«Je ne le comprendrai jamais»: la mère de la femme tuée à Saint-Donat livre un touchant témoignage
Les plaidoiries sur la peine ont eu lieu mardi matin au palais de justice de Joliette


Laurent Lavoie
Le meurtre de sa fille à Saint-Donat en 2021 est une «plaie qui ne se refermera jamais», a témoigné la mère de la victime, en marge des plaidoiries sur la peine du tueur, condamné à la prison à vie.
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«Réparer l’irréparable, malheureusement, nous n’y avons pas été formés», a insisté Nathaly Bhérer, la mère d’Andréanne Ouellet, dans une déclaration livrée avec aplomb devant le juge Éric Downs.
Le 27 septembre 2021, Alexandre Boudreau-Chartrand a tué sa conjointe dans leur résidence de Lanaudière. Le jury l’a reconnu coupable le mois dernier au terme d’un procès au palais de justice de Joliette.
«Nous avons la chance de te voir tous les jours dans les yeux de tes enfants», a ajouté la mère de la victime, en luttant contre des sanglots dans sa voix.
Ses paroles ont par ailleurs arraché des larmes à plusieurs proches et membres de la famille de la victime, présents à l’audience. «Je crois que nous méritons la paix», a lâché Mme Bhérer.
«C’est une personne qui est partie d’une façon horrible. Un accident d’auto, on peut comprendre, mais ça, je ne le comprendrai jamais», a indiqué au Journal Nathaly Bhérer, au sortir de l’audience.

Perpétuité
Le meurtrier de 38 ans a écopé automatiquement d’une peine de prison à perpétuité. Le jury n’a pas cru la défense de Boudreau-Chartrand, qui affirmait qu’il était impossible de reconstituer exactement ce qui s’était passé dans les heures précédant le meurtre.
Les parties ne s’entendent pas sur le temps à purger avant qu’il soit admissible à une libération conditionnelle. La Couronne suggère 15 ans, compte tenu de la brutalité du crime et du contexte de violence conjugale, notamment.

Comme Boudreau-Chartrand n’avait pas d’antécédents judiciaires et ne présenterait pas de risque de récidive, la défense réclame une période 11 ans.
Le jury avait pour sa part suggéré 13 ans. Le juge Downs devra trancher sur la question le mois prochain.
Mardi, Boudreau-Chartrand s’est très brièvement adressé au magistrat. «Je ne comprends pas ce qui est arrivé, a-t-il déclaré. Je l’aimais.»
Dans les escaliers
Le jour du meurtre, Boudreau-Chartrand s’est rendu en après-midi à une rencontre avec une professionnelle. La victime, qui devait aussi y être, ne s’est jamais présentée.
À son retour chez lui, il a appelé le 911, mentionnant que sa conjointe avait fait une surdose de médicaments et qu’elle avait déboulé les escaliers.
Si la victime avait déboulé les escaliers, comme il l’avait affirmé au 911, elle aurait eu d’autres types de blessures que celles retrouvées lors de l’autopsie, avait insisté la Couronne.
Selon l’autopsie, la victime de 32 ans est décédée de traumatismes multiples à la tête causés par un ou des objets contondants.
L’enquêteur de la Sûreté du Québec Éric Bouchard a notamment mentionné au procès qu’elle avait «des ecchymoses pratiquement sur tout le corps» et qu’elle était méconnaissable.
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