«Justice a été rendue pour Andréane»: un meurtrier devra purger 13 ans avant une possible libération
La famille de la victime peut enfin tourner la page

Laurent Lavoie
L’homme condamné à la prison à vie pour le meurtre de sa conjointe à Saint-Donat en septembre 2021 devra purger au moins 13 ans derrière les barreaux avant d’être admissible à une remise en liberté, a tranché le tribunal.
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«On met ça en arrière de nous, a lancé avec satisfaction, au sortir de l’audience, Nathaly Bhérer, la mère d’Andréane Ouellet. Il faut avancer, il faut passer à d’autres choses. Il faut passer à de belles choses. [...] Justice a été rendue pour Andréane.»
«Partout où elle allait, elle était de bonne humeur, c’est de ça que je veux qu’on se rappelle», ajoute-t-elle.
Dans un jugement de 27 pages, le magistrat Éric Downs s’est rangé, lundi au palais de justice de Joliette, à la suggestion unanime du jury sur la période précédant une possible libération conditionnelle d’Alexandre Boudreau-Chartrand.

Ses efforts visant à mener les policiers sur de fausses pistes, le contexte de violence conjugale et le début d’une «prise de conscientisation» ont entre autres été considérés par le juge.
La Couronne avait suggéré une période de 15 ans, tandis que la défense prônait 11 ans.
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Épée de Damoclès
Un jury a reconnu l’accusé coupable, au terme d’un procès, du meurtre non prémédité de sa conjointe de 32 ans, le 27 septembre 2021, dans leur résidence de Lanaudière.
Il n’a pas cru la défense de Boudreau-Chartrand, qui affirmait qu’il était impossible de reconstituer exactement ce qui s’était passé dans les heures précédant le meurtre.
Le criminel de 38 ans a écopé automatiquement d’une peine de prison à perpétuité.
Cette sentence «demeure donc telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête pour le reste de ses jours», a souligné lundi le juge Downs.
Dans les escaliers
Le jour du crime, Boudreau-Chartrand s’est rendu en après-midi à une rencontre avec une professionnelle. La victime, qui devait aussi y être, ne s’est jamais présentée.
À son retour chez lui, il a appelé le 911, mentionnant que sa conjointe avait fait une surdose de médicaments et qu’elle avait déboulé les escaliers.
Si la victime avait déboulé les escaliers, comme il l’avait affirmé au 911, elle aurait eu d’autres types de blessures que celles retrouvées lors de l’autopsie, avait insisté la Couronne.
Selon l’autopsie, la mère des cinq enfants est décédée de traumatismes multiples à la tête causés par un ou des objets contondants.
L’enquêteur de la Sûreté du Québec Éric Bouchard a notamment mentionné au procès qu’elle avait «des ecchymoses pratiquement sur tout le corps» et qu’elle était méconnaissable.
Le ministère public était représenté par Me Caroline Buist et Me Valérie Michaud. Me Élise Pinsonneault et Me Catherine Ranalli ont assuré la défense de l’accusé.
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