Faux policier, mais vrai abuseur en série


Michael Nguyen
Un agresseur sexuel en série qui leurrait ses victimes en se faisant passer pour un policier pour mieux abuser d’elles a plaidé coupable lundi, s’exposant à une longue peine de pénitencier.
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«Oui», a bredouillé Mohamad Abdool Koheeallee lundi au palais de justice de Montréal, quand il s’est fait demander s’il reconnaissait les faits retenus contre lui.
Juste avant, Koheeallee est resté muet alors que la Couronne relatait les quatre agressions sexuelles qu’il avait commises en 2019 et 2020.
À chaque fois, l’agresseur a ciblé des escortes qu’il trouvait sur des sites d’annonces en ligne. Après leur avoir écrit, il organisait un rendez-vous. Et une fois la victime sur place, il inventait un scénario pour s’en prendre à elle.
«Il lui exhibe un insigne de policier en lui indiquant que l’échange de services sexuels contre rémunération est illégal et qu’elle s’expose à des problèmes légaux», a expliqué Me Anna Levin, de la Couronne, en parlant du cas d’une des victimes.
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Fermer les yeux
Menaçant l’escorte de l’amener au poste de police «et qu’elle aura d’onéreux frais juridiques à débourser», le faux policier a alors offert de fermer les yeux, en échange d’un service sexuel.
Dans un autre cas, Koheeallee a fait croire qu’il était un enquêteur, exhibant un insigne de la «Communauté urbaine de Montréal», soit un terme qui n’existe plus depuis 2001. Malgré tout, il a réussi à mettre suffisamment de pression sur l’escorte pour l’agresser sexuellement à plusieurs reprises «afin de ne pas procéder à son arrestation».
«L’individu la laissera quitter un peu plus loin», a ajouté Me Levin.
Il a refait le coup quelques mois plus tard, mais la victime a réussi à s’échapper.
Des plaintes à la police ont été déposées et grâce à des traits distinctifs, Koheeallee a finalement été arrêté. Et à la suite de la médiatisation de l’affaire, une autre victime s’est manifestée.
«Elle a reconnu son agresseur sur la photo accompagnant un article [du Journal] relatant son arrestation», peut-on lire dans le résumé des faits.
Il évite un long procès
Détenu depuis, le faux policier n’a pas ménagé ses efforts pour être remis en liberté, en vain. Son procès devait s’amorcer lundi, pour deux semaines, mais il a finalement coupé court au processus judiciaire.
Il a plutôt plaidé coupable à huit chefs d’accusation, dont de s’être fait faussement passer pour un policier, ainsi que pour agression sexuelle et menaces.
Koheeallee reviendra à la cour à la fin de l’été, pour les plaidoiries sur la peine. D’ici là, il subira une évaluation sexologique, afin d’aiguiller le tribunal sur la sentence dont il devrait écoper.
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