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Culture

Isabel Richer accueille avec maturité le départ en appartement de son fils, Henri Picard

«Dumas» est diffusée le lundi à 20 h, à Radio-Canada et sur Tou.tv

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Marjolaine Simard

2025-10-09T13:30:00Z
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Depuis plus de 30 ans, Isabel Richer illumine nos écrans avec son talent et sa présence magnétique. Cet automne, elle captive le public dans Dumas, une série si prenante qu’elle avoue tenter de soutirer en douce quelques indices sur la suite à son créateur, Luc Dionne. Entre deux tournages, la comédienne — passionnée de pêche — se confie sur ses petits bonheurs simples, le départ de son fils du nid familial et son amitié précieuse avec Serge Fiori.

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On s'est rencontrés lors de la visite de plateau mettant en lumière la première saison. Tu nous avais dit que, pour toi, lire les textes, c'était un véritable page-turner. Est-ce encore le cas pour cette deuxième saison?

C’est vraiment encore ça! C'est un plaisir chaque fois qu'on reçoit un épisode. Et ce qui est amusant, c'est que lorsqu'on croise Luc Dionne, on essaie toujours de lui tirer des informations pour savoir ce qui s'en vient. Évidemment, on doit prendre notre mal en patience et attendre la suite, comme on attend la suite d'un roman.

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Ce qui est intéressant de cette série, c’est que c’est une série lourde qui est aussi teintée de beaucoup d’humour...

Dans l’écriture de Luc, il y a beaucoup de cela. Il y a beaucoup d’ironie. Tous les personnages ont comme une espèce de deuxième niveau. C’est vraiment agréable à interpréter.

Cette saison, on perçoit un rapprochement familial suite à la tentative de suicide de Charlie. Cette dynamique d’unité contraste avec la saison précédente, où les relations entre les membres du clan étaient plutôt tendues et conflictuelles...

Oui, c’est comme si ce qui est arrivé à Charlie (Lili Francke-Robitaille) avait créé une brèche dans l’armure de chacun. Ça a profondément touché tout le monde. On se dit que cet événement, malgré sa gravité, pourrait finalement avoir des conséquences positives, car il agit comme une sorte de signal d'alarme. Chacun fait donc un effort pour s'améliorer, même si ce clan demeure une famille dysfonctionnelle.

Tu as joué beaucoup de personnages dotés d’une grande intensité dramatique dans ta carrière. Est-ce que l’humour est une chose que tu aimerais toucher davantage?

Je suis certainement ouverte à toutes les opportunités. J’apprécie l’humour dans la vie et je me vois comme une personne plutôt rigolote en privé, malgré mon expérience dans l’interprétation de personnages féminins complexes. Je pense particulièrement à mon rôle de Céline Trudeau, dans La faille, un personnage portant un passé douloureux.

Photo : ERIC MYRE / ADDIK
Photo : ERIC MYRE / ADDIK

Justement, avec La faille, qui a duré trois saisons, tu t’étais sans doute attachée à ce personnage. As-tu vécu un deuil à la fin de cette aventure?

Je dirais que, ce métier-là, celui d’actrice, m'a appris à dire au revoir. Il y a tellement de deuils dans ce métier: le deuil d'un personnage, d'une équipe de tournage, de collègues... J’ai aussi vécu cela pour la série Ruptures avec Mélissa Désormeaux-Poulin, avec qui je n’ai plus jamais retravaillé après la fin de la série. Pour moi, avec l'expérience que j'ai acquise dans le métier, je dirais que la fin de quelque chose représente le début d’une autre. Donc, ces trois saisons-là, c’est précieux pour moi, mais ça ne me manque pas.

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Photo : Inconnu / RADIO-CANADA
Photo : Inconnu / RADIO-CANADA

Tu es sortie de l’école de théâtre en 1993. On peut donc dire que tu as une longue et magnifique carrière. Qu’aurais-tu fait si le métier d’actrice n’avait pas pris son envol, comme ç'a été le cas?

J'aurais fait carrière dans la restauration. Comme de nombreux comédiens et comédiennes, j’ai travaillé comme serveuse pendant ma formation théâtrale, mais j’aurais pu faire de la restauration mon métier principal. Je pense que j'aurais ouvert mon propre restaurant. Déjà, enfant, je déclarais vouloir devenir comédienne et posséder un restaurant.

Ce n’est un secret pour personne: tu adores la pêche. Prends-tu toujours le temps d’aller sur un plan d’eau pour pêcher?

En août dernier, j’y suis allée. Je ne sais pas quelle est l’origine de cette passion. Ça m’échappe! J’adore la pêche depuis mon enfance, mais personne dans mon entourage ne pratiquait cette activité, alors je ne sais pas d’où me vient cet amour. J'ai toujours été fascinée par la pêche, la nature, les lacs, et quand il s'agit de pêcher le saumon, je me rends à la rivière. Je crois qu'une des raisons pour lesquelles j'apprécie tant cette activité, c'est parce qu'elle m'ancre profondément dans le moment présent. C'est toi, avec ton petit bonheur, ton matériel. Même après avoir atteint ton quota de saumon, tu restes là, comme si le temps s'était arrêté.

Tu étais très près de Serge Fiori. C’était un ami. Son décès semble t’avoir profondément touchée...

Ç'a été extrêmement difficile et ça l’est encore maintenant, car mes sentiments pour lui sont profonds. Depuis son départ pour le Saguenay, avant la pandémie, j’avais commencé à me faire à sa présence plus rare. On échangeait des messages, on faisait des appels vidéos, mais aujourd’hui, j’ai l’impression que cette absence reste encore quelque chose d’irréel pour moi.

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Sinon, ton fils embrasse aussi une belle carrière. Avez-vous l’occasion de passer beaucoup de temps ensemble?

Beaucoup moins qu’avant, car il est parti en appartement.

Est-ce douloureux pour ton cœur de maman?

L’évolution s’est faite en douceur, donc je n’ai pas trop souffert. Je pense avoir géré ça avec une certaine maturité. (rires) Il a maintenant 24 ans, alors je suis contente qu’il construise sa propre vie. On maintient tout de même le contact, il vient souper à la maison.

Tu as 59 ans. Comment entrevois-tu la soixantaine qui arrive à grands pas?

Soixante ans, c’est comme si je ne l’avais pas vu venir. C’est fou, hein? Quand j’ai eu 40 et 50 ans, je voyais ça arriver, je l'anticipais. Là, c'est comme si je commençais seulement à le réaliser. Disons que c'est un chiffre qui surprend. Je verrai comment j'envisage la suite, mais pour l'instant, je n'y pense pas trop.

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