L'ingénieur Simon Houle aurait récidivé après sa sentence

L’ingénieur de Trois-Rivières dont la sentence bonbon a choqué tout le Québec le mois dernier fait l’objet d’une nouvelle enquête policière parce qu’il aurait agressé une femme dans un tout-inclus de Cuba il y a quelques jours. 

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«Quand je suis revenue et que j’ai vu les nouvelles, j’étais bouleversée, lance Vickie Vachon, qui a rencontré Simon Houle à Cayo Coco, lors d’un voyage d’une semaine avec ses amies. Je me suis dit : “Ayoye, il n’a vraiment rien compris”.»

Le dimanche 3 juillet, la résidente de Sainte-Marthe-sur-le-Lac profitait d’une belle soirée avec son amie et d’autres Québécois rencontrés dans le complexe hôtelier. Simon Houle, qui séjournait lui aussi au Memories Caribe Beach Resort à peine une semaine après avoir reçu sa sentence, s’est joint à eux. 

Puis, son amie a manifesté le désir d’aller se coucher. Pour éviter de la laisser marcher seule, Vickie Vachon a avisé ses autres copains qu’elle irait la raccompagner. Simon Houle aurait également décidé de les accompagner.

«Là, j’ai demandé à mes deux bons amis de nous suivre pour ne pas me laisser seule avec lui au retour», dit-elle. 

Peu de temps après, alors que le petit groupe marchait pour retourner au bar, Simon Houle aurait empoigné la fesse de Vickie Vachon sans aucune raison. 

«Et un beau gros grab, là, rage-t-elle. C’était vraiment intense. J’ai disjoncté bien raide. Je me suis tournée vers lui et je lui ai donné un coup de Dr Martens dans le tibia. Je lui ai demandé de m’expliquer ce que j’ai fait pour lui laisser croire qu’il avait le droit de faire ça.»  

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«C’est ma main»...

«Il disait : “Ce n’est pas ma faute, c’est ma main, c’est ma main”», se souvient l’un des amis de Vickie, qui a préféré taire son nom, mais qui a corroboré l’histoire.

Lorsque le quatuor est revenu au bar, l’enseignante au primaire s’est assise avec Simon Houle pour le sensibiliser.

«Il n’a vraiment pas pogné la bonne fille, dit-elle. Je suis une féministe très convaincue et je lui ai fait la morale pendant plus de 30 minutes. Je lui ai demandé s’il faisait ça au Québec, pogner les fesses des filles. Je lui ai expliqué que c’était une agression sexuelle.»

Vickie Vachon a même eu l’impression d’avoir fait naître une réelle réflexion à force de le sermonner, avoue-t-elle, découragée. Houle aurait même versé quelques larmes. 

Toute une surprise

À son retour au Québec, la femme originaire du Saguenay a eu toute une surprise d’apprendre qu’il venait à peine d’être jugé pour une infraction à caractère sexuel. 

En effet, Houle s’était reconnu coupable d’avoir agressé sexuellement une amie il y a trois ans. Il avait aussi pris des photos de ses parties intimes pendant qu’elle était intoxiquée par l’alcool et qu’elle dormait. 

La victime a subi plusieurs conséquences psychologiques dévastatrices, qui ont mené à une hospitalisation.

Le juge Matthieu Poliquin a malgré tout accordé à Houle une absolution conditionnelle le mois dernier, assortie d’une probation de trois ans. Le magistrat soulignait que l’agression s’était déroulée «somme toute rapidement» et qu’il avait fait «une démonstration particulièrement convaincante de réhabilitation». 

Vickie Vachon demeure émotive lorsqu’elle parle de l’événement survenu dans le Sud.

«Je suis maman d’un garçon et j’enseigne à des petits gars et je leur parle de consentement, je leur apprends à quel point c’est important de respecter les femmes. Je trouve ça épouvantable. Imaginez-vous s’il était tombé sur une femme plus naïve et timide?»

La Régie de Police du Lac des Deux-Montagnes a confirmé avoir ouvert une enquête. Elle doit rencontrer la victime alléguée cette semaine pour prendre sa déposition officielle. Même si les faits se seraient produits à Cuba, il est possible pour les autorités canadiennes de déposer des accusations. 

«On va faire une enquête d’aussi bonne qualité que si ça s’était produit au Québec, explique l’inspecteur Jean-Philippe Labbé, responsable des enquêtes à la Régie. Comme les personnes impliquées sont des Québécois, ça facilite notre travail puisque c’est possible de les rencontrer.»

Pierre Spain, l’avocat de Simon Houle, a préféré ne pas commenter.