Féminicide à Saint-Donat: son conjoint coupable de meurtre non prémédité
Le jury n’a pas cru Alexandre Boudreau-Chartrand, qui affirmait qu’il était impossible de reconstituer exactement ce qui s’était passé dans les heures précédant le meurtre.


Camille Payant
Le jury n’a pas cru que l’homme qui a enlevé la vie à sa conjointe lors d’une querelle à Saint-Donat en 2021 n’avait pas l’intention de la tuer et l’a condamné pour meurtre au deuxième degré.
Le 27 septembre 2021, Alexandre Boudreau-Chartrand a tué sa conjointe Andréanne Ouellet dans leur résidence de Lanaudière, a tranché le jury samedi matin au palais de justice de Joliette après cinq jours de délibération.
Le jury n’a pas cru la défense de Boudreau-Chartrand, qui affirmait qu’il était impossible de reconstituer exactement ce qui s’était passé dans les heures précédant le meurtre.
Le jour du meurtre, Boudreau-Chartrand s’est rendu en après-midi à une rencontre avec une professionnelle, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication. La victime, qui devait aussi y être, ne s’est jamais présentée.
À son retour chez lui, Boudreau-Chartrand a appelé le 911, mentionnant qu’Andréanne Ouellet avait fait une surdose de médicaments et qu’elle avait déboulé les escaliers.

Si la victime avait déboulé les escaliers comme il l’avait affirmé au 911, elle aurait eu d’autres types de blessures que celles retrouvées lors de l’autopsie, avait mentionné la Couronne lors des plaidoiries la semaine dernière.
Selon l’autopsie, la victime de 32 ans est décédée de traumatismes multiples à la tête causés par un ou des objets contondants.
L’enquêteur de la Sûreté du Québec Éric Bouchard a mentionné au procès qu’elle avait « des ecchymoses pratiquement sur tout le corps », le cuir chevelu décollé de la boîte crânienne, et qu’elle était méconnaissable, lorsqu’il a observé sa dépouille.
Des objets tachés de sang ainsi qu’une brassée de lavage au javellisant avaient notamment été retrouvés dans la maison du couple par les policiers dans les heures suivant le décès.
Relation conflictuelle
Durant le procès, les parties ont admis qu’il y avait « de la violence verbale et psychologique l’un envers l’autre de façon continue » depuis plusieurs mois avant le meurtre. La victime avait également un problème d’alcool et avait récemment été infidèle.
Des voisins ont également témoigné au tribunal avoir entendu des cris et de la chicane à plusieurs reprises dans les jours précédant le meurtre.
Alexandre Boudreau-Chartrand écope automatiquement d’une peine de prison à perpétuité. Le jury a recommandé qu’il ne soit admissible à une libération conditionnelle avant 13 ans. Les représentations sur sentence auront lieu dans quelques semaines.
La Couronne était représentée par Me Caroline Buist et Me Valérie Michaud. Me Élise Pinsonneault et Me Catherine Ranalli représentent l’accusé.
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