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L'article provient de TVA Nouvelles
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L'ex-chirurgien pédocriminel Le Scouarnec montre enfin son émotion à la veille des premières auditions de victimes

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2025-03-05T20:53:50Z
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Pour la première fois depuis le début de son procès hors-normes en France, un ex-chirurgien pédocriminel, jugé pour des violences sexuelles sur 299 patients, a laissé transparaître son émotion mercredi en évoquant ses victimes. 

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La veille, Joël Le Scouarnec, 74 ans, a répondu sans ciller pendant plusieurs heures aux questions de la présidente portant notamment sur ses carnets où il détaillait les violences sexuelles infligées à ses victimes et sa pédophilie «qui envahissait tout».

Mais ce masque impassible qui le caractérise depuis le début du procès le 24 février, s'est craquelé mercredi. «Je m'adresse aux victimes aujourd'hui et à elles seules. S'il y en a une seule à qui mes dépositions peuvent permettre de reprendre le chemin de la vie normale, ce serait pour moi extraordinaire», dit-il, la voix nouée.

Son avocat Me Maxime Tessier l'interroge sur le moment où il a compris avoir commis des viols. «J'ai compris... "Tu as été un violeur": je ne pouvais pas me reconnaître avec ce terme», se souvient le médecin, le visage devenu rouge. Il lâche son micro et s'affaisse dans son box. »Je ne veux plus de mensonges, je ne veux plus rien cacher», affirme l'accusé, revendiquant sa «sincérité».

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Dans des fichiers saisis lors d'une perquisition en 2017, Joël Le Scouarnec a écrit in extenso le récit de viols, agressions sexuelles et attouchements sur des enfants de son entourage et ses patients, souvent mineurs, quelque 300 victimes dont l'âge moyen est de 11 ans.

«J'ai beaucoup, beaucoup de mal avec l'audition de mes écrits», régulièrement lus par la présidente, déclare l'accusé. Dans ce que la cour appelle «ses carnets», l'accusé a décrit de nombreux viols digitaux, vaginaux et rectaux. S'il s'est déjà dit prêt à se reconnaître coupable d'une partie d'entre eux, il a de nouveau estimé mercredi que certains «sont des actes médicaux» et non des viols.

Pédophile, sadique, masochiste, exhibitionniste, scatophile, zoophile: celui qui s'autoproclamait «le plus grand pervers du monde» buvait aussi son urine, préparait des gâteaux avec son sperme, essayait de se faire pénétrer par son chien...

Mardi, il a revendiqué son double-visage. Côté pile, un «père idéal» selon son ex-épouse et «bon chirurgien» selon ses collègues. Côté face, «un pervers sans aucun état d'âme», qui a détaillé à la cour comment il ciblait un enfant laissé seul dans sa chambre d'hôpital pour commettre des violences sexuelles sur lui.

Déjà condamné à 15 ans de prison notamment pour le viol de sa voisine de six ans, il encourt désormais 20 ans de réclusion.

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