Joé Juneau et Simon Gagné ont appris à la dure dans les rangs midgets en route vers une médaille olympique et une brillante carrière dans la LNH


Richard Boutin
Forts d’une brillante carrière tous les deux dans la LNH et d’une médaille olympique, Joé Juneau et Simon Gagné ne l’ont pas eu facile à leurs débuts avec les Gouverneurs de Sainte-Foy, mais ces épreuves vécues à un jeune âge les ont bien préparés pour la suite.
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Arrivé à Québec après avoir disputé son hockey mineur à Pont-Rouge, où il n’y avait pas de calibre AA, Juneau a vécu une adaptation à deux niveaux. «J’étais loin du même niveau que les autres et je me suis retrouvé dans les gradins à prendre les statistiques lors des six premières parties, raconte-t-il. À 15 ans, j’avais été le dernier joueur sélectionné.»
«À 15 ans en pension, j’étais un jeune gêné et renfermé et j’avais dû vieillir pas mal vite, de poursuivre le médaillé d’argent aux Jeux olympiques d’Albertville en 1992. Je n’ai toutefois jamais pensé retourner à la maison. J’étais prêt à tout donner pour le hockey.»
Cette expérience à la dure lui a été profitable. «Quand tu passes au travers de ça à 15 ans, tu te prouves que tu es capable de passer au travers de pas mal tout. Quand je suis arrivé dans la NCAA quelques années plus tard, ce fut extrêmement difficile et j’avais bûché comme un malade parce que je ne parlais pas anglais. L’expérience avec les Gouverneurs m’avait servi.»

Sa deuxième saison en 1984-1985 s’est très bien déroulée. En compagnie de Pierre Sabourin, qui détient le record d’équipe de 109 points au cours d’une saison, Juneau a mené les Gouverneurs en finale du circuit. Une défaite crève-cœur lors du septième match face aux Lions du Lac St-Louis a conclu son parcours. Le revers fut encore plus difficile à avaler puisqu’il avait raté les trois dernières parties en raison d’une suspension qu’il ne méritait pas, juge-t-il encore aujourd’hui.
Une coupure qui le motive grandement
Coupé à 15 ans au camp d’entraînement, Gagné avait connu un bon début de saison dans le bantam AA, ce qui lui avait valu un rappel. «Après une semaine, Jeannot Gilbert avait décidé de me garder, raconte le médaillé d’or aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002. Mon rêve est devenu réel quand on m’a remis le gros manteau noir de l’équipe. C’était la grosse patente.»
«La décision de me retrancher m’avait servi de motivation, de poursuivre Gagné qui occupait le premier rang des marqueurs au moment de son rappel. Tu vis toujours des hauts et des bas pendant une carrière et c’est préférable de vivre les moments difficiles avant d’atteindre le sommet. Je suis persuadé que cet événement m’a aidé pour ma carrière.»

Gagné fut jumelé à Éric Chouinard, qui était débarqué à Québec pendant les Fêtes parce que son père, Guy, avait été congédié par les Faucons de Sherbrooke. Les deux amis avaient connu des séries éliminatoires du tonnerre et conduit les Gouverneurs à la conquête de la Coupe Air Canada à Kamloops en 1996.
«C’est pourquoi notre victoire à la Coupe Memorial avec les Remparts l’an dernier fut si spéciale, exprime le DG des Diables rouges, qui occupait le rôle d’entraîneur adjoint. On gagnait dans la même ville et dans le même aréna qu’en 1996 avec les Gouverneurs.»
Juneau (9) et Gagné (8) sont les deux seuls joueurs de l’histoire dont les chandails ont été retirés. L’organisation souhaite rendre le même hommage à Patrick Roy et Patrice Bergeron à l’occasion du 50e anniversaire de l’équipe au cours de la saison 2025-2026.