ».
La première véritable élection « avec des scrutateurs et des bureaux de vote comme on le voit aujourd’hui » s’est déroulée en 1910, rappelle l’historien. Mais même à cette époque, il fallait posséder une maison ou un logement d’une certaine valeur pour pouvoir s’inscrire sur la liste électorale.
« Les gens qui ne possédaient rien ne pouvaient pas voter. Et avant ça, ce sont les conseillers qui élisaient le maire, sauf pour une courte période au 19e siècle. Joseph Morrin avait été élu par la population [en 1855] mais on ne peut pas vraiment parler d’élection au suffrage populaire. Il n’y avait pas de bulletins secrets. Ça se faisait à main levée devant l’hôtel de ville. Ça pouvait être organisé avec le gars des vues... »